vendredi 19 novembre 2010

Une grande randonnée

Nous avons quitté El Calafate pour El Chaltén en stop avec un couple de jeunes retraités français qui voyagent avec un 4x4 aménagé en Amérique du Sud. Sur la route et à l'arrivée, les paysages sont magnifiques. Les steppes commencent à s'élever et forment des collines au couleur et aux formes magnifiques. Au loin, nous avons le Fitz Roy et les monts qui l'entourent. Nous sommes chanceux car il parait que ce n'est pas tous les jours qu'il est possible de voir le sommet de cette tour de pierre qui garde un immense glacier. Nous nous sommes arrêtés pour quelques photos le long du lac Veidma et nous sommes arrivés en début de soirée à la capitale nationale de la randonnée. Quelle capitale ! Un arrêt municipal a fait fermer les deux camps de base du parc national sans réelle raison et ce n'est pas la peine de demander pourquoi aux gardes. La vraie raison, on la comprend vite quand on fait un pas dans ce village champignon créé au milieu des années 1980. Ce sont les différents hôtels, campings et auberges qui devaient voir d'un mauvaise oeil la présence d'un camping gratuit dans leur zone de achalandage. A El Chaltén, les choses sont faites pour les touristes et si ça ne marche pas, on légifère pour que ça marche. Nous avons donc subi la prise d'otage des locaux.
Le lendemain, nous avons plié bagage et nous sommes montés au bord d'une lagune qui se trouve au pied du Fitz Roy. La vue était magnifique et le campement suffisamment isolé pour nous permettre de sentir la forêt. Nous avons profité de la vue et des avalanches pendant deux jours. C'est impressionnant d'entendre la neige tomber de plusieurs centaines de mètres plusieurs fois par jour. Du lieu d'observation, j'ai pu en voir deux où certainement plusieurs tonnes se sont fracassées sur les rochers en contrebas. La montagne est belle mais peuplée. Il faut faire gaffe où on pose sa tente car certains endroits sont réservés aux tours operators. Les chemins se creusent rapidement au fil des ans et les gardes du parc sont obligés de modifier les itinéraires pour limiter l'impact sur la nature. Sur la masse de touristes et de locaux qui montent sur les hauteurs le week-end, beaucoup ne connaissent pas la différence entre ce qui est biodégradable et ce qui ne l'est pas et ne comprennent pas que des latrines ne sont pas un vide-ordures. Le parc a été vendu aux différents prestataires de services mais aucun effort n'est réellement fait pour préserver la richesse locale. L'information se limite à des panneaux et le droit d'entrée pourrait servir à fournir une rapide formation à la fragilité de l'écosystème dans lequel on pénètre. Nous sommes redescendu dans la vallée pour éviter le vent et la pluie qui commençaient à sévir sur le plateau et pour profiter de la vue d'un glacier qui se jette dans une lagune. La vue était formidable avec les icebergs qui flottaient sur le lac mais nous n'avons pas vraiment réussi à éviter le mauvais temps et le vent froid qui soufflait du glacier fut notre compagnon les deux jours suivant. 
Enfin, nous sommes retournés à la civilisation car nous devions continuer notre itinéraire et que nos ressources alimentaires s'épuisaient. Le chemin du retour est lui aussi magnifique avec une vue magique sur une chaîne de de cascades découpant un ruisseau et le torrent grondant et sablonneux qui descend directement du glacier. Nous espérons pouvoir profiter à nouveau d'un moment de nature comme celui-ci au Chili et sous des latitudes plus clémentes.
Le glacier Grande

Le Fitz Roy

C'est la danse des canards

Le Fitz Roy sous son aspect habituel

Le torrent avec le glacier au fond

La vallée avec un bois sec

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