jeudi 15 novembre 2012

Tayrona : les Caraïbes sans la foule

J'ai conscience qu'avec un titre aussi accrocheur la trentaine de personnes qui lit mon blog va se précipiter vers cette destination de rêve et ainsi contribuer à la destruction du mythe du paradis tropical préservé ou presque...
Il nous a presque jetés des branches
Nous sommes arrivés dans le parc naturel national de Tayrona après un passage obligé par Santa Marta pour le ravitaillement en vivres et surtout parce qu'on a fait une grasse matinée à Carthagène. La ville de Santa Marta est surtout réputée pour son soleil car l'architecture n'a rien à voir avec celle de sa soeur situé à quelques kilomètres même s'il paraît qu'elle est meilleure que celle de Baranquilla située entre les deux.
Ce n'était pas toujours aussi ouvert
Nous avons fait nos emplettes et cherché en vain pour une bouteille de gaz pour notre camping-gaz et sommes partis en plein soleil de midi vers le parc qui semble être le plus bel endroit des Caraïbes si on en croit les brochures touristiques du coin. J'imagine qu'on doit trouver la même en français pour la Martinique et la Guadeloupe. Le bus nous rafraîchit un peu grâce à la vitesse mais c'est peine perdue puisqu'il nous faudra marcher près de deux heures dans la jungle pour rejoindre le camping dans lequel nous voulons rester. Le trajet est plutôt sympa si on oublie les deux ou trois petits kilomètres dans le sable près de la plage où il y a déjà eu des centaines de morts à cause des vagues. Nous voyons pour la première fois de notre vie un singe en liberté et les quelques vues qui sont offertes sur les plages du coin laissent présager un séjour plutôt agréable.
Une photo dédicace pour Fred
A environ 80% du trajet, la pluie commence et nous courrons presque avec les sacs pour éviter qu'ils prennent la pluie car la confiance dans les protections quechua anti-pluie pour nos sacs est plus que limitée. Cependant, à l'utilisation, la protection se révèle adéquate. De notre côté, nous sommes trempés d'un mélange de sueur et de pluie mais ça fait du bien car la température du corps s'en retrouve abaissée. Le processus d'enregistrement est sans doute le plus lent que nous ayons connu puisqu'il faut près de quarante minutes pour enregistrer huit personnes. Nous comprendrons vite que le service fourni n'est pas vraiment à la hauteur du prix ou du nom.
Joyeux anniversaire Nico, je sais que tu aimes
les photos de ce style
Nous profitons d'une accalmie pour planter notre tente sur une partie de la plaine inondable qui sert de terrain de camping où l'eau ne semble pas stagner. Le drainage a été fait il y a longtemps mais n'a pas était renouvelé et le terrain se change en piscine à la moindre pluie tropicale. Ce qui, si on en croit les guides, arrive à peu près tous les jours de l'année. Grâce à notre expérience en la matière, la tente restera au sec pendant tout le séjour et nous passons la soirée sous la tente à quelques mètres du restaurant où sont servis lentement des menus hors de prix. Nous faisons quand même un tour sur la plage pour profiter du spectacle qu'offre l'orage qui passe au loin sur la mer des Caraïbes.
La plage dont nous pouvons profité sans
le bruit incessant des touristes
Le soleil et la chaleur nous réveillent très tôt et nous profitons de cela pour être sur la plage avant tout le monde. Franchement, vu l'affluence sur celle que nous avons choisie, nous aurions pu arriver deux heures ou trois plus tard car nous sommes seuls sur cinq cents mètres de plages pendant une bonne partie de la matinée. Je profite pleinement des vagues qui sont énormes et un peu impressionnantes mais gérable grâce au fond relativement plat pendant un bon moment. Le tuba et le masque sont inutilisables à cause du mouvement du sable qui perturbe la visibilité. Nous rentrons manger avant de retourner nous dorer à l'ombre puisque le soleil a changé. La pluie ne vient pas et nous avons autour de 15h la plage pour nous tous seuls à nouveau.
Nos compagnons de plage qui sont vraiment
très très drôles
L'espèce de petite échoppe qui vend des trucs à des prix défiants la côte d'Azur est fermée et nous sommes obligés de patienter pour avoir notre kronenbourg locale à deux euros cinquante en canette sans le service. Nous restons sur la petite plage du camping où il est interdit de se baigner en attendant que l'échoppe ouvre alors que se joue un match de football de la plus grande importance dans notre dos. Une petite tourista m'oblige à plusieurs passages aux toilettes pendant la nuit et j'ai la surprise de trouver un crabe d'une bonne taille à l'entrée de la tente où dort ma chère et tendre. Pris de jalousie (et surtout parce que j'imagine la réaction de la chère et tendre en question), je le chasse (enfin, il part apeuré quand il me voit arrivé) à grands coups de lumière dans ses petits yeux.
Il y en avait des dizaines dans les environs
La seconde matinée ressemble à la première sauf que cette fois, nous essayons de scruter le fond de la mer grâce à notre masque et notre tuba. La première plage ne le permet pas mais nous avons compris qu'il y en a une plus proche du camping où nous pouvions nous adonner à cette activité. Le spectacle est magique à nouveau et j'ai avec moi la caméra et la pochette étanche qui permettent de prendre quelques photos et de faire quelques vidéos. Je me régale et Nora qui essaye pour la première fois prend également beaucoup de plaisir devant le spectacle de poissons multicolores et du peu de corail qui recouvre les rochers. Cela n'a bien sûr rien à voir avec ce que j'ai vu la dernière fois mais c'est toujours impressionnant d'être sous l'eau. Le diplôme de plongée risque de faire partie de nos prochains investissement tellement il permet des choses une fois à l'étranger ou dans les DOM.
Une fois le spectacle fini, je plie la tente pendant que Nora tente de préparer des pâtes avec le reste de gaz mais la flamme disparaît juste quelques secondes après que les pâtes aient été plongées dans l'eau à peine bouillante. Tant pis. Il y a un boulanger itinérant qui vend des énormes pains au chocolat si on a bien lu le Lonely Planet et cela fera un bon casse-croûte.
La plage de tous les dangers. Je crois surtout
qu'il s'agit de protéger les tortues qui nichent
de l'affluence touristique que pourrait générer
une telle plage...
Le trajet retour est plus difficile que prévu et sera couronné par une énième arnaque busistique. 5000 pesos est le prix que nous avons payé pour relier Santa Marta au parc Tayrona. Quand un bus s'arrête après avoir fait une queue de poisson à un second, qu'il nous propose ce prix, cela nous convient mais l'arrêt dans les faubourgs de Santa Marta, sur la route qui relie Baranquilla à Rio Hacha, nous convient moins. Trop tard, nous avons payé au début le trajet dans ce bus qui sentait bon la contrebande malgré les deux contrôles policiers. Nous descendons donc là, demandons la direction à suivre à une famille qui passait par là et qui nous aide bien, cherchons un taxi en espérant en trouver un avant la tombée de la nuit et avons un peu de chance car un gros black super sympa venait de faire une course par là.
Le gérant de l'hôtel El Noctambulo nous reçoit toujours aussi bien et ça fait plaisir après le coup du bus. Nous avons à nouveau la chambre dans laquelle nous avons passé la nuit avant de partir vers le parc et je me dirige vers le supermarché pour chasser un peu de nourriture. Je ne sais pas si je vous ai parlé du don que j'ai pour choisir toujours la caisse la plus lente. Cette fois-ci n'a pas loupé. Je prends la caisse avec seulement un personne et six casseroles. Les autres plus près de la nourriture comptent chacune six ou sept personnes. Raté. La femme essaye de passer des casseroles et du pain en douce, le vigile s'en aperçoit, s'en suit un dialogue que je ne comprends pas mais au bout duquel la femme passe ses casseroles mais essaye de tirer le morceau de pain à pizza alors que le vigile est toujours à l'affût et se fait chopper à nouveau. Je passe à la caisse après avoir attendu une bonne demi-heure. C'eut été sans doute plus rapide dans une autre caisse mais bon, rien n'est moins sûr. Nous dégustons enfin nos pâtes à la bolognaise sur la terrasse du Noctambulo avant de prendre un repos bien mérité.

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