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samedi 13 octobre 2012

Des hôtels en Amérique du Sud...

Sur la isla del Sol, on avait cette vue depuis la chambre

Nous ne cherchons pas forcément le confort pour les hôtels mais les endroits qui correspondent le plus à notre budget, du coup, on trouve un peu de tout. Pour l'instant, la meilleure chambre est sans doute celle sur la Isla del Sol alors que la pire est celle de la nuit précédente à Copacabana. Il y a des fois, on ne se plaint pas trop puisque le prix de la chambre est plus qu'abordable mais c'est le tour qui est mis aux choses qui est surprenant. Dans le cas de Copacabana, si on exclu le fait que le plancher faisait un bruit laissant entendre qu'il allait s'effondrer à chaque pas, c'est la publicité qui annonce l'eau chaude pendant 24h alors qu'il n'y a même pas d'eau froide. On a le « cuisine et déjeuner inclus » de Tomepampa dans le même genre. Il y a ensuite la chambre un peu glauque mais avec des draps propres et à l'aménagement loin du standard annoncé. C'est le cas de l'hôtel dans lequel nous venons de passer la nuit. La porte et la fenêtre donnent sur le couloir donc autant dire qu'elles ne sont pas souvent ouvertes et la construction de la salle de bain semble postérieure à la chambre puisqu'elle laisse la place à un petit corridor ne menant nulle part et qui a été aménagé en un sorte de penderie pour faire croire que c'était fait exprès. A l'usage, la penderie se révèle difficile d'utilisation et l'accès à la salle de bain est rendu dangereux par une porte faisant moins d'un mètre quatre-vingt. Dans le même style, nous avons dormi à Cotahuasi dans une chambre tellement meublée qu'il n'y avait presque pas la place de poser les sacs au sol. Il est vrai que nous avons des gros sacs mais quand même. L'hôtel à Lima n'était pas d'un grand luxe mais la chambre située sur la terrasse était loin du bruit de la ville et des trois auberges de jeunesses qui sont côte à côte. Dans la catégorie supérieure, il y a la Casona Jerusalen à Arequipa avec une grande terrasse, un chambre propre et de l'eau chaude vraiment chaude ou encore celle de Takya à Puno avec l'eau vraiment chaude en moins.

Sur les frontières et le football...

Les suppoters ont la foi...
Finalement, nous avons abandonné le bus dans lequel nous avons retrouvé le couple de lettons car un des sites que je voulais absolument voir est la vallée qui relie le lac Titicaca à Cuzco. Or, à cause du match de foot entre la Bolivie et le Pérou, de la foire qui se tient à la frontière entre ces deux pays et de l'organisation catastrophique des douanes de ces deux pays, nous sommes restés bloqués pendant près de quatre heures à la frontière au soleil de midi sans pouvoir faire grand chose d'autre que la queue. En forçant un peu nous sommes quand même passé mais beaucoup de supporters s'impatientaient et je pense que la plupart de ceux-là ne sont pas arrivé à temps à La Paz pour voir le match.
Nous sommes arrivés vers 15h15 à Puno dans une gare routière bondé de supporters et dans une ville quasi-fantôme. Nous avions déjà vu à Santiago comment le foot pouvait s'apparentait à une religion dans ce sous-continent mais après avoir vu l'activité de Puno sans match et avec, il aurait était difficile de la définir par les mêmes termes. Nous avons trouvé un hôtel sur la rue piétonne de la ville et sommes allés boire une bière en regardant le match. Il s'est fini sur un match nul à un partout mais il était intéressant de voir qu'alors les européens ont une tendance affreuse à jouer la montre, les sud-américains jouent la fatigue de l'adversaire et les temps morts du match sont vraiment peu nombreux. Je ne suis pas non plus un spécialiste du football mais bon sur les matchs de l'équipe de France que j'ai vu, on a l'impression que les joueurs vont s'endormir et qu'il n'ont pas vraiment envie de jouer. Dans ce cas, tous les joueurs ont la soif de gagner et ils se donnent tous à fond. Il faut savoir que le match dont je parle se déroulait à près de 4000 mètres d'altitude et que tous les joueurs n'ont pas l'habitude d'évoluer dans ces conditions. Je dirais que la Bolivie méritait plus de gagner au vu de la seconde période mais je m'en suis bien gardé dans le bar rempli de supporters péruviens.
Nous avons donc un bus touristique avec guide et des arrêts ciblés pour un prix défiant toute concurrence mais bon, on est en hors-saison.

jeudi 11 octobre 2012

Journée de repos à la paz

Vue de La Paz après le coucher du soleil
Rien d'exceptionnel pour la soirée d'hier si ce n'est un restaurant caché sous les toits d'un édifice près de la plaza Murillo auquel j'attribue la Turista qui m'a tenu éveillé une partie de la nuit. J'oserais même accusé le refresco à la pèche qui a sans doute était préparé à l'eau du robinet. Si vous voyagez en Bolivie, évitez l'eau du robinet sauf dans des cas extrêmes de déshydratation ou faites-la bouillir avant. 
Le moment que j'ai sans doute préféré dans la visite alternative de la ville que nous a proposé Roberto est sans doute la vue qu'offre l'ascension vers le belvédère de la Plaza espana au soleil couchant avec le mont Illimani en fond de tableau. On ne peut pas vraiment dire que la ville soit belle mais la vue qu'elle offre des dizaines de belvédères qui entourent le canyon dans lequel elle a grandi et dont elle a maintenant débordé est vraiment magnifique. Une autre chose qui nous a particulièrement intéressé a été la discussion sur l'assurance des moyens de locomotion qui n'est obligatoire que depuis six ans. Nous avions remarqué à Copacabana les défilés de véhicules couverts de fleurs pour être bénis mais l'explication est que les gens ont plus confiance en la vierge que dans les compagnies d'assurance. Je ne crois pas vraiment, ni dans l'une, ni dans l'autre mais j'aurais plus tendance à faire confiance à la vierge qu'à une compagnie d'assurance... 
7ème étage
Puisque je parle de ça, les bruits du chantier à côté me font penser à l'assurance chantier qui est contractée par les ouvriers et dont j'avais déjà parlé au sujet du film « le cimetière des éléphants ». Les ouvriers travaillent aux sixième étage, au bord du vide, sans sécurité. Quand j'ai entendu un grand fracas derrière moi, je n'ai pas voulu me retourner, j'imaginais au moins un blessé, voire, plusieurs morts. L'offrande à la Pachamama a du les sauver car un coffrage d'une quarantaine de mètres carrés s'est détaché et une partie a chuté sur près de vingt mètres sans faire de victimes.
Aujourd'hui, nous avons prévu de ne pas faire grand chose pour reprendre un peu de force pour la visite des environs de Cuzco avec en ligne de mire Choquequirao. Ce lieu est à Machu Pichu, ce que Cotahuasi est à Colca pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents.

mercredi 10 octobre 2012

Isla del Sol, La Paz

Vue de l'île depuis le bateau
La soirée à Copacabana fut super avec notamment la rencontre d'une canadienne qui était au même restaurant que nous mais seule car son amie avait le Soroche, le mal des montagnes. Heureusement, il n'était pas aigu comme nous avons pu le constater dès le lendemain. La pluie, le vent et le froid ont eu raison de nos envies de camping en altitude. 
Nous ne sommes arrivés qu'en début d'après-midi à la Isla del Sol. Dès le débarcadère, nous avons senti qu'il s'agissait d'un lieu hautement touristique puisque les enfants comme les adultes étaient là pour nous amener chacun vers leur hôtel ou gîte. Nous en avons choisi un assez haut et la pente a failli avoir raison de notre détermination. Walter, le tenant du gîte, était plutôt sympathique, nous encourageait et nous donna même à respirer une sorte de menthe qui eu pour effet de libérer un peu les narines qui étaient de plus en plus prises à cause d'un rhume qui s'est installé sur la fatigue. La vue valait la peine que nous nous étions donné pour arriver jusque là-haut. Des enfants s'essayaient aux échasses et même si la petite maison dans laquelle nous nous sommes installé n'était pas un exemple d'isolation, elle était confortable. 
Les cumulus s'accumulent
Nous avons profité de la fin d'après-midi pour aller visiter ce qui est sensé être un temple au soleil mais qui n'est en fait qu'une mauvaise reconstruction sur des modèles architecturaux incas. Qu'à cela ne tienne, nous pouvons admirer la isla de la luna de l'endroit que nous visitons et rester perplexes en face des centaines de terrasses en friche ou en totale décrépitude. Walter a eu beau nous affirmer que les plantations allaient venir, j'ai vraiment des doutes sur une grande partie de l'île. Nous profitons de la soirée pour boire un peu de vin et déguster une bonne soupe déshydratée épaissie avec quelques pâtes. Le ciel s'est assombri très vite et nous entendons le tonnerre pendant une bonne partie de la soirée. L'altitude et la position de l'île font que le froid vient très vite et l'isolation dont j'ai parlé fait qu'il fait vite froid dans le gîte aussi. 
Vue de la fenêtre
Les couvertures étant conçues à la taille moyenne des boliviens, je me retrouve malheureusement souvent avec les pieds dehors. C'est pendant cette nuit -là que la gorge a vraiment commencé à me faire mal mais après avoir dormi sur le matin, ça allait mieux. 
Le lendemain, l'impression que nous avions eu sur l'abandon des terrasses s'est avéré vrai. L'île est partagée entre deux communautés qui exigent leur péage pour l'entrée sur leur territoire. Cet argent est tellement important pour eux que le billet est exigé au moins cinq fois pour la partie nord et trois ou quatre fois pour la partie sud. Seulement, la partie nord, la plus intéressante au niveau historique n'est pas la plus visitée car les bateaux qui déposent des touristes pour une heure ou pour une petite journée ne s'arrête que dans le sud plus proche de Copacabana. 
Du coup, les cultures sont nettement plus nombreuses dans la partie où il y a le moins de nuitées. Cela dit, le principal intérêt de l'île réside dans les terrasses et si elles tombent dans l'oubli, je crains que les simili-ruines qu'on rencontre ça et là sur l'île, ne présentent pas un attrait suffisant avec la concurrence qu'il y a dans la région et notamment dans la partie péruvienne aux alentours de Cuzco où l'effort est porté sur la qualité de rénovation plus que sur la rapidité. Nous avons suivi la route des crêtes qui s'étend sur près de dix kilomètres du nord au sud et qui est la moins accidentée. 
Autoroute des crêtes avec le péage
Nous avons mis deux heures sur les trois annoncées pour relier le nord de l'île, le rocher sacré d'où serait nés Mama Ocllo et Manco Capac les premiers Incas et une nouvelle réplique d'une temple ou d'une habitation, qui sait peut-être un hôtel pour les touristes de l'empire venu voir le lieu de naissance de leur fondateur. Nous avons fait la visite d'usage, pris les photos qui s'imposaient et cherché les deux autres sites inscrit sur la minuscule carte avant de découvrir qu'ils se situaient au sein d'une propriété privée. Le retour fut plus ardu puisque nous n'avions qu'un morceau de pain pour seul aliment durant les quatre heures et demi de marche. Nous avons souffert un peu la faim et beaucoup la chaleur en partant la fleur au fusil. Ca nous servira de leçon même si à l'heure où j'écris j'en paye encore le prix fort au niveau de la gorge. 
Le rocher sacré
Une table en pierre polie qui est d'époque
Le retour en bateau fut l'occasion d'une petite sieste et nous nous sommes jetés sur la première échoppe où les prix pour les touristes sont moins élevés que dans les gorges du Tarn pour acheter des gâteaux et de l'eau en bouteille Coca-Cola car l'eau bouillie, ça va bien un peu mais c'est quand même un peu dégueulasse. Nous avons acheté nos billets de bus pour La Paz et avons mangé un gros burger pour pas grand chose avant de commencer le voyage. 
Depuis un bout de temps, je me demandais s'il y avait un pont qui enjambé le lac Titicaca entre Copacabana et La Paz et faute d'avoir vraiment cherché la réponse, je ne savais pas. Le fait est que les paysages de cette péninsule au soleil couchant sont magnifiques et si on fait abstraction du chauffeur de bus qui fait la course avec un autre sur des routes au nombreux tournants, c'en est presque relaxant. Une fois arrivé à San Pablo de Tiquina, j'ai compris pourquoi il y avait une place à gagner entre les bus. Cette place, c'est celle sur une des barges qui attendent les véhicules. Nous descendons du bus pour aller prendre une barque qui navigue sur le détroit tous feux éteints pendant une petite minute avant que le pilote ne se rende compte qu'il n'y voit pas grand chose et attendons sur l'autre berge que le bus passe dans sa barge. Nous avons fini seconds, nous attendons donc plus longtemps que les passagers du premier bus. J'ai plus ou moins dormi le reste du trajet. 
La calle Jaen
Arrivés à La Paz, nous avons retrouvé Roberto (voir Ushuaïa et La Paz) chez les parents de qui nous sommes logés comme des rois. Cela va bien parce que l'altitude, le froid et la marche en autonomie sur mes réserves de gras ont quelque peu tourmenté mon état général. Ce matin, nous avons visité quatre musées qui pourraient n'en faire qu'un puisqu'il n'y a qu'un ticket pour les quatre et qu'ils se situent tous les uns à côté des autres. Je dirais que deux ne m'ont vraiment pas accroché, un m'a plu et un m'a vraiment intéressé. 
Ceux qui ne m'ont pas accrochés sont la Casa de Murillo, un révolutionnaire Paceno qui a mené l'insurrection face aux espagnols et le musée des lamentations sur la perte de la région d'Antofagasta au profit des Chiliens et qui permettait à la Bolivie d'accéder à la mer. La Bolivie était tellement triste après cette défaite qu'elle s'est senti obligée d'aller taper un peu les paraguayiens qui sont pourtant dans la même situation. Même si aujourd'hui, l'accès à l'océan est un droit clamé par le président Moralès dans toutes les réunions internationales et que je reconnais volontiers, l'existence d'un musée destiné à montrer que la Bolivie a été victime d'une trahison de la part du Chili me gène un peu. Pour ceux qu'intéressent les tenants et les aboutissants de cette guerre, ils existent de bonnes ressources sur Internet (guerre du pacifique) mais sachez que comme dans tout conflit personne n'est ni blanc, ni noir. Le musée de l'époque coloniale est tenu par la soeur de Roberto que nous avons donc rencontré et ce musée présente de nombreuses maquettes et scènes de l'histoire de La Paz depuis sa fondation en 1548 à nos jours. Si je me suis particulièrement penché sur les maquettes, c'est la mode des Chollas qui a intéressé Nora. 
Le summum pour moi des musées de la Calle Jaen est sans doute celui des métaux précieux où sont exposés de nombreux artefacts des périodes Tiwanaku (pré-inca) et Inca. L'or et l'argent sont travaillés de manière exceptionnelle et les différentes sculptures et céramiques montrent également une technique avancée d'artisanat. Pour chaque objet d'argent, une illustration montre un Inca avec l'attribut en question. J'y découvre des armes, des bijoux et des faire-valoir qui vont me permettre d'enrichir de détail les descriptions de mes personnages et de mes scènes de bataille. C'est sans doute pour ça que c'est celui que j'ai préféré.

dimanche 7 octobre 2012

Puno, îles Uros, Copacabana

Je disais donc avant que le bus ne reprenne sa route après avoir passer la frontière que les trains étaient chers et que nous nous étions réveillés hier dans des magnifiques paysages qui sortent complètement de l'ordinaire. Je pense que le summum est la Laguna Lagunillas qui est entourée de montagnes et dont les eaux reflètent le ciel.
L'arrivée à Puno est beaucoup moins enivrante si on fait abstraction du lac Titicaca sur les rives duquel la ville est assise. La plupart des constructions ne sont pas terminées et des tiges de métal plus ou moins longues pointent vers le ciel du premier étage en attendant d'être prises dans le béton pour former le second. Je ne sais pas si c'est une technique identique à la Grèce qui permet de s'affranchir de l'impôt foncier ou si simplement les gens n'ont pas suffisamment d'argent pour construire la maison dessinée par l'architecte. A la vue du nombre de maisons et d'immeubles en général non-terminés, j'opterais plus facilement pour la première solution.
Nous avons trouvé un hôtel sympa à deux pas de la Plaza de Armas qui s'appelle Taika dans lequel il y avait accès à la cuisine. Nous avons ensuite profité de l'après-midi pour faire une des attractions clefs de Puno que sont les îles flottantes Uros. Nous avons donc pris le bateau avec une grosse dizaine de touristes sud-américains, ce qui a de quoi surprendre quand on sait que Puno est la capitale touristique péruvienne du lac Titicaca. Cela ne nous change pas trop puisque depuis peu, on évolue surtout avec des gens du coin. Les îles sont construites sur des concrétions de joncs flottantes qui doivent être renouvelées tout les vingt jours environ. Le guide nous présente les méthodes de vie ancestrales et actuelles de cette communauté qui vivait en grande partie de la pêche dans le lac avant que les saumons et les truites ne soient introduits et dévorent les petits poissons du lac qui n'a aucune connexion à la mer. L'isolement de cet écosystème a fait que comme pour Iguaçu, les poissons y sont plus petits que dans les rivières connectés à la mer ou à l'océan et propice à leur remonté par les saumons, les truites et d'autres poissons plus gros et carnivores. La reconversion passe surtout par le tourisme. Nous, gringos, avons droit à un traitement spécial puisque nous sommes invités dans la cabane du président des Uros qui faisant suite aux lamentations du guide sur la difficulté de vivre sur des îles flottantes, nous fait un speech sur le canevas que sa femme met vingt-et-un jour à faire et qu'il nous vendra moitié prix parce qu'on est pas nord-américains ou allemand. Heureusement que les nord-américains nous ont libérés des allemands sinon on se retrouverait à payer le prix fort dans les pièges à touriste. Je lui explique calmement que mon sac est déjà assez lourd sans y mettre des babioles qui ne me serviront pas beaucoup en cas de randonnée en autonomie mais il insiste. Ce cinéma exaspérant durera une petite vingtaine de minutes pendant lesquelles nous n'avons rien vu de la vie sur ces îles. C'est en faisant gentiment le forcing avec une argentine et une péruvienne que nous pouvons retarder un peu le moment du départ vers l'île « caféteria ». Au début, nous aurions bien pris leur barque en jonc pour deux euros trente mais après l'épisode de « t'es un gringo donc tu casques », on avait moins envie. Les péruviens et les argentins ont aussi été un peu exaspérés par ce traitement spécial. Ce n'est pas qu'ils avaient envie de se faire harceler mais qu'ils trouvent que ça donne une mauvaise image au pays en général. Nous avons profité de la soirée pour boire un peu de bière dans le patio de l'hôtel et se reposer après la nuit de bus.
Ce matin, alors que rien ne le laisser présager est arrivé une chose presque incroyable. Dans le bus qui devait nous amener vers la ville bolivienne de Copacabana, nous nous sommes assis en discutant de n'importe quoi. Tout d'un coup, Nora me dit : « Domaju ka to pari ir no manas tautas ». Je trouve un peu absurde qu'elle parle en letton d'un couple assis juste à côté de nous s'ils sont effectivement letton mais ne me formalise pas puisque nous avons l'habitude d'utiliser cette langue quasi-secrète pour parler des gens autour de nous. Au fur et à mesure, l'impression se confirme et nous sommes assis à côté des seuls lettons qu'il nous ait été donné de rencontrer durant tout le temps passé en Amérique du Sud. Ils auraient pu s'assoir au fond du bus et nous ne serions jamais parlé mais là, ils étaient assis juste à côté et on a pu taper la causette durant une bonne partie du trajet. Enfin, surtout Nora car dès que j'ouvrais la bouche je mélangeais un peu le letton et l'espagnol. Le passage de la frontière a été long comme d'habitude mais cela m'a permis de refaire un peu le retard que j'avais dans la tenue de mon carnet de voyage.
Demain, nous avons prévu de prendre le bateau pour aller sur la Isla del Sol et camper dans ce lieu sacré des Incas puisque les premiers d'entre eux sont sensés être nés du soleil et de la terre sur cette île. Nous camperons normalement là-bas et rentrerons après un petit passage par la Isla de la Luna à Copacabana pour prendre un bus pour La Paz.

samedi 12 mars 2011

Du retour à la normalité...

En feuilletant le journal local, les aventures en Amérique du Sud ne manquent pas et le journal ne manque pas d'en parler. Ce soir, nous irons voir une conférence sur deux jeunes ayant accompli un défi jeune en Bolivie pour construire avec des communautés de l'altiplano, des fours solaires. Cela est doublement intéressant pour moi car les deux domaines me passionnent particulièrement. A côté de ce projet, ils ont voyagé le long d'un itinéraire que nous avons plus ou moins suivi nous aussi. On retrouve beaucoup d'analyses des différents pays et villes dans leur carnet de voyage. Je n'ai pas tout lu mais l'analyse de Cusco est plutôt intéressante. Je ne sais pas s'il est possible de faire quelque chose pour sauver les cusquegnos de la vague de touristes, je ne sais pas si les gens qui vendent de l'artisanat n'ont pas été sauvés de la misère par le tourisme, je ne sais pas si la vie dans la région serait meilleure sans les touristes et je crois que beaucoup d'habitants ne veulent tout simplement pas voir partir les touristes. Par contre, je suis sûr que la vie serait meilleure pour les habitants de la région si les infrastructures locales de tourisme leur appartenaient. Car le dictateur qui dirigeait le pays dans les années 1990 et qui a privatisé le pays l'a fait aussi pour de nombreuses infrastructures touristiques notamment le train qui dessert la vallée de l'Urubamba où se trouve Machu Picchu. Le site fut sauvé in extremis de la privatisation. A cette époque, une pierre a été déplacé pour permettre l'atterrissage d'hélicoptères, l'ensemble était voué à la vente et les abords étaient promis à l'exploitation touristique à outrance par celui qui a été jugé pour crimes contre l'humanité et condamné par la suite. Le destin de ce dictateur a été joué en partie sur une histoire de publicité sur le site de Machu Picchu. Une grue s'est écrasée sur Intiwatana, l'unique observatoire inca ayant survécu à la folie destructrice des inquisiteurs espagnols.

Plus d'infos sur le voyage de Nathalie et Eddie : http://www.altine.fr

Un four solaire dans la communauté Diaguita à Horcon (Chili)
Un marché spécial touristes à Cuzco
La pierre irrémédiablement détruite (l'impact est sur le premier étage)

mardi 4 janvier 2011

Premier de l'An à La Paz et voyage à Cuzco

Nous sommes passés de 2010 à 2011 au sommet d'une colline qui s'appelle Kili-Kili et qui surplombe la ville de La Paz d'où nous avons vu un spectacle magique. Avant, nous avons visité la ville qui s'apprêtait pour le changement d'année. Les marchés étaient couvert de fausse monnaie destinée à garder de l'argent pour l'année à venir, de sous-vêtement jaune ou rouge destiné à apporter de l'argent ou de l'amour et d'articles plus courant pour la fête (pétards, cotillons, feuilles de coca...). Je vous laisse admirer le spectacle du passage à 2011.
Ensuite nous avons fait la fête chez Soky qui nous a également offert l'hospitalité pour deux nuits. Le premier de l'an a été dignement fêté dans la danse et avec une adaptation du jeu "loup-garou" qui nous a fait rire. Nous avons visité les environs de la maison le lendemain et sommes montés sur des hauteurs qui nous ont offert un nouveau visage de la ville.
Pour terminer notre périple bolivien, nous avons regarder le cimetière des éléphants qui raconte les derniers jours d'un alcoolique qui se suicide dans une lieu clos en ingurgitant des litres de tord-boyaux sans manger. Il meurt après 6 jours de cette diète mais en ressassant les souvenirs qui l'ont mené là. Une enfance empreinte de violence, un alcoolisme précoce qui le gène dans ses relations amoureuses et l'entraine auprès des pires gangsters de la ville. Enfin, il sacrifie son meilleur ami pour l'érection d'un gratte-ciel pour pouvoir acheter à boire. 
C'est en repensant à ce film que nous avons attendus le lendemain notre bus pour Cuzco. Il a eu deux heures de retard à cause du chauffeur titulaire qui était encore bourré, sans doute sous les effets conjugué du premier de l'an et de la rétraction du gouvernement sur la loi concernant le pétrole. Le trajet est magnifique et permet de longer le lac Titicaca mais exténués par la journée de jeun que nous a imposé la compagnie qui promettait les repas à bord.
La ville de Cuzco est magnifique et sans doute la plus belle que j'ai vue ici en Amérique du Sud. Les fondations des bâtiments coloniaux sont celles de la ville inca qui sont restées intactes malgré les différents tremblements de terre. Dans une grande partie du centre de la ville, les murs à nu permettent de contempler le génie bâtisseur du peuple qui a dominé les Andes. Le premier hotel dans lequel nous sommes resté nous a permis d'avoir une vue panoramique sur la ville à un prix des plus abordables mais le second nous a encore plus agréablement surpris (si on oublie la consistance du petit déjeuner). Il est situé dans le quartier de San Blas et nous permet de jouir d'une vue encore plus large sur la ville mais aussi sur les montagnes environnantes. Cela nous a permis de voir les nombreuses croix et vaches positionnées sur le faite des maisons et destinées à protéger la constructions. Cela nous rappelle à quel point les sud-américains que nous avons rencontré sont superstitieux.
Nous allons partir demain pour Machu Picchu pour lequel je brule d'impatience.


Faudrait pas me prendre pour un pigeon

Encore un 4000m à mettre à mon compte

Le lac Pipicaca (c'est pour toi Alain)

Il parait qu'ils portaient jusqu'à trois pierres sur chaque bras

On voit bien les différences en partant du bas vers le haut
Cuzco est aussi belle de nuit

vendredi 31 décembre 2010

On en a eu pour notre argent

En partant de Sucre à deux fois le prix habituel, on se disait que c'était un peu cher et qu'on aurait peut-être du attendre une accalmie dans la grève qui touche le pays avant de se décider à bouger. Finalement, le programme était au niveau du prix du voyage.
Tout a commencé par une visite du marché campagnard de Sucre du haut d'un bus panoramique où des acteurs faisaient semblant de traverser juste devant le bus au péril de se faire écraser. Nous avons ensuite remonté la route de Potosi pour nous retrouver rapidement en altitude où la deuxième attraction du voyage nous attendait. La ville d'Oruro étant bloquée par les manifestants (sans doute des acteurs payés par la compagnie), nous avons du faire un détour à travers les champs et les marécages. Ca bouge mais nous sommes un peu jaloux car nous voyons que tous les bus font de même. C'est difficile d'avoir l'exclusivité dans le tourisme sud-américain. Les occupants d'un bus sont même plus chanceux car leur compagnie a réussi à faire croire que le bus s'était embourbé. Notre jalousie envers eux ne sera pas longue car une dizaine de minutes plus tard, notre bus est bloqué et nous devons descendre pour permettre au bus de perdre du poids. Cela n'aide pas beaucoup car pour faire durer le plaisir, notre chauffeur a eu l'idée qu'on parfois les russes (mémoires de mon voyage en Russie) de faire patiner le véhicule. Le bus est donc enfoncé dans le gravier entre les deux essieux et les autres touristes sans doute morts de jalousie sont obligés de passer à côté en n'ayant pour seule consolation que la photo des trois membres de notre équipage en train de creuser le sol sous le bus. Après une demi-heure d'efforts auxquels nous avons eu le droit de participer, nous avons donner une pousse au bus en coordination avec une accélération effective et nous sommes repartis. Nous avons du redescendre une fois du bus pour un passage difficile à négocier et nous avons pu nous rendormir jusqu'à Patacamaya où des manifestants faisaient semblant de nous empêcher de passer en nous gueulant des choses pas vraiment gentilles enfin surtout à notre chauffeur. En truquant un peu le code de la route, nous sommes parvenus jusqu'à El Alto mais après que notre chauffeur a passé habilement deux barrages, il a du se rendre et céder aux manifestants. Nous avons donc rejoint l'entrée de La Paz à pied où nous sommes montés dans un camion de l'armée dans lequel s'entassaient les travailleurs habitant la cité-dortoir d'El Alto. Les militaires étant des gens organisés, nous attendions en file indienne (ou devrais-je dire quechua) notre tour dans le convoi. Nous avons ensuite cherché un hôtel et le calme du centre-ville était épique puisqu'à cause des barrages filtrants, il n'y avait aucune voiture en ville. Le calme fut vite troublé par les manifestations mais à deux ou trois pétards près on arrive au niveau français.
Première attraction : descente des bagages à la corde

L'excavation

Les travailleurs pressés et le barrage en fond

L'entrée dans le camion baché cernés de militaires nous a fait penser aux heures les plus sombres de l'histoire européenne

La grève continue en Bolivie

Les déclarations du président Evo Morales étaient attendues par les différentes organisations ouvrières et syndicats de transporteurs en espérant qu'il mettrait un point d'arrêt à l'ordonnance qui annule les subventions sur l'essence. Ce ne fut pas le cas. Il a non seulement appuyé cette loi mais il a aussi fait un geste en direction des fonctionnaires de la police, de l'armée, de l'éducation et de la santé. Les réactions ont été fortes dans la capitale et la cité-dortoir de El Alto mais aussi à Santa Cruz et Potosi. Les enseignants et le personnel de la santé ont promis qu'ils ne se désolidariseraient pas de leurs concitoyens malgré le rehaussement du salaire minimum de près de 20% alors que l'armée et la police qui ont bénéficiaient des mêmes largesses étaient pris pour cible par les manifestants. Ces derniers n'ont pas hésitaient à affirmer qu'il s'agissait là d'un cadeau afin de leur donner plus d'ardeur dans la répression. Ce que nous avons vu ne nous permet pas d'affirmer que la répression policière soit évidente et les militaires s'affairent à protéger et acheminer les travailleurs qui ne peuvent pas ou ne veulent pas se permettre la grève. Nous avons par contre eu l'occasion de voir des manifestant s'en prendre à des automobilistes qui voulaient aller travailler et invectiver les chauffeurs de bus ne faisant pas grève.
Les médias sont partagés sur l'utilité d'une telle mesure. Ce qui la trouve justifiés pensent par contre qu'il aurait été bon d'échelonner les augmentations de l'essence.
Après réflexion, je pense qu'il est possible d'exploiter les ressources en hydrocarbure du sol bolivien et de les vendre à juste prix aux locaux. Le choix de vouloir aligner l'essence sur le marché international qu'on sait spéculatif va un peu à l'encontre de la politique d'Evo Morales et c'est ce que pense les boliviens interroger par les différentes télévisions sans pouvoir l'exprimer de manière aussi claire.

mardi 28 décembre 2010

Le Gasolinazo vu de Sucre : vers une grève générale en Bolivie ?

Le gouvernement Bolivien vient d'annoncer la suspension des subventions destinées à maintenir les prix de l'essence particulièrement bas depuis 6 ans. Il en a résulté une augmentation de 57% de l'essence et de 82% du diesel. Cette subvention était à double tranchant puisque d'un côté elle permettait de conserver des prix bas pour les gens les plus modestes, encore que ceux-ci ne soient pas doter de voiture particulière mais d'un autre côté elle encourageait la contrebande avec les pays voisins où l'essence est faiblement taxée et décourageaient les compagnies pétrolières intéressées pour exploiter les gisements boliviens. En effet, le baril était maintenu à un prix virtuel de 27US$ sur le marché bolivien alors qu'il s'échange autour de 93US$ sur les marchés internationaux. Les aides accordées coûtaient 380 millions de dollars américains (287 millions d'euros) que le gouvernement entant bien utiliser de différente manière. Le vice-président Alvaro Garcia Linera a estimé que cet argent devait rester en Bolivie plutôt que de s'échapper vers le Pérou, le Brésil, l'Argentine ou le Chili.

Cependant, les marchands et transporteurs privés n'ont pas hésité à augmenter les prix aux particuliers de 25% à 100% en laissant entendre que cela est dû à la hausse subite des prix du pétrole. Hors, il faut relativiser même dans le cas du transport, l'achat de carburants ne représente pas 50%. Même dans ce cas, l'augmentation justifiable peut atteindre 41%. Les habitants de Sucre se sont donc retrouvés au supermarché dimanche soir pour faire main basse sur le pain, l'huile et les autres produits qui font l'objet razzia lors de blocage du transport routier en France aussi. L'autre conséquence a été d'énormes files d'attente aux stations-services.
Les nouveaux prix ne reflètent pas la véritable augmentation du coût qui se situe autour de 7% pour la majorité des produits et autour de 25% pour le transport selon Luis Arce, ministre de l'économie.
File d'attente à une station service
de Sucre

La Central Obrera Boliviana (centrale ouvrière bolivienne) a annoncé, par la voix de son secrétaire général de Felipe Machaca la tenue d'une réunion exceptionnelle hier soir à La Paz et des assemblées consultatives des différents regroupement locaux pour voir comment faire abroger la loi qu'elle juge à l'encontre des plus démunis et particulièrement des chômeurs.
De son côté, Daniel Sanchez, président de la Confédération des Entrepreneurs Privés de Bolivie, a jugé qu'il s'agissait là d'une recette du FMI qui pousse à augmenter les prix du pétrole.
Pour l'heure, à Sucre, les voies de transport routier sont bloqués par une grève générale et illimité dans le transport routier. Ce blocage ne semble pas s'être étendu au secteur aérien où une majorité de vols sont assurés mais l'appel à la grève générale pourrait être émis entraînant un blocage total du pays.

Article sur la politique énergétique de la Bolivie

lundi 27 décembre 2010

Plus de sel, ni d'argent mais du Sucre

Pour faire plaisir aux adeptes de mes jeux de mots pourris, j'ose en faire un comme celui-ci. Nous avons en effet quitté Potosi pour Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie.
Avant de quitter la ville la plus haute du monde où nous avons célébré Noël, Nora a visité les mines de la ville, je n'y ai pas été pour les raisons énoncées dans le précédent billet. J'ai profité de ce temps pour créer une carte de notre itinéraire que vous pouvez voir sur la droite. Je ne peux pas dire que nous ayons vraiment fêter noël puisque l'ambiance n'y était pas vraiment et l'auberge n'avait rien organisé en ce sens. Nous avons fait un dîner en tête à tête avant de partir nous coucher assez tôt car fatigués par l'altitude. Les mineurs, leurs familles et les autres habitants de Potosi ont fêté à grand coup de feux d'artifice l'anniversaire de la naissance du Christ qui est dans ce pays fortement catholique une des plus grandes fêtes. Il est d'ailleurs intéressant de noter à ce sujet que les sud-américains prient beaucoup plus la vierge si on en croit le nombre de représentations du fils et de la mère.
Nous avons profiter du calme relatif du jour de noël et de l'acclimatation qui permet de ne pas être à bout de souffle après quelques pas pour pousser un peu notre visite de la ville. Nous avons fait l'expérience de la sollicitation active d'un enfant pour recevoir de l'argent. Jusque là, nous avions été abordés en bons gringos par des enfants ou des femmes voulant nous vendre des choses ou simplement de l'argent mais cette fois-ci, le gamin me tenait par le bras et tirant sous le regard de sa mère et je n'ai pas vraiment su comment réagir. Les diverses histoires entendues auprès d'autres voyageurs m'ont fait craindre l'approche d'un pic-pocket en herbe et j'ai tant bien que mal passé mon chemin. Cependant, l'insistance de ce gamin m'a troublé au point d'y réfléchir pendant un bout de temps. Nous savons que nous sommes dans un des pays les plus pauvres du monde mais cela donne quand même à réfléchir, surtout quand on a entendu dire que certains parents utilisent les enfants pour détourner l'attention pendant qu'un personne agile fait main basse sur des objets de valeurs. C'est ce qui s'est passé pour un couple de français rencontrés à San Pedro de Atacama. Mais il est impossible de ne pas penser que l'enfant poussé au désespoir en ce jour de noël ne tente pas le tout pour le tout avec des gens qu'il sait potentiellement riches. Nous avons ensuite assisté à une dispute en règle dans un cyber-café entre deux employées et une cliente a priori insatisfaite ou ne voulant pas payer. Étant de dos, je n'ai pas vraiment compris ce qui se passait mais après l'épisode de l'enfant, cela faisait beaucoup. La cliente est finalement partie sans payer et en éclatant un téléphone portable d'une des employées et avoir proféré force de gros mots. Cependant, la personne qu'elle avait appelée a donné son identité et je crois que le gestionnaire de la boutique a porté plainte. En gros, un jour de noël un peu bizarre.
Ce matin, nous avons visité la fabrique de monnaie de Potosi qui fut une des plus importante du monde à l'époque coloniale. A cette époque, le minerai extrait du Cerro Rico était traité sur place et la monnaie frappée de même. La visite est intéressante pour se replonger dans l'univers un peu fantastique de la course vers l'or dans les Andes, de l'acheminement parfois dangereux vers l'Europe et de l'accès à l'indépendance de la Bolivie qui passera par l'adoption de sa propre monnaie. Les salles immenses accueillaient des centaines de travailleurs sur lesquels on ne sait finalement pas grand chose. Mais que ce soit aux fourneaux dans lesquels étaient coulé les lingots de 25 centimètre de long sur 5 de large et de hauteur aux presses qui servaient à obtenir une fine couche d'argent dans lequel étaient découpés les pièces avant d'être frappées, on imagine qu'il y avait toute une foule pour faire marcher cette fabrique 24 heures sur 24.
Nous avons ensuite pris le bus vers Sucre qui se démarque considérablement de tout ce que nous avons pu voir en Bolivie. Contrairement à Uyuni ou Potosi, la ville de Sucre est propre et peuplée principalement de descendants de colons. Les descendants d'indigènes sont pour beaucoup vendant des babioles à même le sol ou mendiant de l'argent à la sortie du seul supermarché de la ville. Les bâtiments abritant les organes du gouvernement n'ayant pas été transférés à La Paz rappelle le style art nouveau que l'on voit à Riga situé au milieu des églises et autres constructions de l'époque coloniale. L'altitude étant moindre, les environs sont consacré à l'agriculture et les paysages sont également formidables. 
Demain, nous profiterons de la journée pour monter au sommet d'une colline qui surplombe la ville et visiter un musée d'art textile indigène que Nora veut voir à tout prix.

La fameuse quiche de noël préparée avec les moyens du bord

Potosi vue de haut

Nora part à la mine et en a une bonne

Les dos d'ânes n'ont pas disparu malgré l'asphalte refait à neuf

Les montagnes ont parfois des formes bizares
Tower bridge

Le clocher de la cathédrale de Potosi

vendredi 24 décembre 2010

Mes potes aussi aiment Potosi

Nous avons quitté Uyuni et son salar par une route magique pour arriver à Potosi. Le bus bolivien est une aventure à lui seul. Il faut arriver une demi-heure auparavant pour que le chauffeur puisse charger les sacs sur les impériales et beaucoup de locaux et de gringos nous ont conseiller d'attendre que l'échelle soit retirée pour entrer dans le bus pour éviter les disparitions de bagages. Nous étions les seuls gringos et les gens montaient encore alors que le bus était plein. Certains s'assoient sur des sacs de patates remplis de vêtements et autres effets personnels et la majorité est habillée à la mode Quechua. Nous sommes loin des bus cama d'Argentine ou du Chili et de leur ambiance aseptisée. Ici, pas de films, pas de service à bord mais un arrêt dans un village perché dans la montagne pour manger dans une maison où la mère cuisine et la fille tient la caisse du haut de ses 8 ans. Cela l'entraîne au calcul mental même si quelques lacunes paraissent. Le bus fait semblant de repartir deux fois pour effrayer les retardataires. Les paysages sont tout simplement sublimes même si l'altitude est éprouvante à cause du manque d'oxygène. 
Nous sommes arrivé dans la ville minière de Potosi qui a fourni en or et en argent l'Espagne et par là l'Europe entière. Aujourd'hui, les mines sont peuplées de mineurs travaillant en coopérative pour extraire les quelques restes de minéraux de la montagne qui domine la ville. Beaucoup d'agences de tourisme proposent des visites de la mine où les mineurs majeurs sourient aux touristes contre des feuilles de coca ou des rafraîchissements. La plupart d'entre eux commencent à l'adolescence et travaillent jusqu'à 12 heures par jour. Il y a fort à parier que les galeries visitées par les touristes ne sont pas les pires et ne sont pas celles non plus où il est possible de croiser des mineurs mineurs. Pour cette raison et aussi à cause de ma gorge fragile, je ne ferai pas l'excursion mais Nora devrait descendre voir ce qui se passe dans les galeries où la chaleur atteint 45ºC et la poussière minérale est omniprésente et irritante pour les voies respiratoires. 
La ville de Potosi en elle-même vaut le détour. C'est une ville coloniale fondée pour l'exploitation des minerais enfouis sous le Cerro Rico qui domine la ville. Nous sommes dans une auberge situé dans une maison de l'époque coloniale avec deux cours intérieures. Les prix sont incroyablement bas comparés aux deux pays traversés précédemment surtout au marché. Les supermarchés n'existent pas forcément en Bolivie même dans une ville de la taille de Potosi nous allons donc au marché. Les échoppes y sont tenus par des femmes dans des habits de couleur et les prix y sont encore plus bas que dans les épiceries. Il faut cependant choisir ses fruits et légumes et éviter la viande ou le poisson qui restent la journée à l'air libre. Pour en revenir au style architectural de la ville, il faut s'imaginer d'abord une ville couchée sur une pente abrupte où les constructions dépassent rarement deux étages et dont les couleurs sont variées. Le centre-ville s'articule autour deux de places plantées d'arbres en gardant le plan orthogonal cher aux colons de tous pays. La difficulté réside dans l'ascension des pentes dont nous avions connu le désagrément à Ushuaïa mais en ajoutant le manque d'oxygène à plus de 4000 mètres d'altitude.
Nous passerons noël ici avant de partir pour Sucre dimanche et ensuite La Paz, Machu Pichu et Oxapampa où nous sommes attendus pour notre deuxième volontariat du voyage.
Je vous souhaite à tous un joyeux noël...
Une des montagnes sur la route

Une femme habillée à la mode locale

Une rue de Potosi avec le Cerro Rico
 Un geyser...

mardi 21 décembre 2010

Salar d'Uyuni et autres curiosités boliviennes

Nous avons quitté le désert d'Atacama du côté chilien pour l'altiplano bolivien. Avant de partir, nous avons profité de deux petits bains d'eau salée. La première lagune était tellement salée que nous n'avions pas besoin de nager pour maintenir la tête hors de l'eau. La seconde nous a permis de laver un peu le sel que nous avions accumulé lors de notre premier bain. Nous avons ensuite profité du soleil couchant sur la plaine de sel d'Atacama en buvant un petit pisco sour.
Les frontières terrestres du Chili avec ses voisins sont délimitées principalement par les Andes sauf pour le Pérou au niveau du pacifique et l'Argentine au niveau de la terre de feu.  Celle avec la Bolivie est particulièrement haute et est l'objet de ressentiment du côté bolivien et d'une fierté parfois déplacée du côté chilien. Le Chili ayant gagné la guerre du Pacifique contre la Bolivie et le Pérou en cédant la Patagonie à l'Argentine pour qu'elle n'entre pas en guerre, l'accès de la Bolivie à la mer est passé sous contrôle chilien. Cette partie du territoire est particulièrement riche en cuivre et est un lieu privilégié par les européens et les japonais pour l'installation de télescopes géants. La frontière, définie en 1904, est la ligne de partage des eaux et elles se partagent à 4800 mètres d'altitude. La montée vers le col se fait assez rapidement même avec un minibus et si le mal des montagnes nous a épargné, les premiers efforts se font tout le temps avec le souffle court, les poumons cherchant désespérément de l'oxygène pour alimenter les muscles. Si les frontières chiliennes sont un vrai casse-tête administratif, la frontière bolivienne se passe sans souci. Une américaine de notre groupe résidant au Chili ne nous a pas suivi en Bolivie à cause des formalités chiliennes. Dès les premiers kilomètres, la magie de cette partie volcanique de l'altiplano andin nous tient sous le charme. Les différentes oxydations des minéraux issus du volcanisme donnent aux lagunes et aux montagnes des couleurs inimaginables. A l'image de la région de Cafayate et de celle de Mendoza, ces couleurs sont au nombre de sept. Nous avons commencé par une lagune blanche pour poursuivre avec une verte. Nous avons pu profité d'un bain chaud en pleine nature à 4500 mètre d'altitude grâce à une source sortant à la température de 30ºC. Tous ces endroits sont séparés les uns des autres par des étendues désertiques de sable ou de roche. Nous avons ensuite pu observer de près des geysers et des fumerolles suivant les mêmes coloris. C'est impressionnant de voir la boue bouillonnante et les colonnes de fumée sortant du sol. Les rares endroits de pâtures sont peuplées de lamas et de vicuñas. Nous sommes arrivé dans un refuge situé au milieu du désert sur les flans d'une montagne donnant sur une lagune qui devient rouge le soir quand le vent se lève. Nora n'a pas pu observer ce spectacle à cause d'une insolation qui fut heureusement vite oubliée.
La deuxième journée a pour but de nous amener sur les bords de la plaine de sel d'Uyuni en suivant des lagunes peuplée de flamands roses. L'activité volcanique dégage beaucoup de souffre et le pourrissement des algues laissées à l'air libre par l'évaporation donne à certaines lagunes une odeur plus que désagréable. Nous nous sommes également arrêtés près d'une formation rocheuse aux aspects surprenants, la plus connues étant l'arbre de pierre mais je vous laisse découvrir celle que j'ai trouvé et qui a beaucoup fait rire Fabiano notre guide Aymara. Le reste du voyage nous a permis d'observer l'altiplano et ses volcans et d'atteindre un hôtel construit en sel. Les murs sont des blocs de sel découpés dans la plaine de sel et sont joints par du sel humidifié. Le sol est couvert de sel, ce qui n'est pas forcément pratique avant l'accès au lit. Nous avons bien mangé et même goûté un peu de vin bolivien qui eut vite fait de nous monter à la tête à cette altitude et après la journée harassante.
Ce matin, nous nous sommes levés à 4h30 pour pouvoir observer le lever de soleil sur la plaine de sel d'Uyuni. Le spectacle vaut la courte nuit. Pour s'imaginer la chose, il faut avoir vu une plaine de sel ou une mer sous une couche de glace. Ici, oubliez le golfe de Riga pris sous la glace puisque l'étendu plane de sel fait 160 kilomètres de large pour 200 de long. Les prises de vue sur cette étendue sans frontières se basent principalement sur la perspective. Une séance est même prévue au beau milieu de nulle part pour laisser libre court à l'imagination. Au milieu de ce qui s'appelle en espagnol salar d'Uyuni, se trouve un île couverte de cactus pour certains milénaires et atteignant des hauteurs allant jusqu'à 15 mètres. Le sommet de cette montagne était un lieu de sacrifice à Pachamama, la terre-mère, d'un lama pour avoir de bonnes récoltes. Le changement climatique étant perceptible ici aussi, les saisons sont de plus en plus sèches et l'agriculture devient difficile avec des saisons pluvieuses de moins en moins généreuses à des hivers encore plus secs. Les enfants ont même pris l'habitude de ne plus colorer le sommet des montagnes en blanc. Le second impact à court terme et la disparition des lagunes et de l'humidité qu'elles libèrent. Il en résultera l'extinction d'espèces de flamands roses propres à la région. Pour en revenir à l'île aux cactus, celle-ci est d'origine volcanique mais la roche basaltique est recouverte de corail fossilisé qui lui donne une couleur blanchâtre. Cette île était sans doute enfouie sous des mètres d'eau qui en disparaissant ont laissé du sel. La légende indigène est beaucoup plus belle mais au moins aussi triste que l'assèchement d'une mer. Deux volcans représentant les parents ont abandonné leur fils, l'île, qui a force de pleurer son esseulement a créer le salar puisque les larmes sont salées. Pour les géographes, la mer qui a existé à cette altitude et dont le lac Titicaca est un vestige est tout simplement due à l'élévation d'une partie de l'océan pacifique, les températures et la secheresse de la région ont crée la plaine de sel. Nous avons fini l'excursion par la visite du cimetière de trains d'Uyuni qui est malheureusement aussi celui de tous les détritus de la ville poussés par le vent venant du salar. La Bolivie ayant été mal gouvernée pendant des décennies, elle est un des état les plus pauvres du monde malgré ses richesses minérales, par conséquent, l'écologie n'est pas le souci premier des boliviens. Nous devrions nous diriger vers Potosi et Sucre dans les jours qui suivent et passer le premier de l'an aux alentours de La Paz en compagnie de Roberto que nous avons rencontré à Ushuaïa.

Il fait bon prendre un bain pour destresser

Mais ici, ça serait un peu trop chaud

Une algue donne une couleur rouge à cette lagune

Laissons libre court à l'imagination

Les flamands vivent dans une odeur de souffre prennante

La vue d'une montagne avec mes lunettes

Nous avons passé une nuit salée

Le soleil levant sur le salar

Ce n'est pas le plus grand

Je savais que Nora n'hésiterait pas á m'écraser

Mais je garde la main dessus

A ce moment, je cherche un arbre derrière lequel me cacher