samedi 20 octobre 2012

Descente de l'Urubamba


Après deux jours de voyage, nous voici vraiment dans la jungle. L'altitude doit être autour de 350 mètre et l'air que nous respirons s'approche assez de celui qu'on peut respirer dans un hammam. Enfin, on a eu ce qu'on voulait mais à moins de deux semaines des températures de la Isla del Sol, ça fait comme un choc.
Le Pongo de Manaique
Le trajet jusqu'ici valait le coup à lui tout seul. Nous avons commencé en voiture avec un col à 4350 mètres d'altitude puis continué dans un taxi qui nous a conduit à tombeau grand ouvert vers Quillabamba où nous avons passé un après-midi d'Internet avant de prendre le bus le moins à l'heure du Pérou. Il faut dire que le chauffeur n'est pas le seul à mettre toute sa bonne volonté pour faire arriver le bus en retard. Nous sommes partis une bonne demi-heure en retard alors que la vendeuse nous avait répéter deux fois qu'il fallait être un bon quart d'heure en avance sur le départ du bus. Ce n'est pas forcément la demi-heure de retard qui nous a embêté mais plutôt le vendeur de fruit qui scandait qu'il vendait des pêches douces, des pommes et des raisins frais. Nous partons donc pour nous arrêter à la station-service un peu moins de cinq minutes après. Tant mieux, je n'ai pas envie de tomber en panne d'essence en pleine nuit sur une piste. Des gens descendent et reviennent un peu plus de dix minutes après pendant lesquelles le bus a gentiment attendu. Après un périple de nuit sur un chemin à la limite du carrossable et sur lequel était tombé un arbre à cause d'un incendie, nous arrivons dans un village où il faut faire un tintamarre pas possible pour réveiller le tenant de l'hôtel et sans doute la moitié du village. La nuit fut courte mais réparatrice ajouté aux heures de somnolence dans le bus en furie.
Petit déjeuner au riz, sauté de boeuf et nous partons pour les quais desquels nous espérons prendre une barque pour descendre la rivière et surtout passer le canyon que l'on nomme dans le coin « Pongo de Manayque ». Les hommes ont le dont dans tous les pays de parler nettement moins clairement que les femmes et les habitants d'Ivochote semble exceller dans leur façon de manger la moitié des mots. Nous avons mis une heure à comprendre quel bateau pouvait nous descendre le long de la rivière. Nous partons donc avec huit autres personnes qui sont pour la plupart des ingénieurs qui viennent des grandes villes. Nous verrons plus tard que ce détail a son importance. Le départ se fait dans les mêmes conditions que celles pour le bus la veille et nous nous arrêtons également très vite pour une très longue pause déjeuner. José nous invite à manger avec lui mais après le boeuf riz du petit déjeuner, je n'ai pas vraiment faim. Il commande quand même et je suis obligé de demander un doggy-bag dont je ne mangerait que le poisson par la suite. 2€, ça fait plus cher qu'à Cuzco pour une soupe en plus du plat principal. L'approvisionnement n'est pas facile non plus. Nous entrons dans le vif du sujet après que messieurs les ingénieurs aient décider de bouger leur culs de leurs chaises puisqu'étant des gens éduqués, ils n'ont de compte à rendre à personne et surtout pas au timide pilote qui s'impatiente en sachant ce qui l'attend.
Nous arrivons dans ce fameux canyon après quelques rapides de mise en jambe et là, le paysage est magnifique. La rivière coupe la montagne en laissant de part et d'autres des rochers, des sources et des torrents. Le tout est recouvert de végétation luxuriante qui donne un charme inimaginable au lieu. La navigation est difficile et les vagues passent souvent par dessus la rambarde. Nous n'avons pas de gilets de sauvetage mais dans pareil endroit, ils ne nous serviraient pas plus que dans un avion se crashant. Tout se passe bien mais le pilote semble avoir l'expérience nécessaire à un tel résultat.
Une fois le canyon passé, nous arrivons dans un paysage beaucoup plus ouvert et où on découvre les différents étages de la jungle. Ca et là, il y a des communautés indigènes qui vivent de la culture et de la pêche mais au fil de la rivière et des paysages, les communautés laisse place aux exploitations de gaz autour desquelles tournent les hélicoptères et même où se posent les avions. Durant tout le trajet, je suis obligé de m'appuyer sur la rambarde au soleil car un des ingénieur a décidé de se tenir le plus loin possible de l'autre côté et ne bougera pas d'un cran quand on lui dit que c'est dangereux et qu'il pourrait se décaler au moins au milieu où il aurait quand même de l'ombre. Pour être ingénieur au Pérou, il semble qu'il faut être con et têtu. Parce que soyons honnête, la plupart des gens dotés de plus de 60 de QI aurait compris que le bateau, entrainé par le poids conséquent de cet abruti, va pencher à droite tout le trajet. Lui, non... 
Nous voyons beaucoup d'oiseaux mais c'est l'ensemble de la faune que nous apercevons. Nouvelle pause, on laisse José c'est là qu'on aurait du descendre. La nuit commence à tomber et un autre ingénieur ne se dit pas qu'il faudrait se presser qu'on va finir la navigation de nuit avec tous les dangers que ça comprend. Nous l'attendons dix minutes de plus. Nous finissons la navigation de nuit et j'ai plusieurs fois envie de demander au pilote de s'arrêter pour qu'on puisse camper le long du fleuve et ne pas risquer nos vies sur un fleuve où on ne voit rien. Je maudis un peu plus les ingénieurs avec qui nous faisons le voyage et nous finissons le voyage à la lampe-torche dans une atmosphère plus stressante encore que les rapides du canyon dans lesquels nous voyions quelque chose.
La pension est la première cabane à gauche en entrant, vu l'heure, il reste une chambre avec un lit une place pour deux et même si j'aime beaucoup Nora, la chaleur aidant, j'aurais préféré avoir un lit double ou deux lits. Je me résous à dormir serré et suant contre ma chère et tendre épouse.

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