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jeudi 18 octobre 2012

Le bolleto turistico est vraiment utile

Les pierres sont grandes

On peut dire qu'on aura utiliser notre bolleto turistico. Sur les 16 visites proposées dans le cadre du billet, nous en avons fait 11 et même si toutes ne se valent pas, toutes sont intéressantes. Les hauts-lieux du ticket sont sans aucun doute Pisac et Sacsayhuaman.
La partie non détruite de la forteresse
Sacsayhuaman est en fait un ensemble fortifié aux portes de Cuzco dont les murs sont construits en calcaire mais dont les blocs utilisés sont sans commune avec ce que j'avais pu voir auparavant. Ils font jusqu'à 4 mètres de haut et sont imbriqués les uns dans les autres de telle manière que même aujourd'hui, il est difficile de passer un doigts entre les énormes blocs qui constituent cet ensemble. Le site offre en plus la possibilité de voir la ville de Cuzco d'en haut et de voir la carrière dont était extraite la roche nécessaire à la construction de la forteresse ainsi que des canalisations d'eau. 
Q'enqo
Dans la foulée, il est facile de visiter Qenq'o qui était une sorte d'hôpital et qui se situe à quelques mètres de là. Beaucoup de ces lieux sont intéressants avec un guide qui n'est pas compris dans le billet. Nous glanons ça et là des informations dans une des cinq langues qu'ils nous est possible de comprendre et voyons bien que chacun raconte un peu la même chose en enrobant de manière différente. Un d'entre eux guidait un groupe de français et avait choisi comme enrobage le racisme de plus bas étages qu'il avait pu trouver. Cela avait l'air de plaire à une partie du groupe qui n'hésitait à donner dans la surenchère pour bien s'amuser. Tous les guides ne se valent pas même si en règle générale, ils disent la même chose. Toujours sur le même parcours, nous allons rendre visite à un temple de la lune qui est fermé. Des gens sont entrés mais nous n'osons pas franchir la banderole de chantier qui entoure le site. 
Puca Pucara

Tambomachay
Nous nous rendons donc au fort rouge (Puca Pucara) qui se dresse non loin du Tambomachay, où était vénérée la déesse de l'eau dont j'ai oublié le nom et qui servait de pavillon de chasse aux incas. Nous avons pu accéder à ce lieu grâce à la gentillesse d'un cuzquénien qui nous a emmené en voiture et sommes rentrés par un collectivo dans lequel il y avait beaucoup de places au départ mais ces dernières se sont faites de plus en plus rares jusqu'à avoir un mini-bus dans lequel personne ne pouvait plus rentrer.
L'après-midi fut destiné à la détente. Nous avons continué de glaner des informations sur la région dans laquelle nous allons partir demain puisqu'elle semble totalement sûre pour les touristes même si elle l'ai moins pour les militaires. C'est un peu comme la Corse ou la Sardaigne mais en version péruvienne. J'ai profité de mon statut d'européen super riche ou presque pour me payer un massage intégral avec des pierres chaudes effectué par deux masseuses pendant près d'une heure et demi pour la modique somme de 30€. Cela a eu pour effet, conjugué à la sieste du début d'après-midi, de me guérir complètement de cette toux qui me gênait depuis près d'une semaine. Dernier repas en amoureux dans un restaurant juste à côté de l'hôtel où nous dormions. Soupe et filet d'Alpaga avec une petite bière. La nuit sera réparatrice.
Une partie des terrasses de Pisac
La partie pour la noblesse
Nous partons pour Pisac le lendemain beaucoup plus tard que nous ne l'espérions. Qu'à cela ne tienne, le chauffeur du mini-bus qui nous emmène à décider de battre son record sur la distance et il ne nous reste plus qu'à espérer qu'il ait fait bénir sont bus à Copacabana. Nous arrivons donc à Pisac où, comme sur n'importe quel lieu touristique du Pérou, nous ne tardons pas à nous faire solliciter. Un taxi pour monter jusqu'au ruines ? Pourquoi pas ? Combien ? T'es pas un peu fou ? Même à Paris, le taxi coûte moins cher au kilomètre. Il faut plus de deux heures pour monter à pied ? On s'en fout, on va prendre un autre taxi. Il n'y a qu'une compagnie. On va voir... Nous filons de ce pas à l'office de tourisme officiel de la ville de Pisac qui est a priori financer par la seule compagnie de taxi de la ville. Vous voulez monter à pied ? Il faut trois heures juste pour arriver à l'Intiwatana. Ayant compris que les deux étaient de mèche, on se dirige vers une compagnie de transport qui fait Cuzco-Pisac pour demander s'il n'y a pas d'autres moyens de monter. Un bonhomme d'une bonne quarantaine d'années et qui n'a pas mangé que du quinoa dans sa vie nous dit qu'il fait l'ascension en quarante minutes à pied. Il nous dit qu'en prenant des photos, il faut une heure. J'aimerais prendre mon chronomètre mais c'est la première information digne de confiance que nous avons. Nous achetons de quoi manger pour ne pas mourir pendant l'ascension et la vendeuse du magasin nous confirme qu'il faut un peu plus d'une heure pour monter. Si on ne s'était pas fait agresser par ce chauffeur de taxi à 20€ les 5 kilomètres, on y serait déjà. 
Des étagères dans un grenier
Chaque virage de la montée ne manque pas de nous surprendre et le nombre et l'étendue des terrasses y sont pour quelque chose. Nous décidons devant l'ampleur des ruines d'investir les 20€ dans un guide pour nous montrer le chemin. Pour en trouver un, nous nous dirigeons vers l'entrée du site réservée aux taxi et aux bus en traversant les terrasses qui sont en chantier et occupés par une bonne cinquantaine d'ouvriers. Nous rencontrons Roosvelt qui est un jeune homme issu de la communauté du pied des ruines qui parle anglais.
La partie des ingénieurs à Grenoble
Nous commençons la visite par le bas des ruines où vivaient les contremaitres. Les explications sur les méthodes de construction qui permettent de voir l'époque d'édification de l'habitation et la qualité des habitants. Il y a aussi de greniers car Pisac sert avant tout de lien entre la partie jungle de l'empire et la capitale. Quand il voit que je baragouine suffisamment d'Espagnol et que Nora est capable de comprendre il passe à cette langue dans laquelle il est plus à l'aise. Il y a maintenant en face de nous deux choses qui témoignent de la décadence de la ville après l'arrivée des conquistadors. La première est la pierre devant servir de base à des canalisations et qui n'est pas achevée et la seconde est les 3750 tombes pillées à la recherche de métaux précieux. Le chantier titanesque a été stoppé net quand les premiers évangélisateurs ont interdit l'accès aux sites de peur que les autochtones continuent d'adorer leurs dieux. Nous continuons vers la ville haute où la noblesse et le clergé avaient leurs quartiers. Contrairement à l'époque féodale, les nobles se servaient de leurs mains pour produire des richesses nécessaires à l'empire mais aussi à leur consommation personnelle. C'est pourquoi parmi les ruines du quartier noble de Pisac, on trouve un atelier pour moudre le maïs destiné à la chicha et un élevage de cochons d'inde destinés à la consommation. 
Le quartier des temples à Pisac
Le chemin qui nous mène vers le quartier des temples nous permet de revoir une autre partie de la ville que nous avions traversé en montant et dont nous ne savions rien de plus que la fonction résidentielle qu'il nous est maintenant facile de reconnaître. Notre guide entre deux interprétations à la quéna qu'il a fabriqué lui-même nous explique que ce quartier était celui des ingénieurs agronomes. Nous passons dans le tunnel du puma en suivant la musique de la quéna et arrivons sur une plateforme de surveillance qui était garnie d'outil permettant de donner l'alarme grâce aux relais situés au sommet des montagnes un peu comme quand le Gondor appelle le Rohan dans le seigneur des anneaux. Il y a en plus des miroirs d'or et d'argent destinés à transmettre des messages simples et plus rapidement qu'avec les Chaski. L'arrivée au quartier des temples apporte également son lot d'émerveillement. Tout est construit dans le style impérial et il reste de beaux vestiges de la grandeur de ce lieu et du peuple qui l'a construit. Les explications sur les fonctions de chaque temple nous éclairent sur d'autres lieux que nous avons visité et nous remercions notre guide pour ce moment qui nous a sembler trop court alors qu'il nous a mené par l'histoire durant près de deux heures. Nous redescendons après un pic-nic dans une tour de garde et je ne manque pas de signaler au chauffeur de taxi qui a le culot de me reproposer son arnaque qu'il est un gros menteur.
Plus loin un de ses collègues, voyant que nous ne voulons pas prendre un taxi à quinze euros pour nous rendre à Urubamba car nous préférons payer trente centimes et prendre le bus, nous indique que l'arrêt de bus est une centaine de mètres plus loin. Ce sera démenti aussitôt par une femme qui attend elle aussi le bus et qui semble un peu exaspérée par ces pratiques. Le bus nous emmène à Urubamba et un homme originaire de la région où nous désirons aller entame la discussion. Il nous donne des conseils de visites et semble ne pas comprendre l'empressement qu'on les gens de la ville à dénigrer sa belle région pourvue selon lui de très bonnes infrastructures touristiques. Une fois descendu, j'entends un espagnol dire qu'il compte aller à Maras où nous voulons aller aussi et je lui demande s'il a des informations sur la possibilité d'y dormir. Il me répond qu'on lui a dit qu'il y faisait trop froid mais nous le retrouverons dans le bus pour Maras avec trois autres catalans de Barcelone. Selon le chauffeur de taxi que nous prenons pour finir la route, il n'y a qu'un hôtel mais cela n'empêche pas les catalans fort de leur nombre ajouter au notre de négocier le prix de la chambre. Heureusement. Il ne s'agit pas vraiment d'une chambre mais de deux dortoirs où la poussière jonche le sol et cela est heureusement un peu masqué par l'ampoule de 30W destiné à éclairer les quarante mètres carrés. Nous nous installons dans un dortoir, Jordi et Jeny dans un autre et Daniel et sa soeur, Sonia dans une chambre au rez-de-chaussé. 
La ballade valait le coup
Nous partons faire un tour pour admirer le coucher de soleil sur la vallée sacrée et sur ce que je suppose être l'Ausangate. De retour dans le village, nous croisons Daniel et Sonia qui nous annoncent avoir changer d'hôtel car le premier était trop miteux. Nous jetons un coup d'oeil au second qui ne semble pas beaucoup mieux que le premier. Ayant commander le dîner dans l'autre et l'estomac vide depuis le pic-nic de midi, nous décidons de nous contenter du premier. Nous passons un agréable repas en compagnie de Jeny et Jordi qui sont vraiment sympathiques. Peu de temps après, nous sommes dans nos dortoirs respectifs et dormons. Pas pour longtemps, déjà quelques minutes après le coucher, des lattes, enfin des planches étaient tombés de sous le lit en un nuage de poussière mais vers 23h, c'est l'ensemble du lit qui s'effondre avec nous dessus. Je vais voir la tenante de l'auberge pour lui signaler en espérant montrer que le prix négocier n'était pas si loin de la vérité.
Pour les fans des crop-circle
Ce matin, nous partons de bonne heure vers Moray. Il faut une grosse heure pour s'y rendre et ce lieu est un laboratoire agronomique inca constitué de trois groupes de terrasses concentriques qui permettaient aux ingénieurs de décider des meilleures cultures en fonction du rendements. Les plus bas étages étaient sensés correspondre au climat de la forêt amazonienne et plus les étages étaient élevés, plus le micro-climat créé devait se rapprocher de celui des montagnes qui entourent la capitale. Une fois le tour des constructions effectué, nous cherchons un taxi pour ne pas rentrer à pied. Il semble que les vingt-cinq soles soient une idée fixe chez les arnaqueurs de touristes du coin. Quand on est avare, il faut marché et nous prenons ce parti-là. Je fais du stop pour un camion sans trop y croire et suis agréablement surpris quand il s'arrête à notre hauteur et nous fait signe de monter dans la benne. A l'intérieur, il y a déjà quelques personnes. Un homme entame la discussion avec Nora et nous apprenons qu'ils vont vendre leurs productions au marché d'Urubamba. Il est vrai que nous sommes assis sur des sacs de patates, de houblons ou d'avoine. Derrière moi, des caisses de bière vides chargées en vue de récupérer la consigne. L'Europe est pour lui un concept étrange mais il nous parle de sa vie de fermier que sa langue maternelle est le quechua et c'est la langue qu'il parle avec les autres occupants de la benne. Le chauffeur nous laisse à Maras où nous devons récupérer les sacs. Il nous demande deux soles et se ravise en disant par personne. Même si ça sent l'arnaque nous payons de bon coeur en regard du service rendu mais également des vingt-cinq qui nous auraient été demandés par un taxi.
La prochaine étape pour nous se fera à pied. Il s'agit des salines de Maras qui se situe à un kilomètre selon la gérante de l'hôtel mais bien à cinq avec un peu d'objectivité, des sacs sur le dos et des genoux. Une fois arrivés, la vue est grandiose.

lundi 15 octobre 2012

Visite des musées de Cuzco

Le temple du soleil de Qorikancha

Nous n'avons pas visité la forteresse mais quatre musées et avons été à un spectacle de danses folkloriques du coin. Sur les quatre musées, il faut dire qu'il y en a un qui est nul mais les trois autres sont intéressants même si on aurait aimé Qoricancha sans la foule qui l'occupait. Ce dernier est sans doute le plus impressionnant puisqu'il s'agit d'un monastère dominicain construit sur l'ancien quartier des temples de la capitale Inca. Il y avait six édifices dédiés à plusieurs divinités dont le soleil pour lequel il y avait une plaque d'or massif qui était placé dans une niche et dont l'or a été fondu pour être envoyé en Europe. Les murs sont impressionnants et construits selon le style dit « impérial ». Nous avons appris à reconnaître les styles de construction dans un autre musée qui se situe au dessous de celui-ci. Il nous a d'ailleurs appris beaucoup d'autres choses sur les habitudes incas et sur leur mode de vie. Le dernier musée est l'ancienne maison de Garcilazo de la Véga dont je compte bien me procurer « les chroniques royales » dès mon retour en France ; de même que Guzman et certains autres auteurs. Nous avons apprécié cette visite dans une maison coloniale qui retraçait en partie la vie du chroniqueur à qui l'on doit la majeure partie des connaissances écrites que nous avons sur la période Inca.
Nous avons fait le choix de voyager en bateau plutôt que de faire Choquequirao. D'une part, parce que ça semble être l'inca Trail de ceux qui ne l'ont pas réservé à temps et d'autre part, parce qu'en convalescence, il vaut mieux éviter 3000 mètres de déniveler.

dimanche 14 octobre 2012

Voyage de Puno à Cuzco


Nous sommes allés nous coucher vraiment tôt hier car nous étions tous les deux un peu malades et que la journée ne bus ponctuée de visites a été un peu épuisante.
Juliaca, un peu comme Nice mais au Pérou
Elle a commencé à peu près à la même heure hier matin avec un transfert vers la gare routière de Puno en taxi. Nous sommes montés dans un bus à gringos et avons commencé la journée de visites sur la route qui relie la ville lacustre à la capitale de l'empire Inca où nous nous trouvons. Il aurait été dommage, surtout à prix négocié, de ne pas faire la route de cette manière. Tout au long du parcours, le guide présente en espagnol et en français les différents lieux où nous passons. Il vit un peu au pays de Candy des fois mais dans l'ensemble c'est clair et concis avec des chiffres et de l'histoire. Quand je dis qu'il vit au pays de Candy, c'est notamment à cause de la présentation de la cité industrielle de Juliaca qui est la capitale économique de la région du Puno, il nous dit que les gens paraissent peut-être pauvres mais que la plupart sont riches grâce au commerce et aux mines qui se trouvent dans la partie basse de la région, du côté de la forêt amazonienne. Je veux bien qu'il y ait de gros riches qui vivent de l'exploitation du sol et des gens mais dans l'ensemble Juliaca paraît assez pauvre et j'en veux pour preuve les constructions inachevées faute de moyens et les gamins qui vendent des trucs à la sauvette dans la rue. Quand on est vraiment riche, on finit sa maison et on envoie ses enfants à l'école, même au Pérou. D'autre part, je ne crois pas que le travail à la mine soit une sinécure pour qui que ce soit et j'ai rarement entendu parlait de mineurs qui devenaient riches, à part de la bouche d'un australien tout droit sorti des mines de Potosi qui m'affirmer qu'un mineur pouvait faire 200$ américains par jour.
Une fois passé le disneyland que représente Juliaca, nous nous sommes arrêté dans la petite bourgade de Pucara dans laquelle se trouve les reliques des excavations de la semi-pyramide du village. Cette pyramide sur neuf étages a été construite par un peuple pré-inca à une période qu'on estime être autour de 400 avant Jésus-Christ. Les vestiges sont notamment des sculptures aux motifs qui rappellent ceux qu'on trouve dans l'art Inca. Cela n'est pas surprenant car les descendants de Manco Capac qui annexeront la région par la suite ont souvent essayé de conjuguer leur art plutôt que de l'imposer. Le symbolisme est très fort dans les différentes pièces du musée et la forme des têtes semble confirmer la thèse du détroit de Béring concernant la population de l'Amérique.
Col de la Raya, vu par un lama
Deuxième arrêt, hautement symbolique, la Raya. La région qui sépare Pucara de ce col a été fortement touchée par le terrorisme des années 80 puisqu'elle faisait partie avec celle d'Ayacucho des régions dans lesquelles étaient recrutés les troupes terroristes. De cela résultait une terreur permanente sur les familles, non seulement de la part de groupe comme le sentier lumineux ou Tupac Amaru mais aussi de la part de l'armée qui n'hésitait pas à commettre nombre d'exactions en vertu des pouvoirs qui lui était conférés.
Nous avions passé le col de la Raya au coucher du soleil la dernière fois mais grâce au livre que j'écris, je m'étais particulièrement intéressé à cet endroit qui marque la ligne de partage des eaux entre le lac Titicaca et l'océan Atlantique. Il faut savoir que non-loin sur un des sommets qui nous entourent se trouve le point de partage entre ces deux-là mais également l'océan Pacifique. Cela est due au fait que la cordillère se sépare en deux pour former ce qui est appelé dans le sud du Pérou, en Bolivie et dans le nord de l'Argentine, l'altiplano. Ce plateau montagneux, issu du soulèvement des Andes, est entouré par la cordillère orientale qui est composé uniquement de montagnes issues du soulèvement comme la cordillera real dont vous avez pu apprécier les photos depuis le lac Titicaca ou La Paz et de la cordillère occidentale formée par les volcans qui ne manquent pas de naître à l'endroit de la cassure entre la plaque pacifique et celle sur laquelle repose le continent sud-américain et une partie de l'atlantique dont je ne me rappelle pas le nom. Je disais donc, avant d'être interrompu par le professeur de géographie qui sommeille en moi, que ce lieu est hautement symbolique dans le livre que j'écris puisque du glacier qui surplombe la Raya née l'Amazone. J'aime à croire que le fleuve né ici même si les thèses sont nombreuses et toujours discutées malgré une récente affirmation scientifique. Ce fleuve Amazone change souvent de nom avant de prendre son intitulé définitif alors qu'il a coulé sur des milliers de kilomètres. Au col de la Raya, il s'appelle Vilcanota mais il change vite de nom pour Urubamba. C'est sous ce nom qu'il arrose les sites de la vallée sacrée des Incas comme Pisac, Ollantaytambo ou encore Machu Pichu.
Le prochain arrêt est celui de la pause déjeuner entre temps, nous avons l'occasion de voir un paysage nettement plus vert que du côté du lac Titicaca même si à l'approche de la saison des pluies cette région que nous avions vu vraiment verdoyante est plutôt sèche. Le buffet est agréable et nous repartons pour le troisième site que je ne connais pas mais qui m'attire vraiment.
Le temple de Wirakocha
Je me demande encore comment j'avais pu passer à côté de ça quand j'avais fait mes investigations pour décrire le passage emprunté par le héros de mon livre. Un vrai joyaux de l'empire Inca. Le site de R'aqchi se situe sur les berges de la rivière Vilcanota et présente un ensemble composé d'un temple, de terrasses agricoles et d'un nombre incalculable de greniers destinés à nourrir les pélerins venu faire un hommage à celui qui est le dieu fondateur dans le panthéon Inca, je veux dire Viracocha. Je regrette que nous soyons arrivés en avance à Cuzco et que nous n'ayons pas passé un peu plus de temps dans cet endroit. Les restes du temple qui s'élève au centre d'un ensemble fortifié par un mur de sept kilomètres de long, trois mètres de haut et deux de large sont tout simplement l'exemple parfait de l'architecture Inca avec des connaissances en matériaux anti-sismique à faire pâlir tous les européens de l'époque. Les piliers et les murs dont les trois premiers mètres sont en pierre volcanique sont si finement polis qu'ils s'épousent parfaitement les uns les autres et n'ont pas bougé depuis des siècles malgré la fréquence des tremblements de terre qui affectent la région. Je n'ose imaginé la richesse des décorations que les conquistadors ont pillé dans ce lieu sacré. Le reste de la visite de ce lieu qui se situait sur la route reliant la capitale au nord de l'Argentine est également impressionnant. On y voit entre autres un alignement de maisons de telle manière à ce que le soleil se lève dans la rue principale pour le solstice d'été. Quand je pense qu'Hergé dans le temple du soleil ne les pensait pas capable de prévoir une éclipse... C'est dommage que l'obscurantisme et la soif de conquête est enfoui toutes ces connaissances car nous avions beaucoup à partager.
Le dernier passage obligé de ce transfert amélioré est ce que les péruviens appellent avec fierté la chapelle sixtine des Amériques. Je n'ai pas vu l'originale mais la visite d'une chapelle baroque de l'école cuzquenienne de peinture avec une superposition de style à la limite de l'outrance ne m'a pas accroché. Il faut dire que l'ensemble est en rénovation donc on passe souvent sous des échafaudages sur lesquels j'émets de sérieux doutes de stabilité. La rénovation est effectué grâce aux soutiens conjugué d'une ONG américaine dont j'ai oublié le nom, de Repsol (le total espagnol) et des visiteurs qui viennent voir ce petit chef-d'oeuvre. Sans doute très petit comparé à celui de Michelange.
En allant sur Cuzco, nous avons eu la chance de voir la porte d'entrée sud de la ville et les faubourgs de ce qui est maintenant la capitale péruvienne du tourisme.
Nous avons trouvé une chambre magnifique sous les toits dans le quartier de San Blas de laquelle nous pouvons voir la ville. Nous hésitons maintenant entre Choquequirao et la descente de l'Urubamba car le temps commence à manquer alors que nous sommes à peine à la moitié du voyage. Nous avons vu que Choquequirao serait difficile, voire impossible à faire en trois jours comme prévu et nous ne savons toujours pas à quoi nous attendre pour la descente de la rivière. Nous allons aux nouvelles ce matin et irons sans doute voir la forteresse de Sacsayhuaman qui surplombe la ville.

lundi 9 mai 2011

Echappées Belles

Nous avons revisité avec plaisir quelques lieux magiques du Pérou grâce à l'émission Echappées Belles sur france 5. Contrairement à celles que nous avions vu précédemment, la production laisse une grande place aux paysages et à la culture locale alors que les autres étaient principalement tournées vers les européens ou les nord-américains installés ou ayant vécu en Amérique du Sud. Nous avons vu avec plaisir les ruines de Machu Picchu en vidéo et un jour de pluie. Le système d'écoulement des eaux nous avait été décrit en détail et présenté comme en avance sur son temps mais de le voir en fonctionnement sous un orage amazonien donne une toute autre mesure à cela. D'un autre côté, cela n'a fait que renforcer le désir de retourner vers ces contrées magiques auxquelles je rêve de plus en plus souvent.
C'est bizarre ou non mais les images qui restent le plus fermement ancrée dans ma mémoire sont souvent celles que nous avons rencontré dans loin des sentiers battus et parfois dans la difficulté. Souvent, elles n'étaient même pas photographiables. Cependant, j'essaye de faire un diaporama dans l'ordre.















samedi 12 mars 2011

Du retour à la normalité...

En feuilletant le journal local, les aventures en Amérique du Sud ne manquent pas et le journal ne manque pas d'en parler. Ce soir, nous irons voir une conférence sur deux jeunes ayant accompli un défi jeune en Bolivie pour construire avec des communautés de l'altiplano, des fours solaires. Cela est doublement intéressant pour moi car les deux domaines me passionnent particulièrement. A côté de ce projet, ils ont voyagé le long d'un itinéraire que nous avons plus ou moins suivi nous aussi. On retrouve beaucoup d'analyses des différents pays et villes dans leur carnet de voyage. Je n'ai pas tout lu mais l'analyse de Cusco est plutôt intéressante. Je ne sais pas s'il est possible de faire quelque chose pour sauver les cusquegnos de la vague de touristes, je ne sais pas si les gens qui vendent de l'artisanat n'ont pas été sauvés de la misère par le tourisme, je ne sais pas si la vie dans la région serait meilleure sans les touristes et je crois que beaucoup d'habitants ne veulent tout simplement pas voir partir les touristes. Par contre, je suis sûr que la vie serait meilleure pour les habitants de la région si les infrastructures locales de tourisme leur appartenaient. Car le dictateur qui dirigeait le pays dans les années 1990 et qui a privatisé le pays l'a fait aussi pour de nombreuses infrastructures touristiques notamment le train qui dessert la vallée de l'Urubamba où se trouve Machu Picchu. Le site fut sauvé in extremis de la privatisation. A cette époque, une pierre a été déplacé pour permettre l'atterrissage d'hélicoptères, l'ensemble était voué à la vente et les abords étaient promis à l'exploitation touristique à outrance par celui qui a été jugé pour crimes contre l'humanité et condamné par la suite. Le destin de ce dictateur a été joué en partie sur une histoire de publicité sur le site de Machu Picchu. Une grue s'est écrasée sur Intiwatana, l'unique observatoire inca ayant survécu à la folie destructrice des inquisiteurs espagnols.

Plus d'infos sur le voyage de Nathalie et Eddie : http://www.altine.fr

Un four solaire dans la communauté Diaguita à Horcon (Chili)
Un marché spécial touristes à Cuzco
La pierre irrémédiablement détruite (l'impact est sur le premier étage)

mercredi 12 janvier 2011

Ca se mérite 2 : Mission Condor

Il parait que la vieille montagne appelle ceux qui doivent venir la voir. Je n’ai a priori pas était appelé assez fort. L’aventure a commencé à Cuzco la ville impériale ou peut-être même beaucoup plus longtemps avant.
Il est des histoires qu’on oublie pas et celle de Tintin et du temple du soleil m’avait marqué me poussant à en savoir plus sur cette civilisation qui adorait le soleil et qui serait caché dans des montagnes au-delà des océans et par-delà la jungle. La capitale inca est déjà une chose à voir en elle-même et la vallée sacrée est la continuation normale de la visite. Le seul regret que nous auront pour cette fois c’est de ne pas avoir approché la ville au condor à pied. Nous sommes partis de bon matin à bord d’un taxi affrété spécialement pour nous par l’agence de tourisme et nous sommes arrêtés à Ollantaytambo, une ville qui préserve des vestiges de l’époque inca et qui est, comme Cuzco, bâtie sur les ruines de l’empire qui fut sans doute le plus avancé des empires pré-colombiens. Le trajet en train dans la vallée est magnifique, les paysages qui entourent les ruines incas sont tout simplement à couper le souffle. La ville d’Aguas Calientes a par contre de quoi décevoir. Au milieu de ces ruines pluri-centenaires, la ville qui accueille les touristes vers la cité au condor est un amoncellement de constructions faites à la va-vite, certaines ne sont pas terminées pour éviter la taxe à payer pour une construction finie. La décision est prise pour un lever à quatre heures du matin qui nous permettra sans doute d’avoir un précieux coup de tampon sur le billet d’entrée qui nous permettra de monter jusqu’à la vieille montagne.
Le départ vers la vieille montagne se passe après un casse-croûte et une attente en piétinant devant la grille qui protège le pont de la centaine de marcheurs venus faire le pèlerinage vers la cité au condor. Les grilles s’ouvrent,  la marche forcée commence et dès les premiers mètres je sens les restes de mal de gorge qui m’a tenu les jours précédents. Une gorgée d’eau et une pastille péruvienne magique plus tard, l’ascension continue. On ne peut pas vraiment appeler ça une randonnée puisque la centaine de marcheurs court presque vers le sommet et il n’y a aucun plaisir à cette marche forcée, juste l’espoir de la récompense. Une grande partie se passe sous les bois et dans la nuit. Le reste se finit dans un lointain brouillard mais qui permet de temps à autres d’apercevoir des vestiges de terrasses puis enfin de maisons. Une fois en haut la surprise et de taille quand nous nous rendons compte que beaucoup de gens attendent déjà d’obtenir le tampon tant escompté. A vue de nez, la marche forcée n’aura servie à rien. Nous obtenons quand même un tampon mais pas pour l’heure voulue. Nous avons le choix de renoncer à la visite guidée ou à la montagne. Vu la fatigue accumulée se sera la montagne. Nous entrons et nous posons pas loin de l’entrée qui nous permet d’avoir une vue intermittente sur les ruines de la cité perdue des incas. En effet, la brume recouvre de temps en temps les pierres et les murs que nous pouvons voir depuis notre poste d’observation. L’heure de la visite approche et nous rejoignons l’entrée où nous devons rejoindre notre guide. Aller à Machu Picchu sans guide ne vaut pas vraiment le coup. Certains insistent plus sur l’aspect architectural, d’autres sur l’histoire, le notre avait pris le parti de nous faire vivre les ruines comme on pense qu’elles ont été. J’avais déjà imaginé la ville pleine de vie mais l’explication des pierres, des temples, de l’observatoire et des pèlerinages m’a permis de sentir encore mieux ce qu’a pu être la cité au condor du temps de l’empire inca. Nous avons ensuite pris notre déjeuner avant de rattaquer la visite des ruines seuls. Nous avons été partout, sauf sur la montagne sacrée pour laquelle nous n’avions pas le tampon qui permet d’y accéder après dix heures. Nous avons fait une partie de la route de l’inca qui reliait un nombre impressionnant de villes de l’empire ou alliées. Nous avons revu les temples, la pierre taillée qui permettait de suivre les saisons, celle qui indique la croix du sud, l’école des garçons, celle des filles, les miroirs de pierre et d’eau qui permettaient d’observer les étoiles, un pont construit à flan de falaise et la porte du soleil qui est le premier endroit du chemin de l’inca qui permette de voir la ville au condor. Tout cela, en imaginant comment se passait la vie des Chaski Wasa qui transportaient les messages d’une ville à l’autre, celle des paysans qui travaillaient la terre en chantant, les heures de toilettes autour des fontaines de la ville, les pèlerins arrivant avec leurs offrandes pour monter voir l’oracle qui allait sans doute résoudre tous leurs problèmes…Nous sommes redescendu vers la réalité après une visite de près de dix heures au total. La dure réalité de l’arnaque aux touristes puisqu’il nous a fallu avoir recours à la police pour obtenir nos tickets de train et de la chambre d’hôtel à Cuzco qui avait été réservée pour deux personnes.

Nous avons rejoint Oxapampa où nous avons été accueillis par Eilif, Carola, leurs enfants et trois autres volontaires. Le travail se passe dans la bonne humeur et la pluie de la mousson ne nous gêne pas trop pour l’instant. Les autres volontaires nous félicitent d’être venus avec le soleil. Pourvu que ça dure un peu.

Ollantaytambo
Un observatoire inca

Nous avons bien mérité cette vue
et celle-ci
Le pont de l'Inca
Wayna pichu est la montagne derrière

mardi 4 janvier 2011

Premier de l'An à La Paz et voyage à Cuzco

Nous sommes passés de 2010 à 2011 au sommet d'une colline qui s'appelle Kili-Kili et qui surplombe la ville de La Paz d'où nous avons vu un spectacle magique. Avant, nous avons visité la ville qui s'apprêtait pour le changement d'année. Les marchés étaient couvert de fausse monnaie destinée à garder de l'argent pour l'année à venir, de sous-vêtement jaune ou rouge destiné à apporter de l'argent ou de l'amour et d'articles plus courant pour la fête (pétards, cotillons, feuilles de coca...). Je vous laisse admirer le spectacle du passage à 2011.
Ensuite nous avons fait la fête chez Soky qui nous a également offert l'hospitalité pour deux nuits. Le premier de l'an a été dignement fêté dans la danse et avec une adaptation du jeu "loup-garou" qui nous a fait rire. Nous avons visité les environs de la maison le lendemain et sommes montés sur des hauteurs qui nous ont offert un nouveau visage de la ville.
Pour terminer notre périple bolivien, nous avons regarder le cimetière des éléphants qui raconte les derniers jours d'un alcoolique qui se suicide dans une lieu clos en ingurgitant des litres de tord-boyaux sans manger. Il meurt après 6 jours de cette diète mais en ressassant les souvenirs qui l'ont mené là. Une enfance empreinte de violence, un alcoolisme précoce qui le gène dans ses relations amoureuses et l'entraine auprès des pires gangsters de la ville. Enfin, il sacrifie son meilleur ami pour l'érection d'un gratte-ciel pour pouvoir acheter à boire. 
C'est en repensant à ce film que nous avons attendus le lendemain notre bus pour Cuzco. Il a eu deux heures de retard à cause du chauffeur titulaire qui était encore bourré, sans doute sous les effets conjugué du premier de l'an et de la rétraction du gouvernement sur la loi concernant le pétrole. Le trajet est magnifique et permet de longer le lac Titicaca mais exténués par la journée de jeun que nous a imposé la compagnie qui promettait les repas à bord.
La ville de Cuzco est magnifique et sans doute la plus belle que j'ai vue ici en Amérique du Sud. Les fondations des bâtiments coloniaux sont celles de la ville inca qui sont restées intactes malgré les différents tremblements de terre. Dans une grande partie du centre de la ville, les murs à nu permettent de contempler le génie bâtisseur du peuple qui a dominé les Andes. Le premier hotel dans lequel nous sommes resté nous a permis d'avoir une vue panoramique sur la ville à un prix des plus abordables mais le second nous a encore plus agréablement surpris (si on oublie la consistance du petit déjeuner). Il est situé dans le quartier de San Blas et nous permet de jouir d'une vue encore plus large sur la ville mais aussi sur les montagnes environnantes. Cela nous a permis de voir les nombreuses croix et vaches positionnées sur le faite des maisons et destinées à protéger la constructions. Cela nous rappelle à quel point les sud-américains que nous avons rencontré sont superstitieux.
Nous allons partir demain pour Machu Picchu pour lequel je brule d'impatience.


Faudrait pas me prendre pour un pigeon

Encore un 4000m à mettre à mon compte

Le lac Pipicaca (c'est pour toi Alain)

Il parait qu'ils portaient jusqu'à trois pierres sur chaque bras

On voit bien les différences en partant du bas vers le haut
Cuzco est aussi belle de nuit