samedi 15 janvier 2011

Première semaine à Oxapampa

La maison où nous sommes n'a rien à voir avec ce que nous avons connu en Argentine. Le couple est vraiment très accueillant et la vie sociale intense puisque nous sommes cinq volontaires et que nous vivons avec les habitants.
Les premiers jours furent difficiles à cause de la fatigue accumulée et de quelques problèmes de santé. Certainement à cause d'une pulvérisation de désherbant, j'ai eu une horrible poussée de boutons sur les bras et le buste. C'est passé assez vite mais j'ai appris que les poisons devenaient de plus en plus puissants pour pouvoir exterminer des organismes qui ont naturellement mutés à cause des abus de produits. D'autre part, pour pouvoir cueillir plusieurs fois dans l'année, les fermiers pulvérisent les pommiers avec des poisons encore plus toxiques pour faire tomber les feuilles et simuler une nouvelle saison.
Oxapampa se situe à la bordure de la forêt amazonienne et la jungle est de plus en plus repoussée par des agriculteurs qui bravant la loi brûlent chaque fin de saison sèche des hectares de forêt primitive pour les planter et pouvoir les réclamer auprès du ministère de l'agriculture et ainsi les revendre aux étrangers. La loi est ainsi faite que ces personnes ne seront que rarement punis par la loi pour la préservation de la forêt et tout le temps récompenser par le système capitaliste qui fait peu cas de la forêt amazonienne quand il s'agit d'enrichissement personnel.
En visitant la propriété dans la montagne qu'ont acheté Eilif et Carola pour prouver que l'agriculture pouvait se faire en total respect de la forêt, nous avons vu les ravages de ce jeu de loi sur une vallée entière et nous avons rencontré un des voisins qui pratique cette forme de destruction. Ce dernier n'a pas hésité à pousser le cynisme jusqu'à proposer la vente d'un des terrains gagnés sur la forêt à 300€ l'hectare après avoir critiquer les plantations d'Eilif qui fait pousser des oranges quito. Pour cet homme, les oranges en question ne sont que de la mauvaise herbe. Dans une région où Bayer est omniprésent, la diversité n'est pas de mise et pour certains, il est nécessaire de massacrer des hectares de forêt pour planter du pin ou des grenades que personne ne ramasse. La propriété se trouve dans la montagne et nous avons du faire plus d'une heure d'ascension en partie à la machette au travers de la forêt et à travers les champs pour l'atteindre. Une fois arrivés, nous avons travaillé autour des orangers quito et sommes montés un peu plus haut pour voir à quoi ressemble vraiment la forêt primitive.
La vie dans la ferme d'Eilif est porteuse de beaucoup d'enseignement puisque nous profitons des moments où il pleut pour avoir des moments de discussion et des présentations de la faune environnante ou celle de Norvège d'où il est originaire. Nous avons appris déjà beaucoup sur l'èlevage des poules et sur le remplacement de l'antibiotique par le probiotique. La plupart des remèdes pour les animaux sont dans la nature mais dans ce cas également, il vaut mieux ne pas se lever contre les industries pharmaceutiques. Pour avoir refuser de piquer ses moutons en Norvège, il s'est vu condamné pour maltraitance envers les animaux par une cour de justice. Il a ensuite réussi à prouver que ses animaux étaient en moyenne en meilleure santé que ceux des autres en Norvège mais une nouvelle faille est apparue dans sa façon d'élever qui lui a valu une nouvelle condamnation. Les choses changent mais il ne faisait (et ne fait) pas bon faire du bio en Norvège si on ne veut pas piquer ses animaux avec différentes sortes de médicaments. Dans les apprentissages, nous avons aussi beaucoup appris sur le désherbage selectif. Chaque herbe peut être utile à ce que l'on souhaite faire pousser et il s'agit de ne pas tout arracher sans savoir.
Pour l'instant, nous dormons sous tente mais nous devrions déménager vers une maisonnette en bois dans les jours qui suivent. Le couple d'américains va partir vers un nouveau projet et l'ecossais-polonais devrait rester deux semaines de plus. L'entente est plus que bonne entre volontaires et les tâches se font dans la bonne humeur. La semaine prochaine, quatre volontaires devraient venir de Norvège avec le désir de faire un court-métrage sur la ferme. Sans doute de nouvelles bonnes rencontres en attendant de rencontrer des péruviens plus avenants que le riche propriétaire terrien.

Anniversaire de David

Une des innombrables fleurs rencontrées

Le torrent qui draine la vallée

Les enseignements d'Eilif sont toujours intéressant

Welcome to the jungle

La vue est belle mais pourrait l'être encore plus sans la déforestation

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