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dimanche 7 octobre 2012

Les voyages forment la jeunesse, enfin, je ne suis pas sûr pour les bus péruviens

La vallée au soleil couchant
Pour commencer, je vais revenir un peu sur les aventures des derniers jours. Nous n'avons pas retrouver le précieux anneau que nous avons perdu mais nous sommes en grande forme et l'altitude ne nous gène pas vraiment. Nous avons bien retrouvé les deux filles qui étaient en même temps que nous près de la cataracte mais nous n'avons pas osé proposer de l'argent à deux personnes qui semblaient ne pas avoir ce que nous cherchions. 
Elles ont été plutôt sympathiques avec nous et ne paraissaient pas avoir quelque chose à se reprocher. J'aime à penser qu'elles n'ont pas trouvé cette alliance. Nous avons par la suite déjeuner avec deux français d'une quarantaine d'années qui vivent à Panama sur un bateau. Ils étaient très intéressants et avenants avec les visages portant les rides de la liberté. Ces rides sont celles qu'on attrape au soleil même si contrairement à d'autres, ils disent avoir travailler dur pour acheter ce bateau et qu'ils continuent de travailler pour vivre. Selon eux, de plus en plus de gens voyagent en bateau à travers le monde en vivant des rentes ou de la retraite. Nous avons échangé sur nos expériences de voyage et cette rencontre a été vraiment plus que plaisante. 
Le volcan secret
Nous sommes retournés à Aréquipa par le bus du soir mais pas avec la même compagnie. Le bus était un tout petit peu mieux mais le chauffard ne valait pas mieux. Avant que le soleil ne se couche, nous avons pu apprécier les paysages depuis la route qui serpente à flanc de montagne. Ces flancs sont couverts de terrasses et de petits villages auxquels nous n'avions pas prêté attention en venant et que nous ne pouvions pas voir quand nous étions au fond de la vallée. Une fois sur le plateau, nous avons pu voir des dizaines de parcs à lamas dominés par le un volcan magnifique dont je tairais le nom car je ne le connais pas. La nuit est ensuite tombée et l'angoisse avec. Il faut croiser des bus et des camions sur une route qui visiblement n'est pas spécialement faite pour ça. J'ai particulièrement eu peur quand nous avons croisé un bus et qu'assis devant sur la droite, j'ai vu que le vide était sous le devant du bus avec sans doute quelques centimètres entre la roue avant au dessus de laquelle je me trouvais et le ravin. Le second moment de frayeur a été quand nous roulions sur la panaméricaine à 70-80km/h alors qu'il y avait un brouillard épais qui ne permettait pas de voir à dix mètres. Mais bon, c'est le Pérou. 
La Laguna Lagunillas
Nous sommes arrivés, vivants, à l'heure, avec nos sacs et nous avons pu prendre un bus pour Puno dans la foulée puisque Julsa a un bus qui fait la liaison toutes les heures. Nous avons une nouvelle fois obtenu les dernières places, celles donc qui se situent au fond du bus mais cette fois près des toilettes. Elles puaient et pourtant n'étaient pas en service. Nous avons fini notre nuit sur les sièges qui étaient suffisamment doux pour permettre le sommeil. Au réveil, le soleil se levait sur un paysage splendide. L'herbe est courte et rare mais les montagnes autour sont également couvertes de parcs à lamas. Nous suivons une ligne de chemin de fer qui a récemment été remise en état. Il nous semble avoir entendu parler d'un train allant d'Arequipa à Puno mais rien n'est sûr. Le fait est qu'il est de plus en plus commun de voyager par ce moyen dans les Andes pour des prix de plus en plus exorbitants. C'est le cas du Tren a las nubes en Argentine, du train qui va à Machu Pichu, de celui qui traverse la Bolivie... Le marché est lucratif et cela permet quelque part de redynamiser un moyen de transport un peu moins polluant mais il est vrai que les prix sont rédhibitoires même pour les gringos. Dans la catégorie des trains les plus chers, Peru Rail qui exploite la ligne de Machu Pichu à Puno est celui affiche les prix les plus incroyables et à côté desquels le TGV sans la carte 12-25 paraît bon marché.

mardi 21 décembre 2010

Salar d'Uyuni et autres curiosités boliviennes

Nous avons quitté le désert d'Atacama du côté chilien pour l'altiplano bolivien. Avant de partir, nous avons profité de deux petits bains d'eau salée. La première lagune était tellement salée que nous n'avions pas besoin de nager pour maintenir la tête hors de l'eau. La seconde nous a permis de laver un peu le sel que nous avions accumulé lors de notre premier bain. Nous avons ensuite profité du soleil couchant sur la plaine de sel d'Atacama en buvant un petit pisco sour.
Les frontières terrestres du Chili avec ses voisins sont délimitées principalement par les Andes sauf pour le Pérou au niveau du pacifique et l'Argentine au niveau de la terre de feu.  Celle avec la Bolivie est particulièrement haute et est l'objet de ressentiment du côté bolivien et d'une fierté parfois déplacée du côté chilien. Le Chili ayant gagné la guerre du Pacifique contre la Bolivie et le Pérou en cédant la Patagonie à l'Argentine pour qu'elle n'entre pas en guerre, l'accès de la Bolivie à la mer est passé sous contrôle chilien. Cette partie du territoire est particulièrement riche en cuivre et est un lieu privilégié par les européens et les japonais pour l'installation de télescopes géants. La frontière, définie en 1904, est la ligne de partage des eaux et elles se partagent à 4800 mètres d'altitude. La montée vers le col se fait assez rapidement même avec un minibus et si le mal des montagnes nous a épargné, les premiers efforts se font tout le temps avec le souffle court, les poumons cherchant désespérément de l'oxygène pour alimenter les muscles. Si les frontières chiliennes sont un vrai casse-tête administratif, la frontière bolivienne se passe sans souci. Une américaine de notre groupe résidant au Chili ne nous a pas suivi en Bolivie à cause des formalités chiliennes. Dès les premiers kilomètres, la magie de cette partie volcanique de l'altiplano andin nous tient sous le charme. Les différentes oxydations des minéraux issus du volcanisme donnent aux lagunes et aux montagnes des couleurs inimaginables. A l'image de la région de Cafayate et de celle de Mendoza, ces couleurs sont au nombre de sept. Nous avons commencé par une lagune blanche pour poursuivre avec une verte. Nous avons pu profité d'un bain chaud en pleine nature à 4500 mètre d'altitude grâce à une source sortant à la température de 30ºC. Tous ces endroits sont séparés les uns des autres par des étendues désertiques de sable ou de roche. Nous avons ensuite pu observer de près des geysers et des fumerolles suivant les mêmes coloris. C'est impressionnant de voir la boue bouillonnante et les colonnes de fumée sortant du sol. Les rares endroits de pâtures sont peuplées de lamas et de vicuñas. Nous sommes arrivé dans un refuge situé au milieu du désert sur les flans d'une montagne donnant sur une lagune qui devient rouge le soir quand le vent se lève. Nora n'a pas pu observer ce spectacle à cause d'une insolation qui fut heureusement vite oubliée.
La deuxième journée a pour but de nous amener sur les bords de la plaine de sel d'Uyuni en suivant des lagunes peuplée de flamands roses. L'activité volcanique dégage beaucoup de souffre et le pourrissement des algues laissées à l'air libre par l'évaporation donne à certaines lagunes une odeur plus que désagréable. Nous nous sommes également arrêtés près d'une formation rocheuse aux aspects surprenants, la plus connues étant l'arbre de pierre mais je vous laisse découvrir celle que j'ai trouvé et qui a beaucoup fait rire Fabiano notre guide Aymara. Le reste du voyage nous a permis d'observer l'altiplano et ses volcans et d'atteindre un hôtel construit en sel. Les murs sont des blocs de sel découpés dans la plaine de sel et sont joints par du sel humidifié. Le sol est couvert de sel, ce qui n'est pas forcément pratique avant l'accès au lit. Nous avons bien mangé et même goûté un peu de vin bolivien qui eut vite fait de nous monter à la tête à cette altitude et après la journée harassante.
Ce matin, nous nous sommes levés à 4h30 pour pouvoir observer le lever de soleil sur la plaine de sel d'Uyuni. Le spectacle vaut la courte nuit. Pour s'imaginer la chose, il faut avoir vu une plaine de sel ou une mer sous une couche de glace. Ici, oubliez le golfe de Riga pris sous la glace puisque l'étendu plane de sel fait 160 kilomètres de large pour 200 de long. Les prises de vue sur cette étendue sans frontières se basent principalement sur la perspective. Une séance est même prévue au beau milieu de nulle part pour laisser libre court à l'imagination. Au milieu de ce qui s'appelle en espagnol salar d'Uyuni, se trouve un île couverte de cactus pour certains milénaires et atteignant des hauteurs allant jusqu'à 15 mètres. Le sommet de cette montagne était un lieu de sacrifice à Pachamama, la terre-mère, d'un lama pour avoir de bonnes récoltes. Le changement climatique étant perceptible ici aussi, les saisons sont de plus en plus sèches et l'agriculture devient difficile avec des saisons pluvieuses de moins en moins généreuses à des hivers encore plus secs. Les enfants ont même pris l'habitude de ne plus colorer le sommet des montagnes en blanc. Le second impact à court terme et la disparition des lagunes et de l'humidité qu'elles libèrent. Il en résultera l'extinction d'espèces de flamands roses propres à la région. Pour en revenir à l'île aux cactus, celle-ci est d'origine volcanique mais la roche basaltique est recouverte de corail fossilisé qui lui donne une couleur blanchâtre. Cette île était sans doute enfouie sous des mètres d'eau qui en disparaissant ont laissé du sel. La légende indigène est beaucoup plus belle mais au moins aussi triste que l'assèchement d'une mer. Deux volcans représentant les parents ont abandonné leur fils, l'île, qui a force de pleurer son esseulement a créer le salar puisque les larmes sont salées. Pour les géographes, la mer qui a existé à cette altitude et dont le lac Titicaca est un vestige est tout simplement due à l'élévation d'une partie de l'océan pacifique, les températures et la secheresse de la région ont crée la plaine de sel. Nous avons fini l'excursion par la visite du cimetière de trains d'Uyuni qui est malheureusement aussi celui de tous les détritus de la ville poussés par le vent venant du salar. La Bolivie ayant été mal gouvernée pendant des décennies, elle est un des état les plus pauvres du monde malgré ses richesses minérales, par conséquent, l'écologie n'est pas le souci premier des boliviens. Nous devrions nous diriger vers Potosi et Sucre dans les jours qui suivent et passer le premier de l'an aux alentours de La Paz en compagnie de Roberto que nous avons rencontré à Ushuaïa.

Il fait bon prendre un bain pour destresser

Mais ici, ça serait un peu trop chaud

Une algue donne une couleur rouge à cette lagune

Laissons libre court à l'imagination

Les flamands vivent dans une odeur de souffre prennante

La vue d'une montagne avec mes lunettes

Nous avons passé une nuit salée

Le soleil levant sur le salar

Ce n'est pas le plus grand

Je savais que Nora n'hésiterait pas á m'écraser

Mais je garde la main dessus

A ce moment, je cherche un arbre derrière lequel me cacher


vendredi 3 décembre 2010

Ca se mérite

Une légende Mapuche dit que les Alerces sélectionnent les humains qui peuvent les approcher. Il semble que nous en soyons. 
Nous avons visité Puerto Montt et Puerto Varas il y a déjà une semaine... La ville de Puerto Montt est un port dont l'industrie piscicole basée sur le saumon est mise à mal par un virus qui affecte les poissons. Du coup, les habitations changent beaucoup d'une rue à l'autre et certaines ne sont vraiment pas recommandable aux gringos. Nous avions pour nous accueillir un argentin ayant émigré en Chine puis au Pérou avant de venir vivre au Chili. La couleur locale dont se prévaut parfois le Couchsurfing n'était pas au rendez-vous mais la rencontre fut très intéressante. Nous avons également rencontrés deux grenoblois qui ont presque fini leur voyage en Amérique du Sud chez lui et les deux soirées ont été sympa dont une qui a commencé à Puerto Varas au bord du lac cerclé par les volcans. Nous sommes partis vers l'entrée du parc de l'Alerce Andino avec un peu de fatigue que nous comptions faire passer sous la tente dans un camping la première nuit. 
Le bus est loin de ce qui se trouve sur les grands axes argentins ou chiliens. Il ne dessert que quelque localités entourant le parc national et est donc peuplé de locaux, là où les bus de grandes lignes sont remplis de gringos. Le tarif est lui aussi complètement différent. Arrivés sur l'aire de camping, nous essayons de trouver la personne à qui nous devons payer l'entrée mais nous ne trouvons personne. Nous nous installons quand même selon les conseils d'un autochtone sur un site entouré d'arbres avec quelques boutons d'or au centre. La journée est magnifique et nous profitons pleinement du soleil. Bien nous en a pris...
Il s'est mis à pleuvoir dans la nuit et le matin la tente mais également les chaussures qui touchaient le double toit sont trempés. Nous attendons une éclaircie pour faire sécher et plier les affaires mais une fois que nous sommes prêts à plier la tente, nous sommes pris sous une nouvelle averse. Ce doit être la malédiction de l'Alerce. Qu'à cela ne tienne, nous allons attendre un jour de plus et fêter dignement l'anniversaire de Nora avec un bon thé et un gâteau. C'est sans doute un anniversaire dont elle se souviendra puisqu'elle l'a célébré autour du feu avec une marguerite et aux portes de l'été. Entre temps nous avons rencontré le garde-parc et essayer d'acheter une bouteille de vin dans le village de Correntoso qui nous a permis de découvrir une bibliothèque avec un accès à internet Bill Gates comme celle de Penkule, une église en bois et des magasins loin de tout ce qu'il est possible d'imaginer. Nous ne trouvons pas de vin, ni de viande mais avons fait une belle visite et trouvé du pain frais.
Le jour suivant, le soleil a complètement disparu mais nous avons eu le temps de faire sécher la tente pour partir. Nous partons donc vers l'entrée du parc pour aller marcher vers les Alerces. Nous sommes pris en stop par un camion transportant des ruches qui est prêt à nous conduire jusqu'à l'entrée du parc si nous sommes prêts à monter à l'arrière du camion avec des protections. L'Alerce nous appelle. Une fois à l'entrée du parc, nous apprenons que les fonctionnaires sont en grève pour 48 heures et que nous devons entrer à nos risques et périls. Nous lui signifions que nous avons prévu un retour pour jeudi mais que nous avons des vivres pour un jour et demi supplémentaire. Le chemin est glissant à cause de la pluie récente et des vieilles planches qui servent de passerelles au-dessus des cours d'eau et des marécages. Après une heure et demi de marche nous arrivons aux premiers Alerces millénaires mais notre but est d'atteindre un camp de base qui nous permettra d'accéder aux Alerces multi-millénaires. Nous passons tant bien que mal un torrent dont le pont a été emporté par la fonte des neiges et les pluies du printemps et arrivons assez vite au pied d'un géant de 2500 ans et d'un de ses frères de 3000 ans. Enfin, après avoir traversé un marécage sur des troncs, nous arrivons enfin au lieu de camp.
La nuit est humide mais comme nous ne devons rien plier, cela ne nous gène pas outre mesure pour partir voir le but de notre voyage qui s'appelle la cathédrale de Alerces. La légende frappe à nouveau. La pluie accélère au fur et à mesure que nous approchons du but. Nous sommes obligé par une petite crue de traverser un torrent en faisant du saut à la perche. Le chemin devient de plus en plus humide et la boue fait souvent place à de grosses flaques qu'il faut contourner. Après deux heures de marches au milieu des bambous, des fougères, des Alerces et d'autres essences de la forêt locale, nous arrivons au pied d'un groupe d'arbres gigantesques dont les plus maigres font deux mètres de diamètre. Nous prenons le chemin qui monte vers les plus vieux. La pluie devient encore plus drue et augmente en intensité jusqu'au moment où nous arrivons au pied d'un arbre faisant près de 5 mètres de diamètre et une soixantaine de mètres de haut. La pluie est battante et la prise de vue est difficile. Nous avons quand même clichés qui montre la grandeur du tronc mais toutes les photos de loin s'avèrent impossible. C'est la malédiction de l'Alerce, si on veut le voir, il faut le mériter. Alors que nous sommes réellement trempés, nous entamons la redescente. Les ruisseaux et flaques nourris par la forte pluie ont encore grossis. Nous espérons que le retour au campement sera possible mais nous retrouvons vite bloqués par le ruisseau qui avait nécessité nos compétences en athlétisme. Après une heure d'efforts infructueux de Nora pour trouver un passage en amont et des miens pour débloquer les troncs qui ont fait un barrage depuis notre premier passage, j'aperçois une racine qui traverse le ruisseau en aval de la cascade et un peu avant la confluence avec la rivière qui draine la vallée. Nous avons encore une fois déjoué la malédiction de la légende Mapuche. Nous arrivons au camp et tombons de fatigue après une petite soupe.
Le lendemain, le soleil semble vouloir gagner et le pluie a plus ou moins cesser durant la nuit. Nous avons cependant peur que le torrent traversé le premier jour avec les moyens du bord et le marécage ne soient plus praticable mais le soleil gagnant encore, nous sommes surpris de pouvoir traverser si facilement et arriver en deux fois moins de temps que ce qu'il nous avait fallu pour rejoindre l'entrée du parc. Nous redescendons dans la vallée à pied et quelques minutes après m'être convaincu de changer de chaussettes pour avoir les pieds plus au sec, un camion nous embarque dans le compartiment arrière jusqu'au village où le soleil brille. Nous avons vaincu la malédiction de l'Alerce.
Nous sommes arrivés en bus à Puerto Montt où nous restons dans une auberge familiale un peu sur les hauteurs de la ville.
La légende Mapuche est une invention mais les éléments étaient tellement contre notre progression que nous aurions pu y croire si on nous l'avait raconté avant.
Deux volcans au loin...

Début de soirée

L'église de Correntoso

Nora a soufflé une branche

En route pour les grands espaces

Une partie du chemin

La gourde fait 1,5 litre

Un pont qui n'inspire pas forcément confiance mais qui se passe bien

Comme vous ne pouvez pas le voir à cause du poncho et de la taille de l'arbre, j'ai perdu du poids

mais je n'ai pas rétréci

Je suis devenu gardien d'alerce et je vous le dit : "vous ne passerez pas"
Ici, la saison invite plus à célebrer Ligo et je cherche donc des fleurs de fougères avec Nora. Sur cette photo, j'en tiens une grosse...