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jeudi 10 février 2011

La saison des pluies à l'équateur

De novembre à avril, c'est la saison des pluies. Pour l'instant, le dernier changement de lune nous avait plutôt épargner mais ça fait maintenant une semaine que la pluie dure et perdure. Les journées sont en partie dedans et les activités deviennent de plus en plus limitées. Hier, nous avons effeuillé des tournesols mais aujourd'hui après une heure de travail dans le jardin, une pluie battante a commencé de s'abattre sur nous et nous a poussé vers la maison puis le cyber-café. 
Demain sera la dernière journée de travail ici. Je pense que nous avons fait le tour et l'envie de voir d'autres parties du Pérou ne nous fait pas regretter le départ de la ferme. Nous devrions visiter la forêt amazonienne si la navigation sur un des fleuves tributaires de l'Amazone est navigable mais les informations sur le lieu en question sont erratiques sur la toile donc nous déciderons une fois que nous aurons approché du lieu en question. Nous avons prévu une baignade dans le pacifique et un peu de shopping pour les souvenirs (ponchos, bonnets, hamacs...).
Le retour en Europe est pour bientôt mais le voyage a déjà était riche en enseignements sur les cultures, l'agriculture, les climats, les montagnes, sur la randonnée, le camping, l'histoire et le voyage. La seule chose que nous avons perdu à venir ici, c'est du poids malgré la cuisine la plus huileuse que je connaisse. Nous avons toujours quinze jours pour reprendre du poids et voir de nouvelles choses.
La choucroute pour les poules

On fait de l'art sans le savoir

J'aime les tournesols

mardi 8 février 2011

Une semaine à Oxapampa

Mardi dernier, Karl, le volontaire scoto-polonais est parti vers le sud après avoir partager 3 semaines de volontariat avec nous et deux mois au total dans la ferme d'Eilif et Carola. Le travail se passe toujours bien et est très enrichissant. Nous apprenons le désherbage sélectif, le semis du sarrasin sans recours à la houe, la culture du yacon grâce à la propagation assistée, l'utilisation du compost pour les poules, l'exécution de quatre poulets coupables de paraître succulents et la préparation de pain.
Le désherbage sélectif consiste à laisser les plantes utiles qui se sont propagées par voie aérienne ou grâce aux gourmands. Au début, cela peut paraître surprenant, habitués que nous sommes aux jardins bien organisés où ne poussent que les plantes désirées. Cela parfois à l'aide de désherbants chimiques qui savent reconnaître la mauvaise herbe mieux que quiconque. Au final, cela permet d'avoir deux niveaux de culture. Un à raz du sol nécessitant souvent moins de lumière puisque la plante vient de la nature où la proximité de la terre rime avec faiblesse de la source lumineuse mais qui permet de garder l'humidité, un plus haut qui protège des rayons direct du soleil et permet un écoulement de l'eau de pluie moins direct vers les plantes situées en dessous. Ici, il s'agira de fraises, de patates douces ou de cacahuètes pour la couche inférieur et de quito-quito, de manioc ou de yacons pour la couche supérieure.

Désherbage sélectif
Le recours à la houe ou à la fourche pour tourner le jardin ne doit pas être systématique. La plupart des micro-organismes qui aident les plantes à pousser se trouvent dans les trois à cinq premiers centimètres de terre. En tournant le jardin trop profond, les micro-organismes et les vers se retrouvent à une profondeur qui les détruit ou ne leur permet pas d'être actif dans les premiers jours du semis. 

Nora bronze en plantant du sarrasin
Toujours dans le domaine du jardinage, nous avons appris à propager le yacon, une plante d'environ deux mètres qui produit des tubercules riches en fructose et délicieuses en salade. Eilif les utilise pour produire de la choucroute qui sera mixée avec de la farine pour les poules. Les tubercules, contrairement aux pommes de terre ne contiennent pas d'yeux mais la racine en est couverte. De cette manière, en procédant à une découpe méticuleuse de la racine, il est possible d'obtenir une trentaine de nouveau plants à l'aide d'une seule racine. De plus, chaque plante produit entre cinq et sept kilos de tubercules succulentes pour un plant qui a un an et le double environ pour une année de plus.

Ce plant de deux ans a produit 13,5 kg de tubercules

Nora replante les yacons
En plus du jardin, il y a une centaine de poules et coqs dans la ferme. Ici aussi, la croissance se fait de manière naturelle. L'idée est de limiter le stress de la captivité grâce à des techniques de mobilité de la cage ou en rendant l'environnement le plus agréable possible. La mobilité de la cage est ce qui s'appelle la pâture pour les poules. La cage est montée sur des skis ou sur des roues qui permettent de mouvoir la cage tous les jours. Cette technique demande beaucoup d'espace et n'est valable que pour les gens disposant d'un lieu de pâture suffisamment important. Afin de garantir aux poules en cage un lieu sain et aux humains un air libre des odeurs que peut produire un élevage de poules, le sol en ciment doit être remplacé par du sol meuble auquel on peut ajouter du compost ou de l'herbe de temps à autre. L'ajout de compost permet aux poules de creuser le sol à la recherche d'insectes ou de vers et ainsi assumer leurs instincts. L'autre partie de la nourriture est une sorte de purée contenant la choucroute riche en ferments lactiles qui permettent aux poules de développer un système immunitaire qui les protège de la majeure partie de maladies bénignes et ainsi avoir un rendement meilleur au niveau de la ponte.

Les cages à poules

Un traîneau qui sert de cage à poules pour la pâture
Cependant, les oeufs ne sont pas l'unique produit qu'Eilif et Carola tirent de l'élevage des poules. La viande de poulet en est une composante. Après avoir parler de notre désir de tenir des poules, Eilif m'a proposer d'en tuer trois pour me faire la main. L'exécution est un moment bizarre même si ça ne m'a pas gêner outre mesure. Tout d'abord, on sélectionne le poulet candidat à la casserole. Ensuite, on l'emmène dans un coin loin de la vue des autres poules. On lève la hache et on l'abat sur le cou du poulet qui ne bouge pas ne sachant pas ce qui l'attend. Il ne se débat qu'une fois la tête séparée du tronc et pendant une minute arrose les bottes et le pantalon de sang. Il faut ensuite le plumer et l'éviscérer rapidement car les plumes se retire mieux tant que le corps est chaud et que la température ambiante permet à de nombreux insectes de voleter autour de la viande fraîche douze mois par an.

Je n'avais pas encore pris le coup mais il est mort sur le coup
Les temps de pluie sont consacrés aux activités d'intérieur et la cuisine fait partie de celles-ci. Nora a préparé du pain les semaines passées et cette fois-ci ce fut mon tour. Le premier essai ne fut pas forcément bon mais le suivant a permis d'affiner la technique. Nous avons appris à cuisiner ou à préparer des fruits et des légumes que nous ne connaissions pas comme la patate douce, la banane plantain ou le manioc.

Reconversion en boulanger
Une expérience sympathique fut l'anniversaire de Sara, la plus petite des deux enfants. Nous avons découvert des jeux, des chants, des danses et des traditions qui sont familières aux enfants péruviens mais qui nous étaient complètement inconnues. Cela nous a permis aussi de rencontrer d'autres parents qui se sont installés à Oxapampa pour différentes raisons.
Nous avons profité du week-end pour découvrir une autre partie du parc Yanachaga-Chemillen et y faire une petite randonnée. Nous sommes partis de bonne heure pour faire une ascension partant de 1800 mètres et arrivant à 3000 mètres. Cela ne fut pas facile. Les premiers kilomètres et mètres de dénivelé n'avaient pas de quoi nous effrayer puisque une fois trouvé le chemin qui mène à l'entrée du parc, la seule difficulté est de mettre un pied devant l'autre et nous avons même eu la chance d'être pris en stop par un pic-up. Le garde-parc nous a rejoint pour nous aider à passer le torrent même si cela ne présenter pas de réelles difficultés mais une côte raide a failli venir à bout de nos forces et nous arrêter au premier refuge. Cependant, après une discussion avec le garde-parc et un déjeuner remontant, nous avons pu continuer jusqu'au sommet sans le garde-parc retourner dans la vallée. La pluie nous a vite attrapé et nous avons évoluer dans les nuages sans pouvoir profiter de la vue sur la vallée plus de deux fois. Arrivés au second refuge qui se situe au sommet de la montagne, nous avons allègrement profiter de notre après-midi en ne faisant rien d'autre que discuter et admirer les quelques arbres en face de nous en espérant apercevoir un singe mais rien. La nuit et la redescente se firent sous une pluie battante au milieu des arbres-fougères, des milliers de bambous, des centaines d'orchidées, des champignons, d'autres fougères et représentants de la forêt amazonienne d'altitude. La redescente fut aisée au départ mais la pluie incessante a fait monter le cours d'eau que nous devons traverser cinq fois. La première fois s'est fait à guet avec plus ou moins d'équilibre et de chance. Ensuite, nous avons pu sauter par-dessus le cours d'eau pour atteindre l'autre berge. Les fois suivantes, nous avons du développer des trésors d'ingéniosité pour arriver à placer les troncs coupés en travers du cours d'eau pour pouvoir passer. Finalement le dernier fut le plus difficile car tous les troncs se trouver sur la berge opposée et nous avons du cheminer avec les troncs du passage précédent pour pouvoir traverser en se mouillant les pieds. La fin du parcours est un chemin carrossable mais si la pluie s'était finalement arrêtée les passages à guet demeuraient relativement hauts. Suffisamment en tout cas pour détremper le moteur d'une moto tentant l'ascension avec trois passagers.

On a quand même vu des choses magnifiques
Une fois rentrés, nous avons pu nous habiller au sec et aller boire une bière. Sur le chemin du bar, nous avons regarder un match de foot dans la boue avec des supporters pas forcément très enthousiastes.



vendredi 28 janvier 2011

Volontariat : de l'herbe et une équipe de tournage

Résumé des épisodes précédents : Nous avons appris que Eilif avait été jugé coupable en Norvège de cruauté envers les animaux pour avoir refuser de piquer ses brebis. Conscient de son bon droit, il a fait venir la télévision pour montrer comment ses brebis se portaient et à écopé d'une seconde condamnation qui lui a interdit d'élever des animaux en Norvège.
C'est en connaissant cela qu'une équipe d'étudiants en cinéma a décidé de venir ici au Pérou pour montrer quelle est la philosophie d'Eilif et démontrer par la même occasion que les accusations sont injustifiées. L'équipe a donc suivi Eilif pendant une semaine et nous a interviewé sur notre vie à la ferme. Le but au Pérou n'est pas de démontrer qu'il n'est coupable d'aucune cruauté envers les animaux mais de montrer que l'exploitation forestière dans en Amazonie est possible en accord avec la nature. Nous sommes donc retournés dans la propriété de la montagne pour planter des arbres qui doivent permettrent à la forêt de récupérer en 20 ans au lieu des 50 normalement nécessaires. Les Incas et autres tribues pré-colombiennes ont développé des formes avancées d'agriculture sans couper la forêt. C'est sur cet axe que va travailller l'équipe qui nous a suivi.
En ce qui nous concerne, la vie se passe toujours bien et nous avons passer la majeure partie de la semaine à arracher les mauvaises herbes d'un champs d'oranges quitos.
Je joue à Tarzan de temps en temps

L'équipe de tournage

Désherbage

samedi 15 janvier 2011

Première semaine à Oxapampa

La maison où nous sommes n'a rien à voir avec ce que nous avons connu en Argentine. Le couple est vraiment très accueillant et la vie sociale intense puisque nous sommes cinq volontaires et que nous vivons avec les habitants.
Les premiers jours furent difficiles à cause de la fatigue accumulée et de quelques problèmes de santé. Certainement à cause d'une pulvérisation de désherbant, j'ai eu une horrible poussée de boutons sur les bras et le buste. C'est passé assez vite mais j'ai appris que les poisons devenaient de plus en plus puissants pour pouvoir exterminer des organismes qui ont naturellement mutés à cause des abus de produits. D'autre part, pour pouvoir cueillir plusieurs fois dans l'année, les fermiers pulvérisent les pommiers avec des poisons encore plus toxiques pour faire tomber les feuilles et simuler une nouvelle saison.
Oxapampa se situe à la bordure de la forêt amazonienne et la jungle est de plus en plus repoussée par des agriculteurs qui bravant la loi brûlent chaque fin de saison sèche des hectares de forêt primitive pour les planter et pouvoir les réclamer auprès du ministère de l'agriculture et ainsi les revendre aux étrangers. La loi est ainsi faite que ces personnes ne seront que rarement punis par la loi pour la préservation de la forêt et tout le temps récompenser par le système capitaliste qui fait peu cas de la forêt amazonienne quand il s'agit d'enrichissement personnel.
En visitant la propriété dans la montagne qu'ont acheté Eilif et Carola pour prouver que l'agriculture pouvait se faire en total respect de la forêt, nous avons vu les ravages de ce jeu de loi sur une vallée entière et nous avons rencontré un des voisins qui pratique cette forme de destruction. Ce dernier n'a pas hésité à pousser le cynisme jusqu'à proposer la vente d'un des terrains gagnés sur la forêt à 300€ l'hectare après avoir critiquer les plantations d'Eilif qui fait pousser des oranges quito. Pour cet homme, les oranges en question ne sont que de la mauvaise herbe. Dans une région où Bayer est omniprésent, la diversité n'est pas de mise et pour certains, il est nécessaire de massacrer des hectares de forêt pour planter du pin ou des grenades que personne ne ramasse. La propriété se trouve dans la montagne et nous avons du faire plus d'une heure d'ascension en partie à la machette au travers de la forêt et à travers les champs pour l'atteindre. Une fois arrivés, nous avons travaillé autour des orangers quito et sommes montés un peu plus haut pour voir à quoi ressemble vraiment la forêt primitive.
La vie dans la ferme d'Eilif est porteuse de beaucoup d'enseignement puisque nous profitons des moments où il pleut pour avoir des moments de discussion et des présentations de la faune environnante ou celle de Norvège d'où il est originaire. Nous avons appris déjà beaucoup sur l'èlevage des poules et sur le remplacement de l'antibiotique par le probiotique. La plupart des remèdes pour les animaux sont dans la nature mais dans ce cas également, il vaut mieux ne pas se lever contre les industries pharmaceutiques. Pour avoir refuser de piquer ses moutons en Norvège, il s'est vu condamné pour maltraitance envers les animaux par une cour de justice. Il a ensuite réussi à prouver que ses animaux étaient en moyenne en meilleure santé que ceux des autres en Norvège mais une nouvelle faille est apparue dans sa façon d'élever qui lui a valu une nouvelle condamnation. Les choses changent mais il ne faisait (et ne fait) pas bon faire du bio en Norvège si on ne veut pas piquer ses animaux avec différentes sortes de médicaments. Dans les apprentissages, nous avons aussi beaucoup appris sur le désherbage selectif. Chaque herbe peut être utile à ce que l'on souhaite faire pousser et il s'agit de ne pas tout arracher sans savoir.
Pour l'instant, nous dormons sous tente mais nous devrions déménager vers une maisonnette en bois dans les jours qui suivent. Le couple d'américains va partir vers un nouveau projet et l'ecossais-polonais devrait rester deux semaines de plus. L'entente est plus que bonne entre volontaires et les tâches se font dans la bonne humeur. La semaine prochaine, quatre volontaires devraient venir de Norvège avec le désir de faire un court-métrage sur la ferme. Sans doute de nouvelles bonnes rencontres en attendant de rencontrer des péruviens plus avenants que le riche propriétaire terrien.

Anniversaire de David

Une des innombrables fleurs rencontrées

Le torrent qui draine la vallée

Les enseignements d'Eilif sont toujours intéressant

Welcome to the jungle

La vue est belle mais pourrait l'être encore plus sans la déforestation

jeudi 4 novembre 2010

Départ de la ferme pour de nouvelles aventures

Nous sommes partis hier d'El Bolson pour arriver ce matin à Puerto Madryn. Le temps est exécrable mais puisqu'ils disent que ça va tourner au nord-ouest, ça devrait se réchauffer.
Finalement, ça arrangeait Eleonora pécuniairement que nous partions plus tôt car le jardin ne donnant pas encore et les vaches étant dans les derniers mois de grossesses, elle était obligée d'acheter toute la nourriture. De plus, le marché artisanal n'apporte pas des revenus suffisants. Un nouveau projet semble vouloir nous accueillir dans le nord-est du Pérou donc c'est plutôt une bonne nouvelle. Cependant, cela veut dire que nous devons parcourir le sud de l'Argentine, le Chili en long, la Bolivie et faire la visite de Machu Pichu avant. 
Le projet est basé sur l'exploitation forestière durable et l'étude des micro-organismes agissant sur le compost dans la région. A la différence de la Granja "La Juana", plusieurs volontaires sont présents au même moment. C'est le projet qui nous plaisait le plus de ceux à qui nous avions envoyé une seconde volée de demandes.
Demain, baleines, éléphants de mer et pingouins devraient être au rendez-vous...

mardi 26 octobre 2010

Toujours dans les montagnes mais pour combien de temps?

Après mon dernier billet, nous sommes rentrés à pied à la ferme. Le stop fonctionne très bien et permet de discuter rapidement (puisqu'il faut dix minutes pour rejoindre El Bolson ou Lago Puelo) avec pas mal de gens mais Eléonora nous avait dit que la ballade vallait le coup.
La promenade d'El Bolson à notre ferme nous a offert une nouvelle vue magnifique sur la vallée. Le début est un peu difficile et monte presqu'à pic mais ensuite, le chemin descend sur tout le long. On remarque vite qu'un incendie a ravagé la région il y a peu, les pins gagnent par rapport aux espèces locales qui repoussent moins vite. L'incendie a eu lieu en 1999 et a brulé la majeure partie de ce qui s'appelle la butte du milieu. De la colline, on domine la ville et les quartiers plus pauvres qui se situent au bord du Rio Quequemtreu. El Bolson est une ville touristique par excellence mais ce ne sont pas les chefs-d'oeuvre d'architecture qui attirent. Je pense qu'en premier lieu il y a eu la vue qui est offerte à 360° et ensuite la foire artisanale dont j'ai déjà parlé. La ville n'étant pas connu pour ses chefs-d'oeuvre architecturaux, les touristes quand ils sont en ville restent donc près de l'artère principale qui comme dans beaucoup de villes des andes argentines, s'appelle San Martin. Les quartiers populaires ne sont donc pas loin de cette artère et sont construits dans les zones innondables (et sans doute sujettes aux glissements de terrain) de la ville. A la jumelle, il est facile de voir différents refuges de montagne qui cernent la ville dont celui dans lequel nous avons été mais il est beaucoup plus difficile d'apercevoir des condors, surtout quand on ne sait pas où ils logent. En continuant le chemin, la vue sur la vallée s'ouvre vraiment au sortir d'un tournant et on peut voir le lac et la ville qui se nomment tous deux Lago Puelo en aval. Ensuite, nous suivons la route qui mène du camping Rio Azul à notre ferme.

En parlant de la ferme, la date du départ est plus ou moins arrêtée et sera normalement mercredi trois cela nous permettra de visiter encore un peu et de ne pas descendre trop vite vers le sud où il fait froid. Les relations se sont réchauffées mais les repas se font de plus en plus rares. Le marché consistait au départ en trois repas par jour week-end compris pour quatre heures de travail et au final nous avons deux repas (dont un maigre petit déjeuner) et le week-end n'est pas compris. Nous nous sommes donc retrouvés, samedi soir, à manger un burger cher et dégueulasse à 23h00 après avoir appris que les repas du week-end n'étaient plus inclus. Je ne pense pas que ça soit par manque d'argent puisque la fille vient d'avoir une pochette machin Kitty pour son téléphone portable. A cette allure, il nous faudra payer le logement dans deux semaines (comme il est possible de le voir). Dans certains cerveaux, de volontaire à pigeon, il n'y a qu'un pas et je crois que notre hôte est prête pour le franchir.
Le plan pour ce week-end est de monter au refuge de Cierro Lindo et de là atteindre le Cierro Nora. Il n'est pas beaucoup plus haut que le refuge et si les forces nous restent, nous pourrons peut-être atteindre la cîme du Cierro Lindo qui commence à se dégarnir du peu de neige qu'il a fait cet hiver. Nous espérons que le refuge sera ouvert puisqu'il était encore fermé, il y a quinze jours.

lundi 25 octobre 2010

Lago Puelo

Les photos de la dernière fois pour commencer.
Le torrent et les trois pics (voir billet précédent)

l'eau claire

Les trois pics sans moi
Samedi, nous avons fait un tour à la Feria Artesanal de El Bolsòn. L'événement qui fait que les hippies s'installent dans le coin.
La feria
Des fringues pour hippies
Samedi soir, nous sommes allés voir le spectacle d'une école de danse folklorique locale (nous approchons de la fin de l'année scolaire) et Nora était aux anges. Il faut savoir que ce genre de spectacle commencent à 23h00 et fini tot le matin. J'apprécie un peu de danse folklorique mais pour moi, quatre heures ça faisait beaucoup. Nous avons donc coupé la poire en deux et sommes allés boire un bière dans un bar de la ville avec des locaux puisque les touristes ne sont pas encore arrivés.
Une danse folklorique exécutée par des enfants (la Chacarera)
Nous sommes allés nous ballader près du lac qui se situe au sud de Bolsòn et une nouvelle fois, l'émerveillement des montagnes était au rendez-vous. Nous n'avons pas forcément beaucoup marché puisque nous étions fatigués mais nous avons pu nous poser près d'un rocher à l'abri du vent qui nous a permis de profiter du soleil. Mon espagnol s'améliore tellement que j'ai parlé pendant une dizaine de minutes dans cette langue avec une française qui travaille à l'office de tourisme de Lago Puelo.
Ici, c'est le printemps, ça nous fait toujours bizare
Tout va bien
Aujourd'hui, nous avons continuer de mettre en oeuvre la chanson des Rolling Stones : Paint it black...
I see a red door and I want to paint it black...

vendredi 22 octobre 2010

Une ballade sympathique...

Le temps a à nouveau tourné au beau. Nous avons profité de l'après-midi pour aller nous promener. Après négociation, nous pouvons travailler quatre heures par jour si nous préparons le repas de midi sur nos propres deniers, elle avait auparavant demandé trois heures de travail mais cela nous semblait fort peu pour le gîte et deux repas.
Nous avons suivi un chemin qui se situe au flan d'une colline qui sépare les deux torrents qui drainent la vallée d'El Bolson. Le printemps ayant avancé depuis notre arrivé, la plupart des arbres sont verts ou en fleurs. Une maison était carrément entouré d'arbres fruitiers de toutes les couleurs. Les demeures de la région sont en partie faites en bois de cyprès et sont basses. Cependant, la ville attire de plus en plus de citadins voulant s'installer comme artisant ou paysan à la campagne et l'abondance de cyprès d'il y a 15 ans n'est plus de mise ; ainsi, les constructions se font de plus en plus avec des matériaux moins chers comme le pin ou l'aggloméré. L'installation en tant qu'artisant est plus facile à El Bolson qu'ailleurs grâce à la foire artisanale qui se tient tous les mardis, jeudis et samedis et qui permet aux habitants de la région d'écouler leurs productions aux touristes. Cette foire est internationnalement connue et figure dans de nombreux guides. On trouve à peu près de tout dans des stands tenus par des hippies quarantenaires pour la plupart. Contrairement à ce que j'avais pu lire, les gens sont plutôt de type latin, je dirais même italiens, alors que j'avais lu que la région était peuplée d'allemands. Pour en revenir à la balade après cette digression, nous avons suivi les indications d'Eleonora pour trouver un bassin dans le torrent. Je n'imaginer pas forcément ce à quoi pouvait ressembler un bassin sur un torrent dont le lit est essentiellement constituer de galets et j'imaginé une espèce de retenue. En fait, le bassin est creusé dans un rocher de grès qui borde la rivière et l'eau y est incroyablement claire. La baignade est dangereuse en cette saison à cause du niveau de l'eau mais surtout de sa température. Nous ne nous sommes donc pas baignés. Les abords sont couverts de saules et le sol est constitué d'un sable très fin qui en fait un point de rendez-vous pour les pic-nic du dimanche. Nous avons ensuite traversé une passerelle qui se trouve un peu en aval pour observer la vue de l'autre côté. Le point de vue est formidable et nous avons pu voir "los tres picos" avec le torrent et la vallée au premier plan.
La faune, et particulièrement les oiseaux, est très différente de ce que nous pouvons voir en Europe. Il y a un nombre incroyable d'oiseaux que je ne peux nommer et que je suis sûr de n'avoir jamais vu auparavant (du moins en liberté). Les photographier est un exercice hardu puisque à part les bandurias qui vivent dans le jardin et ont installé leur nid à dix mètres du sol dans un saule voisin, les oiseaux sont très sauvage et ne se laissent pas approcher. L'Argentine est également le seul pays où je vois des chevaux érants et cela est d'autant plus surprennant qu'ils servent de moyen de locomotion à des gens qui ne peuvent pas acheter et entretenir une voiture (comme on le voit en Lithuanie), à des écolos convaincus ou à des nostalgiques de l'époque où ce moyen de locomotion était la norme. Ou alors, c'est justement à cause de cela qu'on voit des chevaux errants.
Etant donné l'etat calamiteux du pc, je ne peux pas mettre de photos.

mercredi 20 octobre 2010

Un nouveau projet

La vie et le travail avec Eleonora sont assez durs et elle s'est plaint de son incapacité à accueillir deux volontaires. Elle a modifié les termes du projet entre le moment de l'acceptation et notre accueil sans nous le dire. Nous sommes partis sur 4 heures par jour (ce qu'il y avait d'écrit) alors qu'elle en attendait 6 (ce qu'elle a modifié). Nous n'avons pas forcément fait de jours avec moins de 6 heures de travail mais nous pensions que les heures étaient libres alors qu'elles ne le sont plus depuis les modifications apportées. Un malentendu s'est créé et une discussion a été nécessaire hier soir. Sans forcément avoir une approche bonne des nuances en espagnol, il n'a pas été difficile de comprendre qu'il s'agit plus de deux personnes de plus à nourrir que du manque de travail puisqu'elle a loué notre efficacité. Cependant, nous avons compris que la période est difficile pour elle au niveau pécuniaire et que nous avons effectué une grande partie des travaux qui attendaient pour certains depuis un an (découpe du bois, nettoyage des étables...). Je trouve un peu bas de ne pas nous avoir annoncé les changements puisque cela nous amène à chercher un nouveau lieu de volontariat et sans doute un départ anticipé d'El Bolsòn. Nous allons, de toute façon, essayer de trouver d'autres projets car le voyage sera long sans étapes comme celle-ci. Nos sentiments sont mitigés car au-delà de ses mauvaises humeurs matinales et de ce changement sans préavis qui nous embarasse un peu, elle est sympathique et intéressante.

lundi 18 octobre 2010

Afin de gagner un peu de temps dans les cybercafés, j'ai choisi d´emprunter le pocket pc d'Éleonora et c'est avec lui que j'écris ces quelques mots sous notepad puisqu'il fait gris et qu'il pleut. De plus, la marche d'hier a fini d'utiliser les forces qu'il nous restait d'avant-hier. Je vais donc profiter de ce moment pour développer un peu ce qu'on a pu voir depuis une semaine à la ferme et depuis un mois en Argentine.
 
Choix fermiers
Le travail d'aujourd'hui était de finir de nettoyer les étables qui n'avaient pas étaient nettoyées depuis le printemps dernier et cela n'a pas été une mince affaire puisqu'il y avait environ 60 cm de paille, de bouse et de sciures qui s'étaient accumulées durant l'année passée. On imagine pas comment les vaches peuvent se faire chier. Ce travail comme d'autres me permet d'analyser avec un regard extérieur les choses bonnes ou mauvaises de cette ferme afin de bâtir mon projet d'avenir. Cela concerne autant l'organisation du travail que le choix des bêtes.
La maîtresse de maison a apparemment du mal à joindre les deux bouts si elle veut faire profiter à sa fille de tous les avantages de la vie moderne. A l'équipement de la maison (un lecteur dvd de salon et un de voyage, un ordinateur portable et un pocket pc, deux téléphones portables), je pense que la vie n'est pas vraiment mauvaise ici et chacun mange à sa faim. Cependant, il y a des choses qui peuvent être améliorées si on veut mettre un peu de beurre dans les épinards. Les relations avec elle sont plutôt difficiles (particulièrement le matin) et nous avons du mal à comprendre ce qu'elle désire.
La première chose dont il faut faire preuve est d'un détachement affectif envers les animaux. Ce n'est pas forcément facile et ça l'est sans doute encore plus avec des chevreaux qu'avec des poules ou des canards. Cependant, ne pas pouvoir élever de lapins qui sont un bon apport en viande parce qu'on arrive pas à les tuer est une perte considérable puisque leur alimentation ne représente pas un gros investissement. D'autre part, une régulation de la population des chats dans une ferme doit se faire vite sentir puisqu'à raison d'une bête de plus à nourrir tous les 2 mois, il est possible de passer d'une aide sans commune mesure contre les rongeurs à une nuisance pour soit (il faut surveiller qu'ils ne chapardent pas à longueur de journée) et les voisins, cela devient plus dur encore si les chats ne se nourrissent pas de leur chasse. Je ne parle pas forcément de l'école de la mer comme disent nos amis lettons mais d'une régulation. Et je ne parle pas d'Alessandro qui remplirait une bonne casserole...

De la situation actuelle du pays
La vie chez l'habitant n'a pas son pareil pour s'imprégner de la culture et pour sonder un peu le pays. Les discussions au dîner sont aussi très enrichissantes même si elles sont encore un peu limitées par mes trop faibles progrès en Argentin et l'humeur du jour d'Eléonora. L'Argentine a connu au cours de son histoire, une succession de gouvernements qui ont pour certains enrichi le pays alors que d'autres l'ont menée à la ruine. Le dernier gouvernement qui a appauvrit le pays et l'a poussé à faire appel au FMI a été celui de Menem. Ce dernier a fait une grande place à l'affairisme de toute sorte et à la cooptation. On retrouve dans ses agissements des similitudes avec celui que la France a à l'heure actuelle où la part belle est donnée à ce qui en ont le moins besoin (bouclier fiscal) au détriment des autres (destruction des acquis sociaux un par un). Des liens douteux avec des pays jugés terroristes (notamment la Syrie...) qui ont conduit à l'assassinat (c'est du moins ce que pense les locaux) d'un des fils du président. On retrouve aussi une confusion entre les biens publics et privés du président (l'histoire de l'avion présidentiel a un antécédent ici)... Eleonora m'a fait comprendre qu'il ne fallait pas longtemps à un gouvernement décidé pour appauvrir un pays au profit des plus riches. La présidence de Cristina semble devoir mettre un point d'arrêt à cela et passe par un développement des infrastructures de communications, éducatives et des hôpitaux mais également par l'instauration d'un minimum retraite pour les ouvriers agricoles payés au noir pas forcément de leur propre grès. Cela n'est évidemment pas du goût de la caste qui dirige le pays et qui possède la majeure partie des terres et du sous-sol. Aussi, elle n'apparaît que peu sur les télés privées et dans les journaux du pays ou alors pour être vertement critiquée. En n'ayant passé qu'un mois ici, je suis obligés de croire ce que les locaux me disent et c'est déjà la troisième à me le dire. D'autre part, je suis obligé de constater qu'il y a effectivement des routes et des écoles en constructions, l'ouverture de petits centres hospitaliers et des travaux d'aménagement pour l'accès des bâtiments publics aux personnes en fauteuil roulant. Ces discussions sont possibles car je pense que les argentins sont très politisés de manière générale et ont plusieurs exemples dans leur histoire où la rue a eu le pas sur le gouvernement et un passé de restriction de liberté de pensée qui a moins d'une génération. Les gens qui encensent Kirchner le font également pour Evo Moralès.

Le passé
L'Argentine s'est révolté contre l'occupation espagnole le 25 mai 1810 portée par la jeunesse. Cette révolution a été entretenue par des généraux qui se sont battus sur tous les fronts et des rues ou des villes d'importance portent aujourd'hui les noms de San Martin, Guëmes, Belgrano... L'indépendance date du 9 juillet 1816.
Les non-latino-américains sont appelés Gringos (serait une abréviation de Green go home -kaki rentre chez toi- lancé par les centraméricain aux militaires nord-américains) dans leur large majorité avec des traitements de faveurs pour les latino-européens. Ils n'oublient pas qu'ils sont pour la plupart issus des Gallegos (espagnols en grande partie de Galice) et des Tanos (Italiens en grande partie de la région de Naples) et dans une moindre mesure des Français même si on voit des Chevallier, Champenet... Une autre partie de la population est native du continent américain mais a subi des déportations de leurs régions vers la capitale quand elle était récalcitrante à la vraie vérité européenne. La région de Salta (au nord-ouest à la frontière avec la Bolivie) et celle de Missiones (Nord, encerclée par le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay) sont celles qui en compte le plus parmi celles que nous avons visité.
Si les généraux de la révolution et de l'indépendance sont des héros nationaux, une autre partie du passé militaire de l'Argentine n'est pas abordé ou du moins pas ouvertement avec les Gringos. Il s'agit de la plus récente. Les mères et les grands-mères de la place de mai sont toujours là et notre intérieur comprend des photos de l'une d'entre-elles mais le sujet étant sensible, les informations que j'en ai sont celles d'internet et du film "La historia official". L'appartenance des Malouines à l'Argentine n'est pas un fait discutable ici et une compagnie de bus n'hésite pas à le rappeler en faisant figurer le slogan "Les Malouines resteront toujours argentines" à côté d'un portrait de Che Guevara (mais où va la révolution cubaine?)
Les différentes tentatives de l'Amérique du Nord (principalement les Etats-Unis) pour s'approprier la partie sud du continent ne sont pas effacées (et elles semblent devoir persévérer autant de temps que ces tentatives ne prendront pas fin). Si le terme Gringo est donné plus affectueusement aux européens du nord, il est parfois utiliser pour faire sentir que certains états-uniens ne sont pas les bienvenus ou que ça ne dérangerait pas de les voir partir.

mardi 12 octobre 2010

El Bolson

Nous sommes arrivés à la Granja Juana (personne si ce n'est la première vache qui est morte ne s'appelle Juana) et le gîte et le couvert sont excellent contre un travail qui n'est pas trop rude avec une charmante et active argentine accompagnée de sa fille. Le cadre est vraiment magnifique au milieu de montagnes superbes dont certaines sont encore enneigées. Je disais qu'au vu des altitudes et de la latitude, elles devaient ressembler aux Pyrennées, je ne pouvais pas être plus loin de la vérité. Les monts sont principalement volcaniques, les versants sont couverts de bois et les villages se font aussi rare que les villes. Nous n'avons pas encore visité la ville et comptons le faire lors de la foire artisanale de Jeudi. D'ici là, nous travaillons soit dans le jardin, soit à la construction d'une petite maisonnette dans laquelle nous allons nous installer.
J'ai de nouvelles idées d'écriture et j'espère que ma plume ira suffisamment vite puisqu'à l'écriture de mon journal de bord, je m'aperçois qu'elle a un peu perdu de sa vigueur d'antan à force d'écrire sur un clavier (pour dire, j'ai déjà réussi à m'habituer au clavier espagnol). Ça fait tout de même du bien de rester un peu au même endroit et de repenser à toutes les choses fabuleuses que nous avons déjà vues.
La vue de la maison
Notre maisonnette en travaux
Nous avons planté la tente pour éviter les courants d'air (il fait froid et humide la nuit, heureusement que decathlon vends des sacs de couchage qui se doublent)