samedi 20 octobre 2012

La jungle, c'est cool !

La nuit ne fut pas si horrible mais le pilote du bateau a eu raison de la patience dont nous faisions preuve depuis hier matin. Les ingénieurs ont été à l'heure ce matin. C'est à dire que le rendez-vous était fixé à 6h00, du coup, nous nous sommes préparé pour 8h00 et ils sont arrivés un peu avant 9h00. Nous avons donc pris le temps de déguster un petit déjeuner avec du plantain fri, du manioc et des oeufs. A côté de nous était assis l'alcoolique de la communauté qui n'a pas hésité à se balancer deux litres de bière entre 7h00 et 8h00 du matin pendant que le reste de la communauté oeuvrait à la construction du système d'assainissement et d'évacuation des eaux pluviales. J'ai beaucoup aimé ce système d'impôt qui ressemble un peu à celui qui était en vigueur sous les incas. Au lieu de contribuer en argent au maintien d'un service public. Les gens fournissent sur leur samedi le travail qui est nécessaire aux travaux décidés par la communauté. Bien sûr, cela est fait à très petite échelle mais ce devrait être un but vers lequel se diriger plutôt que de laisser de plus en plus de chantiers aux entreprises privées en faisant monter l'impôt chaque année. Après ces réflexions et avoir apprécier le déplacement d'un bidon à grands coups de pieds le long d'une des deux seules rues du village, nous nous sommes dirigés vers le port.
Le pilote pensant que sa barge ne penchait pas suffisamment sur la droite a décidé de la charger un peu plus de ce côté-là. Je reste donc coller à mon bâbord pour tenter de donner un semblant d'équilibre à l'embarcation qui doit être à près de 80 centimètres de l'eau d'un côté du bateau et à près de dix de l'autre. Nous découvrons après avoir failli une prise d'eau que le pilote pouvait se positionner de l'autre côté pour conduire et que cela rétablissait plutôt bien l'équilibre de l'ensemble de l'embarcation. 
Voila à quoi ressemble Nueva Luz
Après une heure et demie de navigation, nous nous arrêtons pour laisser trois des quatre ingénieurs restant et une grosse partie du chargement. Nous attendons patiemment que le déchargement se fasse, que le rechargement de ce qui n'était pas pour Nueva Luz soit terminé avant de se demander vraiment ce que nous attendions pour repartir. Pas d'ingénieur en vue, pas de pilote non plus. Déjà une heure et demie que nous attendons sous la tonnelle du bateau où il fait près de trente degrés quand nous nous décidons à partir manger puisque l'après-midi risque d'être encore long. Nous cherchons une cantine quand nous tombons sur le pilote déjà un peu éméché en train de siffler des bières avec les ouvriers du déchargement. Ils nous disent qu'il n'y a pas de cantine. Il nous faut donc attendre que l'ingénieur qui a du aller se faire une pute et que le pilote bourré reviennent au bateau. C'est à ce moment, à bout de patience que nous décidons de faire du bateau-stop. Il n'y en a pas beaucoup mais le premier s'arrête. Il nous demande de monter et un moment de doute s'installe. Pouvons-nous quitter l'embarcation sans payer ? L'exaspération envers le pilote qui est en train de picoler en nous laissant sans rien dire sur le pont et sous le soleil de midi est tellement forte à ce moment-là que nous sautons dans le bateau sans rien laisser derrière. Il est vrai que les fois où nous avons été laissé sur le pont plus ou moins longtemps pendant que les ingénieurs profitaient des villages n'a pas penché en la faveur du pilote.
Nora attend patiemment
Le nouveau bateau est plus rapide et nous conduira sans doute vers notre port intermédiaire en moins de temps et surtout, nous ne finirons pas la navigation de nuit avec un pilote bourré à cause de la picole du midi. Les deux petits jeunes qui pilotent le bateau exagère dans la demande d'argent mais une négociation du style : « je pense que dix euros pour deux c'est largement bien. » Ils n'osent pas dire le contraire.
Alors que nous nous attendions à une petite communauté indigène comme celle dans laquelle nous avions dormi hier, nous arrivons dans une petite ville de la jungle. Le premier hôtel nous semble suffisamment propre et bien tenu pour attirer notre choix. Nous avons bien fait. Le prix et le confort sont deux atouts de l'hôtel « Magy » auxquels s'ajoutent la gentillesse et la serviabilité de l'hôtesse. Il y a même un ventilateur dans la chambre mais manque de chance, une coupure d'électricité sévit dans la ville depuis maintenant deux heures. Nous espérons qu'elle reviendra avant la nuit.

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