mercredi 31 octobre 2012

En attendant le bus...

Nous attendons le bus pour Quito qui sur neuf heures de route depuis Lima a déjà réussi à en perdre deux et demie. Sachant que le bus est sensé nous emmener en 30 heures, ça risque de faire du dix heures de retard au final. Le bus retour de Corongo ne fut pas aussi terrible qu'à l'aller. Nous avons pris des places du côté où on voit moins le précipice et du coup, on se rend moins compte. Par contre, l'arrêt d'une heure pour charger une dizaine de paquets puis les arrêts pour vérifier la roue qui se crève au final et que les chauffeurs sont obligés de changer nous ont permis de perdre deux bonnes heures sur le trajet prévu. Je ne parle pas de l'arrêt souper devant un restaurant a priori réservé aux chauffeurs et à une autre compagnie de bus. Heureusement, ils nous rendront bien service à Chimbote et nous permettront de rejoindre Trujillo qui offre plus d'attraits, le soir même.
Voila le style de route...
Trujillo est une ville coloniale avec une plaza de armas assez jolie et un centre qui vaut le coup d'oeil. Nous avons été surpris de ne pas voir plus de gringos que ce que nous avons croisé, c'est à dire un peu moins d'une dizaine. Nous avons passé la matinée à comprendre quelle compagnie allait à Quito, où retirer suffisamment d'argent pour que ça vaille le coup, chercher une carte SDHC, voir si ça vaut le coup de visiter Chan Chan et finalement manger en terrasse avant d'aller à la plage.
Pour quelqu'un qui se plaint de la propreté des plages en France, j'ai eu de quoi râler un peu plus sur la façon dont les péruviens traitent leur environnement. La plage est un vrai dépotoir, l'eau est guère mieux et c'en est vraiment dégoûtant. J'ai quand même profiter des vagues en évitant les ordures et les lames de fond. Les rouleaux étaient assez gros et sans garde côte ni équipement de flottaison, cela peut se révéler dangereux. Une petite dispute a clôturé notre dernière vue de l'océan pacifque depuis la plage et nous sommes rentrés en ville. Nous avons réservé un jacuzzi pour passer le temps qui nous a permis de stresser un peu puisque le bain n'a commencé qu'ahorita... Cependant, vu le retard qu'a le bus, nous aurions pu prendre un traitement complet, nous serions encore en avance car le temps que j'écrive, le responsable de la compagnie est passé en annonçant vingt minutes de retard de plus. Franchement, je veux qu'on m'explique comment sur neuf heures prévues de trajet, on peut en perdre trois.

lundi 29 octobre 2012

Une journée dans les montagnes


Dans ma précipitation, j'ai oublié de vous parler des ruines pré-inca qui se cachent sous l'herbe à quelques pas du champ d'Eilif. Au début, nous sommes allés voir cette partie de la montagne car Eilif compte l'acheter pour avoir une grande parcelle qui fasse l'ensemble du petit plateau. Au fur et à mesure de l'exploration, on comprend que des pierres volcaniques ont été taillées et amenées sur le lieu pour la construction de murs. Une fois que nous avons compris cela, nous voyons de plus en plus de fondations jusqu'à trouver une longue pierre taillée dans du granit plus rigide que celui qui couvre le sommet du plateau. En regardant de plus près, la pierre a sans doute servi de linteau ou de support pour un toit. La visite se prolonge et le nombre de fondations et de pierres taillés ne laisse plus place au doute. Nous sommes en présence de ruines sans doute pré-incas puisque selon Eilif, le type de construction correspond au peuple qui se trouvait ici avant l'arrivée des Incas et dont les constructions ont été détruites par les Incas et celles qui restaient par les Espagnols. De nos jours, ce sont les fermiers qui de peur de voir arriver des archéologues détruisent et éparpillent les restes de constructions. Si cette découverte s'avérait d'une quelconque importance, l'achat de ce terrain pourrait permettre la sauvegarde de ce lieu. Le propriétaire ne connait pas ou ne prête pas attention à l'existence de ses ruines mais en demande un prix exorbitant car c'est un gringo qui veut en faire l'acquisition.
La journée d'hier n'a pas été super productive mais c'était pas plus mal. Nous sommes retournés aux bains de bon matin en espérant les trouver déserts mais un dimanche, c'est peine perdue. Non seulement il y avait des baigneurs mais il y avait aussi des femmes qui étaient venues laver leurs linges avec du détergent aussi proche de la source que possible. Le résultat est l'ouverture des vannes et une piscine avec seulement la moitié de l'eau. Plus de plongeon et plus trop de nage non plus. Du coup, nous ne restons pas très longtemps. Carola et Eilif qui y sont allés avec les enfants l'après-midi ont eu moins de monde et plus d'eau mais je pense que si on veut profiter de l'eau seul, il vaut mieux y aller en semaine.
J'ai pu jouer un peu avec l'eau
Nous avons consacré une partie de l'après-midi au tri des photos car nous sommes arrivés en fin de capacité des 16Go de mémoire de notre carte et que nous avons perdu celle de 32 que nous avions acheté à Cuzco. Ca ne fait que 100 euros de jeter en l'air cette semaine mais ça commence à faire beaucoup. Disons que le plus embêtant dans cette histoire, c'est qu'on avait vraiment besoin de cette carte et que du coup, nous sommes obligés de nous rabattre sur le vieil appareil.
Nous partons de Corongo aujourd'hui et espérons être à Quito demain soir pour faire l'ascension du Cotopaxi d'ici la fin de semaine. On va également voir pour prendre un vol vers Carthagène afin d'éviter de passer 36 heures aller et 36 heures retour dans un bus et ainsi profiter plus pleinement des deux jours économisés.

dimanche 28 octobre 2012

Ca monte, ça descend, ça tourne mais ça vaut le coup

Nous avons fait le trajet en bus le plus flippant de notre histoire et la chose magnifique est qu'il faudra le faire dans l'autre sens.
Si au départ, ça s'annonçait plutôt bien avec le Huascaran à notre droite et d'autres pics des cordillères blanches et noires. La suite fut plus délectable. Nous avons d'abord pris un chemin qui descendait le canyon du rio Santa et entre deux tunnels, nous pouvions voir le précipice, les superbes paysages mais aussi une centrale hydo-électrique du dernier cri. Puisque des ingénieurs, encore eux, empruntent cette route, elle est un tout petit peu sécurisée avec des parapets qui arrêteraient peut-être le bus dans lequel nous sommes montés pour nous mener à Corongo où résident maintenant Eilif et Carola.
Nous nous arrêtons après un pont pour une pause pipi et repartons vers le haut. Nous sommes passés de 3000 mètres à 1000 mètres en trois heures et nous devons faire le dénivelé inverse dans le même temps. La route ne laisse maintenant plus que la place à un véhicule et un bus est un gros véhicule. Je suis assez souvent du côté précipice ce qui me permet d'avoir une vue imprenable sur les montagnes à l'entour et sur le torrent qui coule quelques 500 mètres en contrebas si ce n'est pas plus. Au fur et à mesure des kilomètres, je pris pour que ça s'arrête mais ça ne s'arrête pas. Nous roulons depuis un bon bout de temps quand nous arrivons enfin sur une sorte de plateau qui est nettement moins dangereux en cas de sortie de route. Nous arrivons enfin à Corongo, petite ville andine assez jolie et retrouvons avec joie nos amis.
La visite du village fut relativement courte à cause du mal de tête qui nous tenait tous les deux et surtout parce qu'il n'est pas très grand non plus. Les petites rues et le pont sont quand même des détours intéressants car tout est pavé à la manière mosaïque. Le tout réalisé avec des petits galets. Ne nous sentant pas le courage de partir camper avec le mal de tête, nous avons pris une chambre grand confort avec l'eau chaude au robinet pour seulement 8 euros pour deux. Après avoir discuter de la tendance qu'ont les péruviens à détruire leurs environnements, nous sommes partis nous coucher.
Ce matin, debout de bonne heure pour descendre au champ dans lequel Eilif travaille. La descente se fait doucement et nous profitons des vues incroyables qui sont offertes à chaque tournant car le bus était devenu trop stressant pour vraiment apprécier. J'ai de la chance car je me plaignais de ne voir que des oiseaux comme faune sauvage mais en chemin nous tombons sur un animal énorme quand on compare à ceux de son espèce qu'on trouve en France, je vous laisse la découvrir en photo.
Le champ est une transposition de ce que nous avions à Oxapampa. Des oranges quito, du manioc, du maïs... Ce qui change est la position du champs qui se trouve au sommet d'une petite colline et qui est irrigué par un système amenant l'eau de la montagne mais de manière intermittente car elle dépend des agriculteurs qui ont des champs au-dessus.
Après avoir déjeuner des pâtes au thon, nous sommes partis vers les bains chauds qui se trouve à moins d'un kilomètre du champ et dont l'entrée est gratuite. Le chemin qui suit le ruisseau n'est pas terrible et je salis le pantalon dont le pressing m'avait coûté les 72 dollars qui étaient restés dans ma poche. Je l'aurais gardé propre deux jours. La piscine est construite au pied d'une cascade est le cadre est vraiment magnifique, nous nageons, prenons quelques photos et profitons un peu du bain. L'eau est presque trop chaude pour une journée pareille. Nous dormirons sous la tente ce soir et je pense que ça va faire de bien car la chaleur m'a un peu assommé. 

jeudi 25 octobre 2012

On ne voit bien qu'avec les yeux...

Vue du premier col

Il y a des choses qui ressortent bien en photos et d'autres choses qu'il faut voir de ses yeux. Malgré le nombre de tentatives de capturer ce paysage, je n'y suis pas arrivé. Je vais donc essayer de vous le décrire. Cela s'est passé hier après-midi entre La Union et Huaraz.
Cela fait une petite heure que je dors en écoutant Noir Désir quand je me réveille. Nous avions au départ suivi le fond d'un canyon et nous étions maintenant bien au dessus de la vallée dans laquelle nous nous trouvions. Par la fenêtre, j'aperçois des sommets enneigés et autour, des petites landes où l'herbe rase survit aux températures nocturnes et au vent. « L'Europe » rythme le moment. Le bus continue de monter et chaque tournant révèle un peu plus le sommet près duquel nous allons passer le col. Le sommet est sous les neiges éternelles mais les flancs près de celui-ci sont couverts de neige fraîche. Plus bas, sous le niveau de neige, on voit très bien les couches sédimentaires qui ont été pliées dans tous les sens pour donner naissance à ce pic. Malheureusement, la saison humide arrive et les nuages occultent les autres sommets qui n'ont pas tardé à apparaître également. Nous passons le col et descendons suivons une nouvelle vallée. Près du col, il y a un élevage dont la maison est construite en pierre et le toit en chaume. L'éclat d'or du toit et les sommets qui se découpent en fond feraient facilement penser à un paysage de Skyrim.
La lande et les montagnes en fond
Le bus descend encore un peu et s'arrête près d'une mine pour embarquer trois nouveaux passagers puis prend une route à droite qui remonte légèrement au début mais devient de plus en plus raide au fur et à mesure qu'on approche du col. La musique est maintenant l'album « Animals » de Pink Floyd mais je n'y prête que peu attention. Ce qui m'importe vraiment est de découvrir ce qu'il y aura une fois le col passé. Les derniers kilomètres sont particulièrement pentus mais cela ne fait que rajouter au suspens dans lequel je me trouve. J'imagine d'autres montagnes mais pas ce que je vais découvrir. Je dois attendre encore un peu car au col, la route se divise et nous nous arrêtons près d'un lieu où une femme crie qu'elle vend des fromages. Le bus repart et le paysage qui est révélé est surprenant et presque magique. Il s'agit d'une immense lande un peu comme l'Aubrac mais dont les frontières sont marqué par des pics enneigés dont je sais que certains culminent à plus de 6000 mètres d'altitude. 
Une autre tentative mais c'est difficile
surtout que les vitres ne sont pas propres
J'essaye de prendre des photos de part et d'autre du bus et je sens bientôt que malgré l'habitude que j'ai des hauteurs, les souffles doivent se faire plus profonds. Je ne sais pas exactement à quelle altitude nous sommes mais probablement aux alentours de 4500 mètres. La lande se révèle au fur et à mesure aussi, tachée de vert aux endroits les plus humides et d'une couleur jaune ocre pour le reste. Quelques élevages coupent l'uniformité de cette lande et j'imagine que la vie ici ne doit pas être simple. Une lagune se trouve au point le plus bas du plateau et la plupart des ruisseaux s'y jettent sans jamais atteindre la mer. Nous passons un nouveau petit col où se trouve une pesée de véhicules lors de laquelle trois marchandes montent dans le bus. Le fromage me fait envie et je craque pour 500 grammes à un euro. Nous le mangeons dans le bus et sans accompagnement. Pendant ce temps, le bus suit toujours la cordillère blanche. Les sommets sont pour la plupart dans les nuages mais le paysage est toujours magnifiques mêmes si de plus en plus de mines bordent la route. Je comprends maintenant pourquoi elle est goudronnée.
Je me suis rendormi avant d'arrivé à Huaraz et nous nous dirigeons vers un hôtel qui est sensé avoir le wifi, une cuisine et des chambres confortables. Il s'appelle Caroline Lodging et n'est pas simple à trouver surtout avec une carte de Lonely Planet qui n'est pas forcément très précise.
Aujourd'hui sera un jour glandouille car Nora est un peu malade et on veut garder des forces pour quelques jours de marche du côté de Corongo où nous devons rejoindre Carola et Eilif. Il semble qu'il y ait beaucoup à faire là-bas aussi mais avec les touristes en moins. Nous avons donc pris notre billet de bus pour le village car il n'y en a que deux par semaines et nous avons fait le marché qui lui aussi valait le détour.
Il faut s'imaginer un endroit où vont les locaux et où les systèmes de réfrigération ne sont pas obligatoires. Il y a donc des étals avec une quinzaine de poulets pendus à un crochet de boucher miniature, un autre avec une trentaine de cuy pelés, un suivant avec une dizaine de cochons pelés et un grillé mais aussi des primeurs dont le choix défit toute concurrence dans une bonne partie du monde, des épiceries où l'on peut choisir la quantité de riz, de farine, de quinoa ou de maïs dans un grand sac de jute et je passe les quincailleries en tout genre qui bordent les allées. Il est à l'image de nombreux marchés des Andes mais je n'en avais encore jamais parlé. Il est souvent déconseillé dans les guides aux voyageurs de s'aventurer dans les marchés mais pour y avoir été un bon nombre de fois, nous n'avons jamais eu de problème et les gens sont même nettement plus sympathiques que dans les boutiques réservées aux touristes et qui sont aussi plus chères. Cela dit, je n'achèterai pas de viande dans un marché.
On voit bien les plissures

Un village de Bordeciel

La laguna 

mercredi 24 octobre 2012

Voyage au bout de la nuit

Les élevages de poissons de Rio Bertha

Cette année, nous prenons les chemins de traverse et alors que tout le monde nous conseiller le voyage à Huaraz car moins cher et plus rapide, nous n'en avons fait qu'à notre tête et nous avons gagné de l'argent et du temps.
La communauté du Rio Bertha n'étant plus aussi accueillante qu'elle l'a été, nous avons décidé de partir le jour même pour Corongo. La chaleur et l'humidité ont eu fini de nous convaincre. Nous avons quand même bien buller avant de partir du bungalow et le trajet en moto-taxi a coûté une lanière à mon sac. 
Le bungalow
Il y a deux compagnies qui vont vers Huanuco d'où nous espérons avoir un bus vers Huaraz, nous choisissons les sièges première classe dans le bus le plus confortable pour pouvoir dormir et essayons de naviguer un peu sur internet dans un cyber de la ville. La vitesse est plus que lente et nous décidons d'en changer mais nous nous avalons entre temps un litre chacun de jus d'ananas fraîchement pressé. Le second cyber fonctionne un peu mieux mais nous sommes obligé de rester une heure pour des choses qui aurait pu durer quinze minutes s'il n'y avait pas eu trente pc sur la même connection. Une fois nos sites regardés et nos messages envoyés, nous retournons vers le terminal de bus flambant neuf.
Elle fait la taille de la main de Jordan
Le bus a du retard, près d'une demi-heure mais bon, nous sommes habitués maintenant. Le chauffeur va ensuite passer son temps à essayer de récupérer celui qu'il a perdu. La conduite rallye d'un bus de deux étages ne m'empêche pas de dormir et je me réveille qu'une fois.
Arrivés à Huanuco, le traditionnel harcèlement des chauffeurs de taxi commence avec en ligne de mire le concours du meilleur menteur qui m'énerve encore plus que le harcèlement. C'est désolant d'avoir à demander confirmation d'une information à un autre voyageur dès qu'on vous en donne une. Nous demandons par exemple à quelle heure part le bus pour La Union et s'il y a des bus pour Huaraz. On nous avait affirmé qu'il y avait des bus pour Huaraz et il n'y en a pas, ensuite, l'heure de départ du bus pour La Union est de plus en plus éloigné au fur et à mesure qu'on comprend que des taxis font aussi le voyage. En définitive, le bus part à 7h du matin et prend 5h. Si on veut être à l'heure pour le bus pour Huaraz, c'est trop tard à moins de prendre celui du soir qui arrive après minuit à destination. Il nous a fallu près d'une demi-heure pour avoir ces deux informations et en être sûrs (pour les horaires de bus, nous les avons appris sur place).
Après une conduite rallye dans une voiture cinq places avec six passagers et autant de sacs, nous sommes arrivés dans la petite ville de la Union. Malgré la conduite exécrable, méchante et dangereuse de l'espèce de connard qui servait de chauffeur, nous avons pu apprécier les paysages exceptionnels de la cordillère. Nous sommes passé dans des villages andins typiques où l'agriculture se fait à l'aide de boeufs et dont les environs sont chargé de l'histoire des Andes. C'est dans cette région que la première civilisation andine a vu le jour, laissant derrière elle un témoignage de sa maîtrise de la pierre dans le Huatar de Chavin. Il y a peu de chances que nous allions le visiter puisque notre route nous dirigent maintenant vers Corongo où résident Eilif et Carola puis vers l'Equateur où nous ferons simplement un halte et la Colombie. Nous sommes déjà à plus de la moitié du voyage et nous n'avons pas vu le temps passer. Nous n'aurons certainement pas le temps de voir tout ce que nous voulons mais il y a tellement de choses à voir.
La Union et ses environs aimerait attirer les touristes grâce aux randonnées qu'elle peut proposer mais les infrastructures de transport ne sont pas encore au niveau. A l'image de Satipo, on sent l'opération séduction, les hôtels qui mettent leur nom en anglais mais ça ne prend pas. A Satipo, on peut mettre principalement en cause la déforestation galopante (à vue d'oeil, plus de 50km carrés en un an et demi), ici, c'est le transport et la publicité car la région est vraiment charmante. J'imagine que le fait que Lonely Planet ou le routard n'en parle pas n'aide pas vraiment le développement. Les chemins sont indiqués à leurs départ et la route peut être intéressante pour les motards confirmés. Les gens dans la ville sont vraiment accueillants, essayent de nous dire bonjour en anglais et de se rendre utiles. Ca nous change de la jungle gazière ou agricole où la majorité des gens sont contents d'avoir détruit leur environnement et ne compte pas sur le tourisme pour faire entrer de l'argent frais. J'espère que l'amabilité et le tourisme nature auront le dernier mot dans ce pays que je vois voué à l'auto-destruction si un nouveau cap n'est pas donné.

mardi 23 octobre 2012

De la jungle et des armes...

La photo n'est pas droite mais ça bouge

Le retour à Satipo fut long et un peu pénible mais nous y sommes arrivés. Nous avons quitté Atalaya où la moindre activité se rapprochant un peu du tourisme demande une journée de marche dans la chaleur et l'humidité ou s'élève à un prix défiant toute concurrence dans l'absurde.
Il n'y a que deux moyens de rejoindre Satipo depuis Atalaya. La première solution prend deux jours et passe par la rivière que nous avions suffisamment vu pour le moment. La seconde solution passe par une route sur laquelle ne circulent apparemment que les 4x4. Nous montons donc dans un Hilux comme il y en a des milliers en Amérique du Sud. Mais avant cela, nous avons pu à nouveau apprécier le concept d'ahorita. Ce concept est commun à la Bolivie et au Pérou ; peut-être à l'Equateur et à la Colombie mais nous ne pouvons pas encore nous prononcer. Ahorita veut dire dans un tout petit instant. Ahora veut dire maintenant mais ahorita est la forme diminutive donc ce n'est pas un vrai maintenant mais presque. Le tout petit instant peut durer jusqu'à une heure ou deux suivant les personnes et elles s'imaginent souvent que le plus grand plaisir de la personne à qui elle mente, locaux et touristes confondus est d'attendre pendant une durée indéterminée. Ce matin, l'ahorita a duré un peu plus d'une heure. La compagnie est Aguilla de Atalaya, si vous voulez éviter, on ne vous en voudra pas.
J'ai pas osé prendre la milice en photo alors
voici un torrent
Le chauffeur du 4x4 s'appelle Gustavo et est assez sympathique.
Dès les premiers kilomètres, nous comprenons pourquoi il n'y a que des 4x4 qui font le trajet et nous comprenons aussi que la région, réputée pour être celle des narco-traficants, l'est vraiment. Mon sang n'a fait qu'un tour quand deux jeunes armés de semi-automatiques ont arrêté la voiture pour poser une question à laquelle je n'ai rien compris mais à laquelle Gustavo a plutôt bien répondu puisque nous sommes repartis aussi vite. Nous reverrons un jeune avec un fusil par la suite mais celui-ci semble plus dédié à la chasse. Vous me direz qu'on peut chasser au semi-automatique mais bon, le gibier recherché n'est souvent pas le même.
Au niveau paysage, ils sont aussi impressionnants que les jeunes gens armés. Des vallées de jungle vierge mais qui avec la construction de la route commence à brûler pour laisser place à des plantations de café, de banane, d'ananas, de papaye, de grenades ou de cacao. Attention, quand je dis grenade, je parle du fruit. Nous n'avons pas vu beaucoup de plantations de coca mais puisque la route est également empruntée par l'armée, j'imagine que l'idée n'est pas d'exposer à la vue de tous les laboratoires et les champs. Ca et là, il y a des communautés natives qui vivent de l'agriculture, de la cueillette et sans doute de la chasse si j'en crois l'apparence du dernier jeune homme armé.

La barge qui nous mènera au restaurant
Au bout de cinq heures de route qui monte, descend et tourne, on en a un peu marre et on a un peu faim. Ca tombe bien, il y a un passage en barge à Puerto Ocopa avec une foule de restaurants de l'autre côté de la rivière. J'ai mangé le meilleur riz-poulet de toute mon histoire péruvienne. Nora était contente de son boeuf mais moins de son riz.
Les derniers kilomètres sont cultivés de haut en bas des montagnes et les différents incendies en cours ou passés dont nous sommes témoins prouvent à quelle vitesse se passe la déforestation dans cette partie de la jungle. Comme à Oxapampa, une forêt brûlée peut être réclamée alors la déforestation se fait sans même que le bois soit utilisé pour la construction ou le chauffage. La plantation principale est le café mais on retrouve les mêmes que dans toute cette partie des Andes et dont j'ai fait l'énumération plus haut. Finalement, la route devient de l'asphalte. Les travaux que nous avons vu tout au long de la route prouvent l'importance que revêt la liaison de cette partie de la jungle au reste du Pérou. Le gazoduc est en place mais la région, berceau des mouvements du Sentier Lumineux et de Tupac Amaru est encore trop instable pour des installations plus pérennes. C'est pourquoi le gouvernement a entamé une guerre contre les dernières poches de guerrilla communiste qui anime de temps en temps les contreforts des Andes entre Cuzco et Satipo.
Une fois arrivés dans la ville situé entre la forêt et la montagne, nous cherchons à nous loger dans une communauté. Une officine de tourisme nous conseille celle du Rio Bertha à côté de laquelle nous ne manquerons pas de trouver un petit cours d'eau où nous baigner. Nous rejoignons ce lieu en moto-taxi et comprenons vite que c'est celle dans laquelle nous avons séjourné il y a un an et demi. Nous retrouvons avec joie Alejandro qui nous paye un café. Il est venu de Lima pour produire du café dans cette communauté, autant vous dire que ce n'est pas du café commun. Nous retrouvons également le bungalow dans lequel nous avions séjourné. Maintenant, il commence à se faire l'heure de dormir, donc je vais arrêter ma prose pour ce soir.

lundi 22 octobre 2012

Atalaya, terminus du bateau

On commence à revoir les contreforts des Andes

Le bateau n'est pas arrivé à Sepahua, nous avons fait les quais hier et ce matin sans le voir. A la réflexion, nous nous sommes dit que s'il avait vraiment voulu qu'on reste sur le bateau, au lieu de nous annoncer dans un murmure qu'il n'y a pas de cantine, il nous aurait dit « On va repartir ». Au final, en ne voyant pas le bateau dans le port qui devait nous permettre de rejoindre Atalaya, nous n'avons pas de remords d'avoir pris le premier bateau qui passait. On espère juste qu'il n'est pas allé s'écraser complètement bourré de nuit contre un rocher. En ce qui concerne le règlement qu'il n'a du coup pas reçu car il ne nous a pas mené à bon port, il y a des fois où il faut savoir choisir l'argent ou la picole.
Un port pour une plateforme
Nous avons profité de notre soirée pour aller faire un resto-grillade avec pour plat principal du poisson de la rivière. Personnellement, je crois que je n'ai jamais vu un poisson avec autant d'arêtes. D'autant plus, il semble qu'il faille en profiter car le poisson se fait de plus en plus rare et cela ne m'étonne pas vraiment. Je ne connais pas vraiment le procédé d'extraction du gaz mais j'imagine que ça ne doit pas être exempt d'utilisation de produits chimiques en tous genres qui ne doivent pas faciliter le développement de la flore et de la faune.
Le soda arrive aussi par bateau
Ce que j'ai vu sur les bords du fleuve Urubamba s'éloigne vraiment du mythe du « bon sauvage » tel que décrit par les philosophes du siècle des lumières et auquel je croyais un peu avant de partir pour cette descente en bateau. J'imaginais des communautés indigènes travaillant la terre en groupe dans des tenues fabriquées avec des matériaux de la jungle et essayant de vivre en harmonie avec la forêt. Ce que j'ai vu est qu'il y a beaucoup de communautés qui attendent patiemment de pouvoir accéder plus facilement à l'argent et à la pollution. Cette pollution passe tout d'abord par la mode, par les différents sodas auxquels sont nourris les enfants (je ne sais pas si l'eau de la rivière n'est pas meilleure pour la santé), par un mode de vie basé sur l'exploitation des nappes de gaz ou de pétrole, par l'installation de toits en tôle à la place des toits en feuilles de palmes et par une centaine d'autres petites choses qui font que le fleuve sacré des incas est devenu un fleuve poubelle. Si on ne peut pas leur en vouloir de désirer une vie plus facile, on peut se demander si ce mode de vie est pérenne. Ils abandonnent les ressources qui ont nourris leurs pères pendant des générations pour les produits qu'ils peuvent acheter grâce aux exploitations de gaz et jettent tout ce qui reste dans le fleuve. J'ai été surpris de voir que nous étions les seuls à garder nos déchets à bord alors que les seules campagne de publicité concernent la propreté de l'eau.
Le voyage en bateau commence à devenir lancinant. Les montagnes ont laissés place à la plaine et de part et d'autre du fleuve nous voyons la forêt coupé quelques fois des villages et des exploitations de bananes. Le gaz a été trouvé plus haut sur la rivière et c'est donc le district d'Echarate dans la région de Cuzco qui profite de la manne financière. Nous avions tous les deux entendu que le voyage ce faisait en trois heures mais malgré la vitesse et le peu d'arrêts, il faudra bien cinq heures pour rejoindre Atalaya. Nous arrivons sous le soleil de la mi-journée et j'essaye de trouver des informations pour dormir dans une communauté indigène plutôt qu'en ville. Peine perdue, l'estomac dans les talons et une envie irrépressible de toilettes nous poussent vers un récréo où la musique est trop forte mais où on a bien mangé. Je profite de l'addition pour glaner des informations sur un séjour dans un village indigène ayant gardé ses traditions mais le gérant n'est pas sûr.
Il fait chaud à Atalaya, les gens se tiennent
à l'ombre
Deuxième étape, chercher un moyen de locomotion pour se rendre au gorges de Sapani et dans la communauté qui vit au-dessus. Des entreprises de transport nous harcèlent depuis le port pour partir à Satipo et je demande combien elles veulent pour aller à Sapani. Si j'ai été désenchanté par mon idée du « bon sauvage », ils ont du l'être par celle du « touriste-pigeon ». Vingt-quatre kilomètres pour la modique somme de cinquante euros par personne. Un grand rire à sa gueule et le prix descend à dix euros pour deux. Nora souffre de la chaleur et de l'humidité, nous décidons donc de repousser notre choix de rejoindre Sapani ou Satipo à demain.
L'hôtel est propre et confortable, j'ai le choix entre trois chambres. Je fais le tour. Je fais gaffe à tous les détails. Je choisis celle qui est la plus grande avec une fenêtre donnant sur la rue plutôt que sur le couloir mais ne fais pas attention à la bouche d'aération du restaurant d'en-dessous qui donne à un mètre sous la fenêtre.

samedi 20 octobre 2012

La jungle, c'est cool !

La nuit ne fut pas si horrible mais le pilote du bateau a eu raison de la patience dont nous faisions preuve depuis hier matin. Les ingénieurs ont été à l'heure ce matin. C'est à dire que le rendez-vous était fixé à 6h00, du coup, nous nous sommes préparé pour 8h00 et ils sont arrivés un peu avant 9h00. Nous avons donc pris le temps de déguster un petit déjeuner avec du plantain fri, du manioc et des oeufs. A côté de nous était assis l'alcoolique de la communauté qui n'a pas hésité à se balancer deux litres de bière entre 7h00 et 8h00 du matin pendant que le reste de la communauté oeuvrait à la construction du système d'assainissement et d'évacuation des eaux pluviales. J'ai beaucoup aimé ce système d'impôt qui ressemble un peu à celui qui était en vigueur sous les incas. Au lieu de contribuer en argent au maintien d'un service public. Les gens fournissent sur leur samedi le travail qui est nécessaire aux travaux décidés par la communauté. Bien sûr, cela est fait à très petite échelle mais ce devrait être un but vers lequel se diriger plutôt que de laisser de plus en plus de chantiers aux entreprises privées en faisant monter l'impôt chaque année. Après ces réflexions et avoir apprécier le déplacement d'un bidon à grands coups de pieds le long d'une des deux seules rues du village, nous nous sommes dirigés vers le port.
Le pilote pensant que sa barge ne penchait pas suffisamment sur la droite a décidé de la charger un peu plus de ce côté-là. Je reste donc coller à mon bâbord pour tenter de donner un semblant d'équilibre à l'embarcation qui doit être à près de 80 centimètres de l'eau d'un côté du bateau et à près de dix de l'autre. Nous découvrons après avoir failli une prise d'eau que le pilote pouvait se positionner de l'autre côté pour conduire et que cela rétablissait plutôt bien l'équilibre de l'ensemble de l'embarcation. 
Voila à quoi ressemble Nueva Luz
Après une heure et demie de navigation, nous nous arrêtons pour laisser trois des quatre ingénieurs restant et une grosse partie du chargement. Nous attendons patiemment que le déchargement se fasse, que le rechargement de ce qui n'était pas pour Nueva Luz soit terminé avant de se demander vraiment ce que nous attendions pour repartir. Pas d'ingénieur en vue, pas de pilote non plus. Déjà une heure et demie que nous attendons sous la tonnelle du bateau où il fait près de trente degrés quand nous nous décidons à partir manger puisque l'après-midi risque d'être encore long. Nous cherchons une cantine quand nous tombons sur le pilote déjà un peu éméché en train de siffler des bières avec les ouvriers du déchargement. Ils nous disent qu'il n'y a pas de cantine. Il nous faut donc attendre que l'ingénieur qui a du aller se faire une pute et que le pilote bourré reviennent au bateau. C'est à ce moment, à bout de patience que nous décidons de faire du bateau-stop. Il n'y en a pas beaucoup mais le premier s'arrête. Il nous demande de monter et un moment de doute s'installe. Pouvons-nous quitter l'embarcation sans payer ? L'exaspération envers le pilote qui est en train de picoler en nous laissant sans rien dire sur le pont et sous le soleil de midi est tellement forte à ce moment-là que nous sautons dans le bateau sans rien laisser derrière. Il est vrai que les fois où nous avons été laissé sur le pont plus ou moins longtemps pendant que les ingénieurs profitaient des villages n'a pas penché en la faveur du pilote.
Nora attend patiemment
Le nouveau bateau est plus rapide et nous conduira sans doute vers notre port intermédiaire en moins de temps et surtout, nous ne finirons pas la navigation de nuit avec un pilote bourré à cause de la picole du midi. Les deux petits jeunes qui pilotent le bateau exagère dans la demande d'argent mais une négociation du style : « je pense que dix euros pour deux c'est largement bien. » Ils n'osent pas dire le contraire.
Alors que nous nous attendions à une petite communauté indigène comme celle dans laquelle nous avions dormi hier, nous arrivons dans une petite ville de la jungle. Le premier hôtel nous semble suffisamment propre et bien tenu pour attirer notre choix. Nous avons bien fait. Le prix et le confort sont deux atouts de l'hôtel « Magy » auxquels s'ajoutent la gentillesse et la serviabilité de l'hôtesse. Il y a même un ventilateur dans la chambre mais manque de chance, une coupure d'électricité sévit dans la ville depuis maintenant deux heures. Nous espérons qu'elle reviendra avant la nuit.

Descente de l'Urubamba


Après deux jours de voyage, nous voici vraiment dans la jungle. L'altitude doit être autour de 350 mètre et l'air que nous respirons s'approche assez de celui qu'on peut respirer dans un hammam. Enfin, on a eu ce qu'on voulait mais à moins de deux semaines des températures de la Isla del Sol, ça fait comme un choc.
Le Pongo de Manaique
Le trajet jusqu'ici valait le coup à lui tout seul. Nous avons commencé en voiture avec un col à 4350 mètres d'altitude puis continué dans un taxi qui nous a conduit à tombeau grand ouvert vers Quillabamba où nous avons passé un après-midi d'Internet avant de prendre le bus le moins à l'heure du Pérou. Il faut dire que le chauffeur n'est pas le seul à mettre toute sa bonne volonté pour faire arriver le bus en retard. Nous sommes partis une bonne demi-heure en retard alors que la vendeuse nous avait répéter deux fois qu'il fallait être un bon quart d'heure en avance sur le départ du bus. Ce n'est pas forcément la demi-heure de retard qui nous a embêté mais plutôt le vendeur de fruit qui scandait qu'il vendait des pêches douces, des pommes et des raisins frais. Nous partons donc pour nous arrêter à la station-service un peu moins de cinq minutes après. Tant mieux, je n'ai pas envie de tomber en panne d'essence en pleine nuit sur une piste. Des gens descendent et reviennent un peu plus de dix minutes après pendant lesquelles le bus a gentiment attendu. Après un périple de nuit sur un chemin à la limite du carrossable et sur lequel était tombé un arbre à cause d'un incendie, nous arrivons dans un village où il faut faire un tintamarre pas possible pour réveiller le tenant de l'hôtel et sans doute la moitié du village. La nuit fut courte mais réparatrice ajouté aux heures de somnolence dans le bus en furie.
Petit déjeuner au riz, sauté de boeuf et nous partons pour les quais desquels nous espérons prendre une barque pour descendre la rivière et surtout passer le canyon que l'on nomme dans le coin « Pongo de Manayque ». Les hommes ont le dont dans tous les pays de parler nettement moins clairement que les femmes et les habitants d'Ivochote semble exceller dans leur façon de manger la moitié des mots. Nous avons mis une heure à comprendre quel bateau pouvait nous descendre le long de la rivière. Nous partons donc avec huit autres personnes qui sont pour la plupart des ingénieurs qui viennent des grandes villes. Nous verrons plus tard que ce détail a son importance. Le départ se fait dans les mêmes conditions que celles pour le bus la veille et nous nous arrêtons également très vite pour une très longue pause déjeuner. José nous invite à manger avec lui mais après le boeuf riz du petit déjeuner, je n'ai pas vraiment faim. Il commande quand même et je suis obligé de demander un doggy-bag dont je ne mangerait que le poisson par la suite. 2€, ça fait plus cher qu'à Cuzco pour une soupe en plus du plat principal. L'approvisionnement n'est pas facile non plus. Nous entrons dans le vif du sujet après que messieurs les ingénieurs aient décider de bouger leur culs de leurs chaises puisqu'étant des gens éduqués, ils n'ont de compte à rendre à personne et surtout pas au timide pilote qui s'impatiente en sachant ce qui l'attend.
Nous arrivons dans ce fameux canyon après quelques rapides de mise en jambe et là, le paysage est magnifique. La rivière coupe la montagne en laissant de part et d'autres des rochers, des sources et des torrents. Le tout est recouvert de végétation luxuriante qui donne un charme inimaginable au lieu. La navigation est difficile et les vagues passent souvent par dessus la rambarde. Nous n'avons pas de gilets de sauvetage mais dans pareil endroit, ils ne nous serviraient pas plus que dans un avion se crashant. Tout se passe bien mais le pilote semble avoir l'expérience nécessaire à un tel résultat.
Une fois le canyon passé, nous arrivons dans un paysage beaucoup plus ouvert et où on découvre les différents étages de la jungle. Ca et là, il y a des communautés indigènes qui vivent de la culture et de la pêche mais au fil de la rivière et des paysages, les communautés laisse place aux exploitations de gaz autour desquelles tournent les hélicoptères et même où se posent les avions. Durant tout le trajet, je suis obligé de m'appuyer sur la rambarde au soleil car un des ingénieur a décidé de se tenir le plus loin possible de l'autre côté et ne bougera pas d'un cran quand on lui dit que c'est dangereux et qu'il pourrait se décaler au moins au milieu où il aurait quand même de l'ombre. Pour être ingénieur au Pérou, il semble qu'il faut être con et têtu. Parce que soyons honnête, la plupart des gens dotés de plus de 60 de QI aurait compris que le bateau, entrainé par le poids conséquent de cet abruti, va pencher à droite tout le trajet. Lui, non... 
Nous voyons beaucoup d'oiseaux mais c'est l'ensemble de la faune que nous apercevons. Nouvelle pause, on laisse José c'est là qu'on aurait du descendre. La nuit commence à tomber et un autre ingénieur ne se dit pas qu'il faudrait se presser qu'on va finir la navigation de nuit avec tous les dangers que ça comprend. Nous l'attendons dix minutes de plus. Nous finissons la navigation de nuit et j'ai plusieurs fois envie de demander au pilote de s'arrêter pour qu'on puisse camper le long du fleuve et ne pas risquer nos vies sur un fleuve où on ne voit rien. Je maudis un peu plus les ingénieurs avec qui nous faisons le voyage et nous finissons le voyage à la lampe-torche dans une atmosphère plus stressante encore que les rapides du canyon dans lesquels nous voyions quelque chose.
La pension est la première cabane à gauche en entrant, vu l'heure, il reste une chambre avec un lit une place pour deux et même si j'aime beaucoup Nora, la chaleur aidant, j'aurais préféré avoir un lit double ou deux lits. Je me résous à dormir serré et suant contre ma chère et tendre épouse.

jeudi 18 octobre 2012

Quillabamba : Entre la jungle et la montagne

La route monte et ouvre la vue vers des paysages magnifiques
Nous voici à Quillabamba qui se situe sur les contreforts des Andes à un petit vol de condor de Machu Pichu puisqu'il ne se fait pas chier à prendre la route. Pourquoi sommes-nous connectés à Internet au lieu de voyager pour rejoindre la cité perdue des Incas dans laquelle ils ont tout caché après être partis de Machu Pichu ? Tout simplement parce que nous attendons le bus qui nous aménera vers Ivochote où nous prendrons une barque pour passer le Pongo de Manaique.
Nous avons fait plus ou moins bonne route depuis notre départ d'Ollantaytambo. Au lieu du bus, nous avons préféré un taxi que nous avons partager avec deux charmantes suédoises. Ca ne nous a pas coûter beaucoup plus cher et nous a permis d'arriver à temps à Quillabamba pour faire la seconde partie du trajet vers le bateau et ainsi de gagner deux jours sur l'itinéraire prévu. Le jeu en valait la chandelle même si le second chauffeur était un peu kamikaze sur la route en chantier qui relie Santa Maria à Quillabamba. Nous avons profité de paysages exceptionnels de jour et nous espérons dormir demain soir dans une communauté indigène sur les bords du fleuve, entourés par les moustiques, les mouches et autres insectes non-identifiés. Cela devrait nous permettre de voir aussi des singes, des perroquets et pleins d'autres animaux sympas ou pas.
Pour l'instant, nous nous rappelons avec pas trop de nostalgie des impressions de la jungle. Chaleur étouffante, humidité au maximum et première piqûres d'insectes.

Fin des Incas à moins qu'on ne trouve la cité secrète dans la jungle


Nous avons une heure à attendre le bus pour Quillabamba selon le responsable du transit d'Ollantaytambo donc j'en profite pour écrire quelques lignes de plus sur notre voyage en Amérique du Sud.
Nous avons donc visité les salines de Maras qui nous ont vite fait penser à Santorin, une île grecque situé entre le continent et la Crête. Pas qu'il y ait une source salée sur cette île très aride mais les maisons sont construites les unes sur les autres et peintes en blanc. L'encastrement de blocs blancs est le même et la nature à l'entour est similaire. Ce haut-lieu de la production de sel du Pérou date de la civilisation Wari qui a été annexée à l'empire Inca lors de la conquête de la vallée de l'Urubamba.
Le principe est assez simple au final. Une source assez puissante et chargée de sel de montagne arrive au sommet des centaines de bassins d'évaporation. Ils sont remplis au fur et à mesure à l'aide de canaux qui les relient entre eux et sont alternativement ouverts ou fermés pour permettre ou non le passage de l'eau. Chaque bassin est rempli deux fois pendant la saison sèche. Cela permet de récupérer du sel de trois qualités différentes : une pour la consommation, une pour les animaux et le dernière pour les routes et l'industrie. J'imagine que dans l'industrie, il y a la fabrication d'accumulateurs en tout genre plus que l'industrie alimentaire.
Nous suivons le petit ruissellement haut au dessus du fond du canyon et cela déstabilise un peu Nora qui chargée de son sac marche d'un pas peu assuré. Nous descendons ensuite vers le fleuve Urubamba et faisons du stop qui s'avère fructueux mais payant comme c'est souvent le cas au Pérou. Le conducteur va sans doute chercher des gens qui reviennent de Machu Pichu et nous emmène directement à Ollantaytambo.
C'est drôle de se trouver dans cette ville quand on ne va pas ou ne revient pas de la citadelle cachée des Incas. Les guides qui font visiter les ruines qui surplombent la ville ne manquent pas une occasion pou faire le parallèle avec la cité qui va être visiter par l'ensemble des touristes. Les ruines d'Ollantaytambo sont comme la mise en appetit pour le clou du spectacle Inca. J'aimerais aussi retourner voir cette citadelle, à vrai dire, on regrette un peu de ne pas avoir pris plus de temps dès le départ pour pouvoir faire un peu plus de choses. Cependant, nous avons déjà vu beaucoup de belles choses et beaucoup sont encore à venir.
Nous ne sommes pas seuls
Les ruines sont un peu intéressantes mais paraissent assez ternes après Pisac. Beaucoup de murs ont été refait à la mode de la Isla del Sol et finalement, le clou du spectacle est peu visité. La majorité des gens veulent voir, à bout de souffle, le temple aux énormes pierres qui surplombe la ville et passent complètement à côté du système d'irrigation et des fontaines situées en bas. J'avais découvert à Machu Pichu que les systèmes hydrauliques étaient le joujou des Incas. Ici, avec l'eau qui descend du glacier, le joujou devient un art. Que ce soit dans la ville ou dans le quartier des temples, le système d'irrigation et d'approvisionnement en eau montre une maîtrise parfaite du sujet avec la mise en oeuvre de techniques de constructions parasismiques. Les canalisations taillées dans le bloc sont sans doute les plus impressionnantes de toute.
La partie des bains est presque déserte

La fontaine du temple de l'eau
La plaza mayor est un peu plus clame maintenant que les aventuriers du chemin de l'Inca sont partis et d'ici trois quart d'heure nous devrions être en route pour la jungle. Nous y verrons sans doute moins de touristes et de congressistes herbalife que ces derniers jours mais bon, c'est le but aussi.

Le bolleto turistico est vraiment utile

Les pierres sont grandes

On peut dire qu'on aura utiliser notre bolleto turistico. Sur les 16 visites proposées dans le cadre du billet, nous en avons fait 11 et même si toutes ne se valent pas, toutes sont intéressantes. Les hauts-lieux du ticket sont sans aucun doute Pisac et Sacsayhuaman.
La partie non détruite de la forteresse
Sacsayhuaman est en fait un ensemble fortifié aux portes de Cuzco dont les murs sont construits en calcaire mais dont les blocs utilisés sont sans commune avec ce que j'avais pu voir auparavant. Ils font jusqu'à 4 mètres de haut et sont imbriqués les uns dans les autres de telle manière que même aujourd'hui, il est difficile de passer un doigts entre les énormes blocs qui constituent cet ensemble. Le site offre en plus la possibilité de voir la ville de Cuzco d'en haut et de voir la carrière dont était extraite la roche nécessaire à la construction de la forteresse ainsi que des canalisations d'eau. 
Q'enqo
Dans la foulée, il est facile de visiter Qenq'o qui était une sorte d'hôpital et qui se situe à quelques mètres de là. Beaucoup de ces lieux sont intéressants avec un guide qui n'est pas compris dans le billet. Nous glanons ça et là des informations dans une des cinq langues qu'ils nous est possible de comprendre et voyons bien que chacun raconte un peu la même chose en enrobant de manière différente. Un d'entre eux guidait un groupe de français et avait choisi comme enrobage le racisme de plus bas étages qu'il avait pu trouver. Cela avait l'air de plaire à une partie du groupe qui n'hésitait à donner dans la surenchère pour bien s'amuser. Tous les guides ne se valent pas même si en règle générale, ils disent la même chose. Toujours sur le même parcours, nous allons rendre visite à un temple de la lune qui est fermé. Des gens sont entrés mais nous n'osons pas franchir la banderole de chantier qui entoure le site. 
Puca Pucara

Tambomachay
Nous nous rendons donc au fort rouge (Puca Pucara) qui se dresse non loin du Tambomachay, où était vénérée la déesse de l'eau dont j'ai oublié le nom et qui servait de pavillon de chasse aux incas. Nous avons pu accéder à ce lieu grâce à la gentillesse d'un cuzquénien qui nous a emmené en voiture et sommes rentrés par un collectivo dans lequel il y avait beaucoup de places au départ mais ces dernières se sont faites de plus en plus rares jusqu'à avoir un mini-bus dans lequel personne ne pouvait plus rentrer.
L'après-midi fut destiné à la détente. Nous avons continué de glaner des informations sur la région dans laquelle nous allons partir demain puisqu'elle semble totalement sûre pour les touristes même si elle l'ai moins pour les militaires. C'est un peu comme la Corse ou la Sardaigne mais en version péruvienne. J'ai profité de mon statut d'européen super riche ou presque pour me payer un massage intégral avec des pierres chaudes effectué par deux masseuses pendant près d'une heure et demi pour la modique somme de 30€. Cela a eu pour effet, conjugué à la sieste du début d'après-midi, de me guérir complètement de cette toux qui me gênait depuis près d'une semaine. Dernier repas en amoureux dans un restaurant juste à côté de l'hôtel où nous dormions. Soupe et filet d'Alpaga avec une petite bière. La nuit sera réparatrice.
Une partie des terrasses de Pisac
La partie pour la noblesse
Nous partons pour Pisac le lendemain beaucoup plus tard que nous ne l'espérions. Qu'à cela ne tienne, le chauffeur du mini-bus qui nous emmène à décider de battre son record sur la distance et il ne nous reste plus qu'à espérer qu'il ait fait bénir sont bus à Copacabana. Nous arrivons donc à Pisac où, comme sur n'importe quel lieu touristique du Pérou, nous ne tardons pas à nous faire solliciter. Un taxi pour monter jusqu'au ruines ? Pourquoi pas ? Combien ? T'es pas un peu fou ? Même à Paris, le taxi coûte moins cher au kilomètre. Il faut plus de deux heures pour monter à pied ? On s'en fout, on va prendre un autre taxi. Il n'y a qu'une compagnie. On va voir... Nous filons de ce pas à l'office de tourisme officiel de la ville de Pisac qui est a priori financer par la seule compagnie de taxi de la ville. Vous voulez monter à pied ? Il faut trois heures juste pour arriver à l'Intiwatana. Ayant compris que les deux étaient de mèche, on se dirige vers une compagnie de transport qui fait Cuzco-Pisac pour demander s'il n'y a pas d'autres moyens de monter. Un bonhomme d'une bonne quarantaine d'années et qui n'a pas mangé que du quinoa dans sa vie nous dit qu'il fait l'ascension en quarante minutes à pied. Il nous dit qu'en prenant des photos, il faut une heure. J'aimerais prendre mon chronomètre mais c'est la première information digne de confiance que nous avons. Nous achetons de quoi manger pour ne pas mourir pendant l'ascension et la vendeuse du magasin nous confirme qu'il faut un peu plus d'une heure pour monter. Si on ne s'était pas fait agresser par ce chauffeur de taxi à 20€ les 5 kilomètres, on y serait déjà. 
Des étagères dans un grenier
Chaque virage de la montée ne manque pas de nous surprendre et le nombre et l'étendue des terrasses y sont pour quelque chose. Nous décidons devant l'ampleur des ruines d'investir les 20€ dans un guide pour nous montrer le chemin. Pour en trouver un, nous nous dirigeons vers l'entrée du site réservée aux taxi et aux bus en traversant les terrasses qui sont en chantier et occupés par une bonne cinquantaine d'ouvriers. Nous rencontrons Roosvelt qui est un jeune homme issu de la communauté du pied des ruines qui parle anglais.
La partie des ingénieurs à Grenoble
Nous commençons la visite par le bas des ruines où vivaient les contremaitres. Les explications sur les méthodes de construction qui permettent de voir l'époque d'édification de l'habitation et la qualité des habitants. Il y a aussi de greniers car Pisac sert avant tout de lien entre la partie jungle de l'empire et la capitale. Quand il voit que je baragouine suffisamment d'Espagnol et que Nora est capable de comprendre il passe à cette langue dans laquelle il est plus à l'aise. Il y a maintenant en face de nous deux choses qui témoignent de la décadence de la ville après l'arrivée des conquistadors. La première est la pierre devant servir de base à des canalisations et qui n'est pas achevée et la seconde est les 3750 tombes pillées à la recherche de métaux précieux. Le chantier titanesque a été stoppé net quand les premiers évangélisateurs ont interdit l'accès aux sites de peur que les autochtones continuent d'adorer leurs dieux. Nous continuons vers la ville haute où la noblesse et le clergé avaient leurs quartiers. Contrairement à l'époque féodale, les nobles se servaient de leurs mains pour produire des richesses nécessaires à l'empire mais aussi à leur consommation personnelle. C'est pourquoi parmi les ruines du quartier noble de Pisac, on trouve un atelier pour moudre le maïs destiné à la chicha et un élevage de cochons d'inde destinés à la consommation. 
Le quartier des temples à Pisac
Le chemin qui nous mène vers le quartier des temples nous permet de revoir une autre partie de la ville que nous avions traversé en montant et dont nous ne savions rien de plus que la fonction résidentielle qu'il nous est maintenant facile de reconnaître. Notre guide entre deux interprétations à la quéna qu'il a fabriqué lui-même nous explique que ce quartier était celui des ingénieurs agronomes. Nous passons dans le tunnel du puma en suivant la musique de la quéna et arrivons sur une plateforme de surveillance qui était garnie d'outil permettant de donner l'alarme grâce aux relais situés au sommet des montagnes un peu comme quand le Gondor appelle le Rohan dans le seigneur des anneaux. Il y a en plus des miroirs d'or et d'argent destinés à transmettre des messages simples et plus rapidement qu'avec les Chaski. L'arrivée au quartier des temples apporte également son lot d'émerveillement. Tout est construit dans le style impérial et il reste de beaux vestiges de la grandeur de ce lieu et du peuple qui l'a construit. Les explications sur les fonctions de chaque temple nous éclairent sur d'autres lieux que nous avons visité et nous remercions notre guide pour ce moment qui nous a sembler trop court alors qu'il nous a mené par l'histoire durant près de deux heures. Nous redescendons après un pic-nic dans une tour de garde et je ne manque pas de signaler au chauffeur de taxi qui a le culot de me reproposer son arnaque qu'il est un gros menteur.
Plus loin un de ses collègues, voyant que nous ne voulons pas prendre un taxi à quinze euros pour nous rendre à Urubamba car nous préférons payer trente centimes et prendre le bus, nous indique que l'arrêt de bus est une centaine de mètres plus loin. Ce sera démenti aussitôt par une femme qui attend elle aussi le bus et qui semble un peu exaspérée par ces pratiques. Le bus nous emmène à Urubamba et un homme originaire de la région où nous désirons aller entame la discussion. Il nous donne des conseils de visites et semble ne pas comprendre l'empressement qu'on les gens de la ville à dénigrer sa belle région pourvue selon lui de très bonnes infrastructures touristiques. Une fois descendu, j'entends un espagnol dire qu'il compte aller à Maras où nous voulons aller aussi et je lui demande s'il a des informations sur la possibilité d'y dormir. Il me répond qu'on lui a dit qu'il y faisait trop froid mais nous le retrouverons dans le bus pour Maras avec trois autres catalans de Barcelone. Selon le chauffeur de taxi que nous prenons pour finir la route, il n'y a qu'un hôtel mais cela n'empêche pas les catalans fort de leur nombre ajouter au notre de négocier le prix de la chambre. Heureusement. Il ne s'agit pas vraiment d'une chambre mais de deux dortoirs où la poussière jonche le sol et cela est heureusement un peu masqué par l'ampoule de 30W destiné à éclairer les quarante mètres carrés. Nous nous installons dans un dortoir, Jordi et Jeny dans un autre et Daniel et sa soeur, Sonia dans une chambre au rez-de-chaussé. 
La ballade valait le coup
Nous partons faire un tour pour admirer le coucher de soleil sur la vallée sacrée et sur ce que je suppose être l'Ausangate. De retour dans le village, nous croisons Daniel et Sonia qui nous annoncent avoir changer d'hôtel car le premier était trop miteux. Nous jetons un coup d'oeil au second qui ne semble pas beaucoup mieux que le premier. Ayant commander le dîner dans l'autre et l'estomac vide depuis le pic-nic de midi, nous décidons de nous contenter du premier. Nous passons un agréable repas en compagnie de Jeny et Jordi qui sont vraiment sympathiques. Peu de temps après, nous sommes dans nos dortoirs respectifs et dormons. Pas pour longtemps, déjà quelques minutes après le coucher, des lattes, enfin des planches étaient tombés de sous le lit en un nuage de poussière mais vers 23h, c'est l'ensemble du lit qui s'effondre avec nous dessus. Je vais voir la tenante de l'auberge pour lui signaler en espérant montrer que le prix négocier n'était pas si loin de la vérité.
Pour les fans des crop-circle
Ce matin, nous partons de bonne heure vers Moray. Il faut une grosse heure pour s'y rendre et ce lieu est un laboratoire agronomique inca constitué de trois groupes de terrasses concentriques qui permettaient aux ingénieurs de décider des meilleures cultures en fonction du rendements. Les plus bas étages étaient sensés correspondre au climat de la forêt amazonienne et plus les étages étaient élevés, plus le micro-climat créé devait se rapprocher de celui des montagnes qui entourent la capitale. Une fois le tour des constructions effectué, nous cherchons un taxi pour ne pas rentrer à pied. Il semble que les vingt-cinq soles soient une idée fixe chez les arnaqueurs de touristes du coin. Quand on est avare, il faut marché et nous prenons ce parti-là. Je fais du stop pour un camion sans trop y croire et suis agréablement surpris quand il s'arrête à notre hauteur et nous fait signe de monter dans la benne. A l'intérieur, il y a déjà quelques personnes. Un homme entame la discussion avec Nora et nous apprenons qu'ils vont vendre leurs productions au marché d'Urubamba. Il est vrai que nous sommes assis sur des sacs de patates, de houblons ou d'avoine. Derrière moi, des caisses de bière vides chargées en vue de récupérer la consigne. L'Europe est pour lui un concept étrange mais il nous parle de sa vie de fermier que sa langue maternelle est le quechua et c'est la langue qu'il parle avec les autres occupants de la benne. Le chauffeur nous laisse à Maras où nous devons récupérer les sacs. Il nous demande deux soles et se ravise en disant par personne. Même si ça sent l'arnaque nous payons de bon coeur en regard du service rendu mais également des vingt-cinq qui nous auraient été demandés par un taxi.
La prochaine étape pour nous se fera à pied. Il s'agit des salines de Maras qui se situe à un kilomètre selon la gérante de l'hôtel mais bien à cinq avec un peu d'objectivité, des sacs sur le dos et des genoux. Une fois arrivés, la vue est grandiose.