lundi 6 décembre 2010

La fin du championnat chilien de football

Le dimanche est un jour deux fois saint pour les chiliens puisque c'est le jour du seigneur mais également le jour du football. Le championnat chilien a, hier, connu sa dernière journée pour le championnat 2010. Deux clubs de la capitale pouvaient devenir champions hier et les rues étaient peuplées de supporters des deux équipes qui attendaient les matchs de la fin de journée. Les clubs étaient le tenant du titre Colo-Colo qui n'est pas une boisson locale mais un chef Mapuche et la Universidad Catolica. Pour remporter un nouveau titre, Colo-Colo devait absolument gagner avec au moins deux buts de différence et espérer que la Universidad Catolica perde. Les clubs en face se situaient en fin de tableau pour les deux prétendants au titre. Colo-Colo a rempli sa part de contrat mais la Universidad Catolica a fait encore mieux, elle a écrasé Everton 5-0 et a donc remporté le titre. Il s'en est suivi une parade de klaxons dans les rues de la ville et la bière, le vin et le pisco ont du couler jusqu'à tard dans la nuit dans les bars de supporters. Dans l'auberge où nous sommes, le coeur allait plutôt à Colo-Colo et la soirée qui a suivi la victoire fut tout de même calme puisque le 30ème titre de champion du Chili leur est passé à côté. 
Le titre de meilleur buteur revient à un joueur de Universidad Catolica, Milovan Mirosevic qui compte 19 réalisations pour la saison. Ce joueur est emblématique pour le club puisqu'il y a commencé sa carrière et y est revenu après 5 saisons à l'étranger.

News from the west

It is so long time that I did not write anything in English that I even do not remember where I stopped. We left the farm after a marvellous trek in the mountain next to El Bolson. During this walk of more than 50 kilometers in two days, we saw trees that are called Fitzroya and are very old and also a couple of condors flying some hundred metres far away from us. Just some of these huge trees left as it is really good wood and it was cut down during years. We also met a nice guy who lives alone in the mountain to receive the trekkers in a shettler and look after the forest.
Some days later, we left the farm because of the general mood there. We head to Atlantic ocean to see incredible animals. During a small excursion, we saw whales, sea elephants and penguins. Additionally, we discovered the name of Guarani (a kind of lama) and Nandu (a big bird like ostrich). The sound of whales is impressive and the travel there really deserve to take the boat to see them closer. The Magellan's penguin are smaller than the ones we use to see on television and are really cute. As they are also really curious, it is easy to see them really close. We also distinguished some killer whale in the distance but nothing to tell about.
Then we decided to go to the city which is the most in the south and called Ushuaïa. During the travel, the weather changed a lot and when we finally got there, it was snowing and I was still wearing shorts. We visited a glacier up to the city and met really nice french couple that we will probably meet again in Bolivia. We did this ascension with a Bolivian who made us really scary at the evening diner when he told us about some of the Bolivian traditions and beliefs. The scariest one is the sacrifice needed to begin a construction. If you are planning to build a small house, a chicken is enough but for a skyscraper, you need to sacrify an human. For that, there is a business of alcoholic or drug-addicted. A family is selling a member in one of these states to be drunk or drugged before being put alive in the cement of the foundation of the building. 
The next stop was in El Chalten at the foot of a massive mountain called Fitz Roy. We had a four days trek around it and we really enjoyed to see the glacier falling in the lake, some avalanches and nice mountains. The only bad thing is that it is crowed with tourists. Some 200 kilometres far away from it, there is an impressive thing to be seen. A huge glacier of 50 metres high is throwing a big amount of ice in the lake as it is moving of 2 metres by day. We stood in the town of El Calafate in a small room of a bunk hostel were we accidentally met the couple of french we previously met in Ushuaïa and we shared another nice diner with them.
Our following destination was Puerto Natales in the south of Chile which is the departure port for a boat that travels through the Chilean fjords. We left Argentina for good and passed again the border with Chile as we had to do it to go to Ushuaïa. It is not like the border with Europe or Uruguay. Chile and its neighbours have difficult relationship and they are really protective. Puerto Natales is a town full of tourist waiting for the boat or going to Torres del Paine, the destination for trekker in south America that we decided to avoid. We took the boat the day after and spent the first night on the pier. The cruise is magic. During the first days, you do not see any human settlement and evolute between the mountain which are sometime covered with snow. We had the chance to see another glacier but this one was falling in the sea. The next step was to cross a part of the ocean. I did not mind but Nora felt a bit ill. We then arrived in Puerto Montt.
We slept at Armando's place in Puerto Varas, a city next to it and at the feet of two volcanoes. We had nice time there and we then headed to Correntoso for a trek that would permit us to see again some of this huge trees we saw next to El Bolson. The weather was not really with us and it has been a really challenge to reach the old trees. At some moments, we felt like having to deal with a curse that protects the trees from the visitors. At the end, we arrived at the foot of a 4000 years old tree under an heavy rain that prevented us from taking any nice photo but making us think about the time that passed since the moment it was planted and the fragility of the nature. The way back to civilization was easier and we are now in Santiago to visit the city and the surroundings.

dimanche 5 décembre 2010

Un dimanche matin à Santiago du Chili

Après un petit déjeuner comme nous n'en avions plus pris depuis longtemps et une douche chaude avec l'eau qui tombe en fine pluie, nous avons profité de la température estivale pour monter au Cero San Cristobal qui surplombe la ville. Sur le chemin, une chose m'a surpris. Il y avait dans la cour d'un couvent une crèche bordée par un arbre en fleur. Avec les températures estivales, il est vraiment dur de ressentir l'esprit de Noël et je me suis dit que c'était bizarre de laisser la crèche en plein milieu de l'été.
Il faut compter une demi-heure d'ascension au milieu de joggeurs, cyclistes et autres pèlerins. La vue sur la ville est intéressante, cependant, il faut arriver à distinguer les bâtiments à travers le fin nuage de pollution qui recouvre la ville. Au sommet, il y a un lieu de culte en plein air avec une crèche en bois grandeur nature mais également une petite église où il y avait une messe quand nous sommes passés. Il faut savoir que les chiliens sont pour la majeure partie très croyants et beaucoup sont de fervents pratiquants. Ce qui est surprenant dans un tel pays est que certains joggeurs traverse le lieu de culte en courant avec de la musique plein le téléphone portable alors que des gens se recueillent.
Du haut de la colline, il est possible de détailler la ville et ses différentes extensions. Nous nous sommes arrêtes dans le quartier de Providencia, une zone résidentielle située à l'est du centre-ville. La ville est beaucoup plus aérée que son homologue argentine et les arbres sont monnaie courante dans les rues. Le reste de la ville est plutôt bas et le seul endroit où les batiments dépassent fréquemment les trois étages est le centre-ville. Pour l'instant, il nous est difficile d'imaginer que la ville a été touché par un séisme de magnitude 8,8 au mois de février. La visite du centre-ville sera peut-être plus révélatrice mais tout semble se reconstruire très vite dans ce pays qui est habitué aux tremblements de terre.

samedi 4 décembre 2010

Fleurs et plantes d'Amérique du Sud

Alors pour vous amuser un peu, j'ai décidé de vous offrir un petit jeu : nommer un maximum de plantes
Lai izbaudit ziemu, man ir maza spelite : izsaukt pukes un augi
For your entertainment, a little game : name the maximum of these plants
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Bus

Sur les films
Que ce soit au Chili ou en Argentine, les longs voyages en bus comprennent des projections dont le choix est l'unique fait du steward. Ce choix n'est pas toujours du meilleur goût et nous avons pu apprécier à leur juste valeur des films comme Little Man, Ping Pong Fighter, La momie 3, l'agence tout risque, transformers et j'en passe... Il est également possible d'avoir droit à la projection successive de 4 films avec Denzel Washington. Le problème de ce genre d'exercice est qu'il est possible de confondre deux films se suivant puisque l'acteur principal ne change pas. Mais il y a parfois des bons films, je prends pour exemple Inception qu'il est un peu difficile de suivre dans un bus mais qui m'a énormément plu. Lors du même voyage qui nous a emmené de Puerto Madryn à Rio Gallegos, nous avons aussi pu apprécier la musique rock argentine des années 80 dont Charlie Garcia, la variété actuelle et un autre film qui a plu à Nora.
Sur les repas
Les repas ne sont pas toujours fournis et il est parfois indispensable de se renseigner avant le départ car si certaines compagnies prévoient un arrêt pour manger, d'autres peuvent rouler 12 heures sans un arrêt de plus de 5 minutes. La qualité varie également d'une compagnie à l'autre et cela n'est pas forcément rapport au prix. En Argentine, Via-Bariloche et ses filiales affichent les mêmes tarifs avec des repas nettement meilleurs. Le summum de la mauvaise gastronomie fut atteint sur le voyage vers Ushuaïa où la compagnie sert des sandwichs dont la plupart sont resté intacts.
Sur le confort
Les bus sont classifiés selon le niveau de confort offert de commun à tutto letto. Les bus commun font souvent de courtes distances et sont le plus souvent remplis d'autochtones. Pour ce niveau, le confort varie suivant l'âge du bus et le lieu de son utilisation. Le niveau supérieur est semi-cama. Il est souvent remplis d'autochtones faisant de longues distances. Il peut être avec ou sans repas et les sièges s'inclinent suffisamment pour pouvoir dormir, il y a 4 sièges par rangée. Le niveau encore supérieur est Cama. Les sièges s'inclinent encore plus et ils sont 3 par rangée. Un bus peut avoir un étage bas avec le confort Cama et le niveau supérieur en Semi-Cama. Le niveau final a plusieurs appellations différentes mais la plus répandue est tutto-letto. Les sièges se transforment en lit mais c'est tout ce que je peux vous dire puisque nous n'en avons jamais vu. Nous oscillons entre les trois premières catégories selon la longueur du voyage et si le voyage nous permet d'économiser une nuit en auberge.
Sur les toilettes
Elles sont chimiques dans la plupart des cas et peuvent être vraiment malodorantes si une personne n'a pas compris que seulement les liquides passaient. Les arrêts en gares routières sont donc souvent le moment pour une partie du bus de profiter de vraies toilettes mais souvent payantes.

Nous attendons de voir à quoi ressemblent les bus en Bolivie ou au Pérou puisqu'il parait que le Chili et surtout l'Argentine sont les pays les mieux lotis et c'est vrai que de manière générale nous n'avons pas eu à nous plaindre.

vendredi 3 décembre 2010

Alerces

Pirmo reizi muza sagadiju savu dzimsanas dienu zala plava un davana sanemu svaigi pluktu margrietinu. Svaigi noplauta zale man atsauc atmina Latviju junija. Nu tiesam gluzi ka Latvija saja laika. Viss tik zals, atpazistu vairakas plavas pukes. Pecpusdiena iekurinam ugunskuru un atliek tikai uzpit margrietinu vainagu, un varam svinet Janus!
Vairakas dienas pavadijam Alerces nacionalaja dabas parka ar merki apskatit alerces. Tas jau bijam iepazinusi El Bolson, tapec velejamies redzet tas atkal.
Kad ieradamies pie parka sarga, vins pazinoja, ka Cile ir sacies 48 stundu valsts iestazu darbinieku streiks, tapec parks ir slegts. Tapec, ja velamies doties parka, tad tas ir ar musu atbildibu, t.i., ta rezultata mes nemaksajam ieejas bileti un netikam registreti sarga zurnala, tas nozime, ka neviens nezika, ka mes tur esam ieksa un busim vieni pasi.
Sis parks atskiriba no slavena Torres del Paines parka, nav ipasi populars turistu objekts, kas parku padara musu acis vel pievilcigaku, mazak iespeju satikt citus gringo. Parks patiesiba ir milzigs savvalas mezs, slapjs un loti zals. Pat trepites un pakapieni ir noaugusi ar zalam sunam. Sajuta, ka esam dzunglos. Pirmas dienas uzdevums bija noklut lidz naksnosanas vietai, kur varejam uzsliet musu telti. Ta ka ieprieksejo dienu bija lijis, taka bija dublaina un pakapieni slideni. Nebija viegli, jo ik pa laikam nacas mazliet paslidet. Uzdevumu neatviegloja kalnainais apvidus, lidz ar to taka vijas te no lejas uz augsu un otradi, pakapieni uz augsu un uz leju, tiltini, lai skersotu mazos strautus un upites. Ta ka mums katram bija lielas celojuma somas, gajam lenam un uzmanigi. Saja 4 stundu gajiena baudam zalo mezu un jau satiekam pirmas alerces, kas ir milzigas.
Telts vieta bija neliela plava pie upes. Nenoplauta zale zem telts mums kalpo par matraci. Upe bija musu udens avots. Peldeties tur gan nevarejam, jo udens ir auksts.
Nakosas dienas plans mums bija apskatit vecakas un lielakas Ciles alerces. Rits mus sagaidija lietains, visu nakti bija lijis un ari neizskatijas, ka lietus apstasies. Tas mus neapstadina apskatit milzigas alerces. Tapec iegerbusies lietus metelos, devamies paris stundu gajiena lidz vietai, kas saucas Alerces Catedral. Soreiz musu ejama taka mus parsteidza vel vairak, jo nu mus sagaidija ne tikai dubli, bet ari pamatigas pelkes, kuras varejam parvaret tikai viltibu un veiklibu. Bijam izlijusi pamatigi. Tacu skats un koki, kas mus sagaidija, bija vienreizejs! Alerces, kas ir cipreses dzimtas koki, ir milzigi. To diametrs sasniedz pat lidz 5 metriem un garums - lidz 60 metriem. Alerces aug loti leni un dzivo ilgi. Maza alerce, kas ir neliela upenu kruma garuma, ir padsmit gadus veca. Alerces, kuras mes redzejam, tika staditas laika, kad vel nebija Romas imperija. Vecakai alerei bija vairak ka 3000 gadu. Neiedomajams vecums, izmers un skaistums. Zel, ka taja bridi tik loti lija, tapec musu bildes sanaca loti miglainas un neskaidras. Tacu tas paliks musu atmina.
Atpakal cels uz telti bija vel slapjaks un dublainaks. Ta ka lietus nemitejas lit, pelkes bija kluvusas vel lielakas. Mus saka vajat delveidigi asinsuceji, kas sucas musu ada, kurus nemitigi metam nost no sejas un rokas. Atpakal cela viena no upem bija jau bija apludusi un pari tai tikt nevarejam. Izmisigi meklejam risinajumu, ka tikt pari, pec stundas to ari atradam. Vismazak apludusaja vieta varejam parrapties pari kokiem un to saknem. Veiksmigi nokluvam lidz teltij, tacu, tad konstatejam, ka musu udensnecaurlaidigie apavi ir kluvusi par udenscaurlaidigajiem, un musu pedas bija pamatigi slapjas. Tacu lietus nemiteja apstaties. Nevarejam izzavet apavus un drebes. Tacu nakamaja diena bija jatiek ara no parka. Mus satrauca doma, ka atpakal cela bus vel viena skersojama upe, ja nu ta ari bus parpludusi un netiksim tai pari, tad mes busim bloketi un netiksim ara no parka. Labi, ka mums mazliet ediena rezerves.
Nakama diena mus sagaida atkal ar lietu. Domajam, ko darit. Vai ir verts locit telti un doties ara no parka. Un ja patiesam upe ir parpludusi, tad busim spiesti taisit atpakal telti, kas bus kluvusi slapja. Mes nolemjam nogaidit. Labi, ka ta. Paradijas pirmas zilas debesis un pirmie saules stari. Parstaja lit. Mes priecigi zavejam visu, ko var zavet. Lietus vel uznaca atkal. Tacu pec tam ta vairs nebija. Optimisma pilni sapakojam somas, salocijam telti un, negribigi kajas uzvelkot slapjos apavus, riksam devamies atpakal uz civilizacijas pusi. Divaini, tacu atpakal gajiens bija salidzinosi viegls, saule bija jau paspejusi nosusinat dazas pelkes, vietam bija pat sausi pakapieni. Un ari upe bija viegli parvarama. Bijam laimigi, jo nebusim iesprostoti. Parsteidzosi atri, jau pec tris stundu gajiena, iznakusi ara no parka, satiekam divus jauniesus, kas laiski atputas edot abolus. Jautajam viniem, vai streiks jau beidzies, izradas, ka ja. Un mes viniem stastijam, ka taka ir briniskiga un nav vairs tik dublaina. Tas nekas, ka musu bikles bija zemainas un apavi dublaini un izmirkusi.
Bijam priecigi, apedam dazus cepumus un mus sagaidija vel tikai dazus stundu gajiens prieksa, lai noklutu lidz tuvakai apdzivotai vietai Correntoso.
Tas nudien bija viens no aizraujosakajiem, dublainakajiem un slapjakajiem pargajieniem Dienvidamerika!

Ca se mérite

Une légende Mapuche dit que les Alerces sélectionnent les humains qui peuvent les approcher. Il semble que nous en soyons. 
Nous avons visité Puerto Montt et Puerto Varas il y a déjà une semaine... La ville de Puerto Montt est un port dont l'industrie piscicole basée sur le saumon est mise à mal par un virus qui affecte les poissons. Du coup, les habitations changent beaucoup d'une rue à l'autre et certaines ne sont vraiment pas recommandable aux gringos. Nous avions pour nous accueillir un argentin ayant émigré en Chine puis au Pérou avant de venir vivre au Chili. La couleur locale dont se prévaut parfois le Couchsurfing n'était pas au rendez-vous mais la rencontre fut très intéressante. Nous avons également rencontrés deux grenoblois qui ont presque fini leur voyage en Amérique du Sud chez lui et les deux soirées ont été sympa dont une qui a commencé à Puerto Varas au bord du lac cerclé par les volcans. Nous sommes partis vers l'entrée du parc de l'Alerce Andino avec un peu de fatigue que nous comptions faire passer sous la tente dans un camping la première nuit. 
Le bus est loin de ce qui se trouve sur les grands axes argentins ou chiliens. Il ne dessert que quelque localités entourant le parc national et est donc peuplé de locaux, là où les bus de grandes lignes sont remplis de gringos. Le tarif est lui aussi complètement différent. Arrivés sur l'aire de camping, nous essayons de trouver la personne à qui nous devons payer l'entrée mais nous ne trouvons personne. Nous nous installons quand même selon les conseils d'un autochtone sur un site entouré d'arbres avec quelques boutons d'or au centre. La journée est magnifique et nous profitons pleinement du soleil. Bien nous en a pris...
Il s'est mis à pleuvoir dans la nuit et le matin la tente mais également les chaussures qui touchaient le double toit sont trempés. Nous attendons une éclaircie pour faire sécher et plier les affaires mais une fois que nous sommes prêts à plier la tente, nous sommes pris sous une nouvelle averse. Ce doit être la malédiction de l'Alerce. Qu'à cela ne tienne, nous allons attendre un jour de plus et fêter dignement l'anniversaire de Nora avec un bon thé et un gâteau. C'est sans doute un anniversaire dont elle se souviendra puisqu'elle l'a célébré autour du feu avec une marguerite et aux portes de l'été. Entre temps nous avons rencontré le garde-parc et essayer d'acheter une bouteille de vin dans le village de Correntoso qui nous a permis de découvrir une bibliothèque avec un accès à internet Bill Gates comme celle de Penkule, une église en bois et des magasins loin de tout ce qu'il est possible d'imaginer. Nous ne trouvons pas de vin, ni de viande mais avons fait une belle visite et trouvé du pain frais.
Le jour suivant, le soleil a complètement disparu mais nous avons eu le temps de faire sécher la tente pour partir. Nous partons donc vers l'entrée du parc pour aller marcher vers les Alerces. Nous sommes pris en stop par un camion transportant des ruches qui est prêt à nous conduire jusqu'à l'entrée du parc si nous sommes prêts à monter à l'arrière du camion avec des protections. L'Alerce nous appelle. Une fois à l'entrée du parc, nous apprenons que les fonctionnaires sont en grève pour 48 heures et que nous devons entrer à nos risques et périls. Nous lui signifions que nous avons prévu un retour pour jeudi mais que nous avons des vivres pour un jour et demi supplémentaire. Le chemin est glissant à cause de la pluie récente et des vieilles planches qui servent de passerelles au-dessus des cours d'eau et des marécages. Après une heure et demi de marche nous arrivons aux premiers Alerces millénaires mais notre but est d'atteindre un camp de base qui nous permettra d'accéder aux Alerces multi-millénaires. Nous passons tant bien que mal un torrent dont le pont a été emporté par la fonte des neiges et les pluies du printemps et arrivons assez vite au pied d'un géant de 2500 ans et d'un de ses frères de 3000 ans. Enfin, après avoir traversé un marécage sur des troncs, nous arrivons enfin au lieu de camp.
La nuit est humide mais comme nous ne devons rien plier, cela ne nous gène pas outre mesure pour partir voir le but de notre voyage qui s'appelle la cathédrale de Alerces. La légende frappe à nouveau. La pluie accélère au fur et à mesure que nous approchons du but. Nous sommes obligé par une petite crue de traverser un torrent en faisant du saut à la perche. Le chemin devient de plus en plus humide et la boue fait souvent place à de grosses flaques qu'il faut contourner. Après deux heures de marches au milieu des bambous, des fougères, des Alerces et d'autres essences de la forêt locale, nous arrivons au pied d'un groupe d'arbres gigantesques dont les plus maigres font deux mètres de diamètre. Nous prenons le chemin qui monte vers les plus vieux. La pluie devient encore plus drue et augmente en intensité jusqu'au moment où nous arrivons au pied d'un arbre faisant près de 5 mètres de diamètre et une soixantaine de mètres de haut. La pluie est battante et la prise de vue est difficile. Nous avons quand même clichés qui montre la grandeur du tronc mais toutes les photos de loin s'avèrent impossible. C'est la malédiction de l'Alerce, si on veut le voir, il faut le mériter. Alors que nous sommes réellement trempés, nous entamons la redescente. Les ruisseaux et flaques nourris par la forte pluie ont encore grossis. Nous espérons que le retour au campement sera possible mais nous retrouvons vite bloqués par le ruisseau qui avait nécessité nos compétences en athlétisme. Après une heure d'efforts infructueux de Nora pour trouver un passage en amont et des miens pour débloquer les troncs qui ont fait un barrage depuis notre premier passage, j'aperçois une racine qui traverse le ruisseau en aval de la cascade et un peu avant la confluence avec la rivière qui draine la vallée. Nous avons encore une fois déjoué la malédiction de la légende Mapuche. Nous arrivons au camp et tombons de fatigue après une petite soupe.
Le lendemain, le soleil semble vouloir gagner et le pluie a plus ou moins cesser durant la nuit. Nous avons cependant peur que le torrent traversé le premier jour avec les moyens du bord et le marécage ne soient plus praticable mais le soleil gagnant encore, nous sommes surpris de pouvoir traverser si facilement et arriver en deux fois moins de temps que ce qu'il nous avait fallu pour rejoindre l'entrée du parc. Nous redescendons dans la vallée à pied et quelques minutes après m'être convaincu de changer de chaussettes pour avoir les pieds plus au sec, un camion nous embarque dans le compartiment arrière jusqu'au village où le soleil brille. Nous avons vaincu la malédiction de l'Alerce.
Nous sommes arrivés en bus à Puerto Montt où nous restons dans une auberge familiale un peu sur les hauteurs de la ville.
La légende Mapuche est une invention mais les éléments étaient tellement contre notre progression que nous aurions pu y croire si on nous l'avait raconté avant.
Deux volcans au loin...

Début de soirée

L'église de Correntoso

Nora a soufflé une branche

En route pour les grands espaces

Une partie du chemin

La gourde fait 1,5 litre

Un pont qui n'inspire pas forcément confiance mais qui se passe bien

Comme vous ne pouvez pas le voir à cause du poncho et de la taille de l'arbre, j'ai perdu du poids

mais je n'ai pas rétréci

Je suis devenu gardien d'alerce et je vous le dit : "vous ne passerez pas"
Ici, la saison invite plus à célebrer Ligo et je cherche donc des fleurs de fougères avec Nora. Sur cette photo, j'en tiens une grosse...