jeudi 10 février 2011

La saison des pluies à l'équateur

De novembre à avril, c'est la saison des pluies. Pour l'instant, le dernier changement de lune nous avait plutôt épargner mais ça fait maintenant une semaine que la pluie dure et perdure. Les journées sont en partie dedans et les activités deviennent de plus en plus limitées. Hier, nous avons effeuillé des tournesols mais aujourd'hui après une heure de travail dans le jardin, une pluie battante a commencé de s'abattre sur nous et nous a poussé vers la maison puis le cyber-café. 
Demain sera la dernière journée de travail ici. Je pense que nous avons fait le tour et l'envie de voir d'autres parties du Pérou ne nous fait pas regretter le départ de la ferme. Nous devrions visiter la forêt amazonienne si la navigation sur un des fleuves tributaires de l'Amazone est navigable mais les informations sur le lieu en question sont erratiques sur la toile donc nous déciderons une fois que nous aurons approché du lieu en question. Nous avons prévu une baignade dans le pacifique et un peu de shopping pour les souvenirs (ponchos, bonnets, hamacs...).
Le retour en Europe est pour bientôt mais le voyage a déjà était riche en enseignements sur les cultures, l'agriculture, les climats, les montagnes, sur la randonnée, le camping, l'histoire et le voyage. La seule chose que nous avons perdu à venir ici, c'est du poids malgré la cuisine la plus huileuse que je connaisse. Nous avons toujours quinze jours pour reprendre du poids et voir de nouvelles choses.
La choucroute pour les poules

On fait de l'art sans le savoir

J'aime les tournesols

mardi 8 février 2011

Une semaine à Oxapampa

Mardi dernier, Karl, le volontaire scoto-polonais est parti vers le sud après avoir partager 3 semaines de volontariat avec nous et deux mois au total dans la ferme d'Eilif et Carola. Le travail se passe toujours bien et est très enrichissant. Nous apprenons le désherbage sélectif, le semis du sarrasin sans recours à la houe, la culture du yacon grâce à la propagation assistée, l'utilisation du compost pour les poules, l'exécution de quatre poulets coupables de paraître succulents et la préparation de pain.
Le désherbage sélectif consiste à laisser les plantes utiles qui se sont propagées par voie aérienne ou grâce aux gourmands. Au début, cela peut paraître surprenant, habitués que nous sommes aux jardins bien organisés où ne poussent que les plantes désirées. Cela parfois à l'aide de désherbants chimiques qui savent reconnaître la mauvaise herbe mieux que quiconque. Au final, cela permet d'avoir deux niveaux de culture. Un à raz du sol nécessitant souvent moins de lumière puisque la plante vient de la nature où la proximité de la terre rime avec faiblesse de la source lumineuse mais qui permet de garder l'humidité, un plus haut qui protège des rayons direct du soleil et permet un écoulement de l'eau de pluie moins direct vers les plantes situées en dessous. Ici, il s'agira de fraises, de patates douces ou de cacahuètes pour la couche inférieur et de quito-quito, de manioc ou de yacons pour la couche supérieure.

Désherbage sélectif
Le recours à la houe ou à la fourche pour tourner le jardin ne doit pas être systématique. La plupart des micro-organismes qui aident les plantes à pousser se trouvent dans les trois à cinq premiers centimètres de terre. En tournant le jardin trop profond, les micro-organismes et les vers se retrouvent à une profondeur qui les détruit ou ne leur permet pas d'être actif dans les premiers jours du semis. 

Nora bronze en plantant du sarrasin
Toujours dans le domaine du jardinage, nous avons appris à propager le yacon, une plante d'environ deux mètres qui produit des tubercules riches en fructose et délicieuses en salade. Eilif les utilise pour produire de la choucroute qui sera mixée avec de la farine pour les poules. Les tubercules, contrairement aux pommes de terre ne contiennent pas d'yeux mais la racine en est couverte. De cette manière, en procédant à une découpe méticuleuse de la racine, il est possible d'obtenir une trentaine de nouveau plants à l'aide d'une seule racine. De plus, chaque plante produit entre cinq et sept kilos de tubercules succulentes pour un plant qui a un an et le double environ pour une année de plus.

Ce plant de deux ans a produit 13,5 kg de tubercules

Nora replante les yacons
En plus du jardin, il y a une centaine de poules et coqs dans la ferme. Ici aussi, la croissance se fait de manière naturelle. L'idée est de limiter le stress de la captivité grâce à des techniques de mobilité de la cage ou en rendant l'environnement le plus agréable possible. La mobilité de la cage est ce qui s'appelle la pâture pour les poules. La cage est montée sur des skis ou sur des roues qui permettent de mouvoir la cage tous les jours. Cette technique demande beaucoup d'espace et n'est valable que pour les gens disposant d'un lieu de pâture suffisamment important. Afin de garantir aux poules en cage un lieu sain et aux humains un air libre des odeurs que peut produire un élevage de poules, le sol en ciment doit être remplacé par du sol meuble auquel on peut ajouter du compost ou de l'herbe de temps à autre. L'ajout de compost permet aux poules de creuser le sol à la recherche d'insectes ou de vers et ainsi assumer leurs instincts. L'autre partie de la nourriture est une sorte de purée contenant la choucroute riche en ferments lactiles qui permettent aux poules de développer un système immunitaire qui les protège de la majeure partie de maladies bénignes et ainsi avoir un rendement meilleur au niveau de la ponte.

Les cages à poules

Un traîneau qui sert de cage à poules pour la pâture
Cependant, les oeufs ne sont pas l'unique produit qu'Eilif et Carola tirent de l'élevage des poules. La viande de poulet en est une composante. Après avoir parler de notre désir de tenir des poules, Eilif m'a proposer d'en tuer trois pour me faire la main. L'exécution est un moment bizarre même si ça ne m'a pas gêner outre mesure. Tout d'abord, on sélectionne le poulet candidat à la casserole. Ensuite, on l'emmène dans un coin loin de la vue des autres poules. On lève la hache et on l'abat sur le cou du poulet qui ne bouge pas ne sachant pas ce qui l'attend. Il ne se débat qu'une fois la tête séparée du tronc et pendant une minute arrose les bottes et le pantalon de sang. Il faut ensuite le plumer et l'éviscérer rapidement car les plumes se retire mieux tant que le corps est chaud et que la température ambiante permet à de nombreux insectes de voleter autour de la viande fraîche douze mois par an.

Je n'avais pas encore pris le coup mais il est mort sur le coup
Les temps de pluie sont consacrés aux activités d'intérieur et la cuisine fait partie de celles-ci. Nora a préparé du pain les semaines passées et cette fois-ci ce fut mon tour. Le premier essai ne fut pas forcément bon mais le suivant a permis d'affiner la technique. Nous avons appris à cuisiner ou à préparer des fruits et des légumes que nous ne connaissions pas comme la patate douce, la banane plantain ou le manioc.

Reconversion en boulanger
Une expérience sympathique fut l'anniversaire de Sara, la plus petite des deux enfants. Nous avons découvert des jeux, des chants, des danses et des traditions qui sont familières aux enfants péruviens mais qui nous étaient complètement inconnues. Cela nous a permis aussi de rencontrer d'autres parents qui se sont installés à Oxapampa pour différentes raisons.
Nous avons profité du week-end pour découvrir une autre partie du parc Yanachaga-Chemillen et y faire une petite randonnée. Nous sommes partis de bonne heure pour faire une ascension partant de 1800 mètres et arrivant à 3000 mètres. Cela ne fut pas facile. Les premiers kilomètres et mètres de dénivelé n'avaient pas de quoi nous effrayer puisque une fois trouvé le chemin qui mène à l'entrée du parc, la seule difficulté est de mettre un pied devant l'autre et nous avons même eu la chance d'être pris en stop par un pic-up. Le garde-parc nous a rejoint pour nous aider à passer le torrent même si cela ne présenter pas de réelles difficultés mais une côte raide a failli venir à bout de nos forces et nous arrêter au premier refuge. Cependant, après une discussion avec le garde-parc et un déjeuner remontant, nous avons pu continuer jusqu'au sommet sans le garde-parc retourner dans la vallée. La pluie nous a vite attrapé et nous avons évoluer dans les nuages sans pouvoir profiter de la vue sur la vallée plus de deux fois. Arrivés au second refuge qui se situe au sommet de la montagne, nous avons allègrement profiter de notre après-midi en ne faisant rien d'autre que discuter et admirer les quelques arbres en face de nous en espérant apercevoir un singe mais rien. La nuit et la redescente se firent sous une pluie battante au milieu des arbres-fougères, des milliers de bambous, des centaines d'orchidées, des champignons, d'autres fougères et représentants de la forêt amazonienne d'altitude. La redescente fut aisée au départ mais la pluie incessante a fait monter le cours d'eau que nous devons traverser cinq fois. La première fois s'est fait à guet avec plus ou moins d'équilibre et de chance. Ensuite, nous avons pu sauter par-dessus le cours d'eau pour atteindre l'autre berge. Les fois suivantes, nous avons du développer des trésors d'ingéniosité pour arriver à placer les troncs coupés en travers du cours d'eau pour pouvoir passer. Finalement le dernier fut le plus difficile car tous les troncs se trouver sur la berge opposée et nous avons du cheminer avec les troncs du passage précédent pour pouvoir traverser en se mouillant les pieds. La fin du parcours est un chemin carrossable mais si la pluie s'était finalement arrêtée les passages à guet demeuraient relativement hauts. Suffisamment en tout cas pour détremper le moteur d'une moto tentant l'ascension avec trois passagers.

On a quand même vu des choses magnifiques
Une fois rentrés, nous avons pu nous habiller au sec et aller boire une bière. Sur le chemin du bar, nous avons regarder un match de foot dans la boue avec des supporters pas forcément très enthousiastes.



vendredi 28 janvier 2011

Volontariat : de l'herbe et une équipe de tournage

Résumé des épisodes précédents : Nous avons appris que Eilif avait été jugé coupable en Norvège de cruauté envers les animaux pour avoir refuser de piquer ses brebis. Conscient de son bon droit, il a fait venir la télévision pour montrer comment ses brebis se portaient et à écopé d'une seconde condamnation qui lui a interdit d'élever des animaux en Norvège.
C'est en connaissant cela qu'une équipe d'étudiants en cinéma a décidé de venir ici au Pérou pour montrer quelle est la philosophie d'Eilif et démontrer par la même occasion que les accusations sont injustifiées. L'équipe a donc suivi Eilif pendant une semaine et nous a interviewé sur notre vie à la ferme. Le but au Pérou n'est pas de démontrer qu'il n'est coupable d'aucune cruauté envers les animaux mais de montrer que l'exploitation forestière dans en Amazonie est possible en accord avec la nature. Nous sommes donc retournés dans la propriété de la montagne pour planter des arbres qui doivent permettrent à la forêt de récupérer en 20 ans au lieu des 50 normalement nécessaires. Les Incas et autres tribues pré-colombiennes ont développé des formes avancées d'agriculture sans couper la forêt. C'est sur cet axe que va travailller l'équipe qui nous a suivi.
En ce qui nous concerne, la vie se passe toujours bien et nous avons passer la majeure partie de la semaine à arracher les mauvaises herbes d'un champs d'oranges quitos.
Je joue à Tarzan de temps en temps

L'équipe de tournage

Désherbage

lundi 24 janvier 2011

Petite ballade dans la jungle

Après une semaine de travail à la ferme nous avons décidé de changer d'air et de visiter le parc national Yanachaga Chemillen qui se trouve au nord-est d'Oxapampa. Karl, le volontaire écosso-polonais nous a accompagné.
Tout a commencé très tôt samedi matin pour pouvoir profiter un maximum de notre ballade. Cependant, nous fument vite refroidis par les horaires de bus qui ne correspondaient pas vraiment à ce que Carola nous avait dit. Réveillés et partants, nous nous sommes donc dirigés vers la ville pour prendre le premier "collectivo" qui nous tomberait sous la main. Bien nous en a pris car si les horaires n'étaient pas celles qui nous avait été annoncées par la maîtresse de maison, elles n'étaient pas non plus celles données par la bonne.
Pour se représenter le voyage en bus, il est nécessaire de savoir ce qu'est un toyota HiAce 4x4 avec 16 places à l'intérieur. Nous nous sommes aperçu dès le départ que nous allions être serrés de toute façon mais on a pris l'habitude et si nos gabarits ne correspondent pas forcément aux standards japonais (le fabricant) ou péruvien (l'exploitant), on se dit que ça ne durera pas longtemps. La position près de la vitre est perilleuse pour deux raisons. La première est que forcément la vitre ne ferme pas correctement et le courant d'air sillone l'échine alors que les gouttes de pluie perlent le long du dos. La seconde est que durant la saison des pluies, les passages compliqués se multiplient et on a vite fait de voir la roue du mini-bus passer à quelques centimètres du précipice qui mène jusqu'au torrent en furie deux cents mètres en contrebas. Le bon côté des choses, c'est la vue imprenable sur la paysage. Nous avons donc évolué deux heures et demi dans ce mini-bus dont les rencontres improbables avec des camions ont pimenté le trajet.
Une fois sur place, nous avons été cordiallement accueillis par le garde-parc qui nous a ouvert le gîte pour le prix du camping et nous a proposer une randonnée en fin d'après-midi pour observer les oiseaux. Après l'installation, nous avons déjeuné et nous sommes ensuite descendus jusqu'à la rivière par un sentier glissant qui circulait sous les abris sous roche. La vue et le son étaient impressionnants. La rivière passe en ce point dans un profond canyon où le courant ne faiblit pas mais où la rivière qui fait jusqu'à trente mètres de large se réduit à dix. Nous avons profiter du paysage et du son pendant une demi-heure avant de retourner vers l'entrée pour prendre le rendez-vous de seize heure.
Nous n'avons pas été déçus par la visite qui nous a permis de voir un rassemblement de coqs de roche péruvien (rupicola peruviana). Il s'agit d'une espèce d'oiseaux dont le mâle est orange et la femelle oscille dans les tons marrons. Ils se rassemblent le soir et le matin dans des endroits particuliers appelés lek (aire de parade) pour attendre une ou plusieurs poules. Durant cette visite, nous avons pu apprecier d'autres oiseaux, des plantes mais malheureusement aucun singe.
Nous avons passer la soirée entre danses sous la pluie équatoriale et verres de pisco autour du feu, le tout en discutant de la vie...
Habitués à dormir avec le soleil, nous nous sommes levés de bonne heure et avons fait une petite ballade en jouant à devine à qui je pense; Le but de la marche était de voir des singes mais si nous en avons entendu deux fois nos yeux ne nous ont pas permis de distinguer un représentant de l'espèce locale. Il nous a été donné de voir de paysages magnifiques le long du canyon qui suit la rivière qui après quelque centaine de kilomètres se jetera dans l'amazone. Nous avons enfin pris un "collectivo" vers Oxapampa qui était privée d'électricité pour la journée.
De bons moments parmi tant d'autres et un seul mois avant le retour...

Je suis presque aussi grand que le mini-bus

Le torrent sans le son

Personne n'avais plus envie de se baigner

Je préfère les papillons aux moustiques. Ils se nourrissent du sel des sécretions cutanées pas de mon sang

Deux coqs de roche dans un lek

La vallée est magnifique

Une immense double cascade

samedi 15 janvier 2011

Première semaine à Oxapampa

La maison où nous sommes n'a rien à voir avec ce que nous avons connu en Argentine. Le couple est vraiment très accueillant et la vie sociale intense puisque nous sommes cinq volontaires et que nous vivons avec les habitants.
Les premiers jours furent difficiles à cause de la fatigue accumulée et de quelques problèmes de santé. Certainement à cause d'une pulvérisation de désherbant, j'ai eu une horrible poussée de boutons sur les bras et le buste. C'est passé assez vite mais j'ai appris que les poisons devenaient de plus en plus puissants pour pouvoir exterminer des organismes qui ont naturellement mutés à cause des abus de produits. D'autre part, pour pouvoir cueillir plusieurs fois dans l'année, les fermiers pulvérisent les pommiers avec des poisons encore plus toxiques pour faire tomber les feuilles et simuler une nouvelle saison.
Oxapampa se situe à la bordure de la forêt amazonienne et la jungle est de plus en plus repoussée par des agriculteurs qui bravant la loi brûlent chaque fin de saison sèche des hectares de forêt primitive pour les planter et pouvoir les réclamer auprès du ministère de l'agriculture et ainsi les revendre aux étrangers. La loi est ainsi faite que ces personnes ne seront que rarement punis par la loi pour la préservation de la forêt et tout le temps récompenser par le système capitaliste qui fait peu cas de la forêt amazonienne quand il s'agit d'enrichissement personnel.
En visitant la propriété dans la montagne qu'ont acheté Eilif et Carola pour prouver que l'agriculture pouvait se faire en total respect de la forêt, nous avons vu les ravages de ce jeu de loi sur une vallée entière et nous avons rencontré un des voisins qui pratique cette forme de destruction. Ce dernier n'a pas hésité à pousser le cynisme jusqu'à proposer la vente d'un des terrains gagnés sur la forêt à 300€ l'hectare après avoir critiquer les plantations d'Eilif qui fait pousser des oranges quito. Pour cet homme, les oranges en question ne sont que de la mauvaise herbe. Dans une région où Bayer est omniprésent, la diversité n'est pas de mise et pour certains, il est nécessaire de massacrer des hectares de forêt pour planter du pin ou des grenades que personne ne ramasse. La propriété se trouve dans la montagne et nous avons du faire plus d'une heure d'ascension en partie à la machette au travers de la forêt et à travers les champs pour l'atteindre. Une fois arrivés, nous avons travaillé autour des orangers quito et sommes montés un peu plus haut pour voir à quoi ressemble vraiment la forêt primitive.
La vie dans la ferme d'Eilif est porteuse de beaucoup d'enseignement puisque nous profitons des moments où il pleut pour avoir des moments de discussion et des présentations de la faune environnante ou celle de Norvège d'où il est originaire. Nous avons appris déjà beaucoup sur l'èlevage des poules et sur le remplacement de l'antibiotique par le probiotique. La plupart des remèdes pour les animaux sont dans la nature mais dans ce cas également, il vaut mieux ne pas se lever contre les industries pharmaceutiques. Pour avoir refuser de piquer ses moutons en Norvège, il s'est vu condamné pour maltraitance envers les animaux par une cour de justice. Il a ensuite réussi à prouver que ses animaux étaient en moyenne en meilleure santé que ceux des autres en Norvège mais une nouvelle faille est apparue dans sa façon d'élever qui lui a valu une nouvelle condamnation. Les choses changent mais il ne faisait (et ne fait) pas bon faire du bio en Norvège si on ne veut pas piquer ses animaux avec différentes sortes de médicaments. Dans les apprentissages, nous avons aussi beaucoup appris sur le désherbage selectif. Chaque herbe peut être utile à ce que l'on souhaite faire pousser et il s'agit de ne pas tout arracher sans savoir.
Pour l'instant, nous dormons sous tente mais nous devrions déménager vers une maisonnette en bois dans les jours qui suivent. Le couple d'américains va partir vers un nouveau projet et l'ecossais-polonais devrait rester deux semaines de plus. L'entente est plus que bonne entre volontaires et les tâches se font dans la bonne humeur. La semaine prochaine, quatre volontaires devraient venir de Norvège avec le désir de faire un court-métrage sur la ferme. Sans doute de nouvelles bonnes rencontres en attendant de rencontrer des péruviens plus avenants que le riche propriétaire terrien.

Anniversaire de David

Une des innombrables fleurs rencontrées

Le torrent qui draine la vallée

Les enseignements d'Eilif sont toujours intéressant

Welcome to the jungle

La vue est belle mais pourrait l'être encore plus sans la déforestation

mercredi 12 janvier 2011

Ca se mérite 2 : Mission Condor

Il parait que la vieille montagne appelle ceux qui doivent venir la voir. Je n’ai a priori pas était appelé assez fort. L’aventure a commencé à Cuzco la ville impériale ou peut-être même beaucoup plus longtemps avant.
Il est des histoires qu’on oublie pas et celle de Tintin et du temple du soleil m’avait marqué me poussant à en savoir plus sur cette civilisation qui adorait le soleil et qui serait caché dans des montagnes au-delà des océans et par-delà la jungle. La capitale inca est déjà une chose à voir en elle-même et la vallée sacrée est la continuation normale de la visite. Le seul regret que nous auront pour cette fois c’est de ne pas avoir approché la ville au condor à pied. Nous sommes partis de bon matin à bord d’un taxi affrété spécialement pour nous par l’agence de tourisme et nous sommes arrêtés à Ollantaytambo, une ville qui préserve des vestiges de l’époque inca et qui est, comme Cuzco, bâtie sur les ruines de l’empire qui fut sans doute le plus avancé des empires pré-colombiens. Le trajet en train dans la vallée est magnifique, les paysages qui entourent les ruines incas sont tout simplement à couper le souffle. La ville d’Aguas Calientes a par contre de quoi décevoir. Au milieu de ces ruines pluri-centenaires, la ville qui accueille les touristes vers la cité au condor est un amoncellement de constructions faites à la va-vite, certaines ne sont pas terminées pour éviter la taxe à payer pour une construction finie. La décision est prise pour un lever à quatre heures du matin qui nous permettra sans doute d’avoir un précieux coup de tampon sur le billet d’entrée qui nous permettra de monter jusqu’à la vieille montagne.
Le départ vers la vieille montagne se passe après un casse-croûte et une attente en piétinant devant la grille qui protège le pont de la centaine de marcheurs venus faire le pèlerinage vers la cité au condor. Les grilles s’ouvrent,  la marche forcée commence et dès les premiers mètres je sens les restes de mal de gorge qui m’a tenu les jours précédents. Une gorgée d’eau et une pastille péruvienne magique plus tard, l’ascension continue. On ne peut pas vraiment appeler ça une randonnée puisque la centaine de marcheurs court presque vers le sommet et il n’y a aucun plaisir à cette marche forcée, juste l’espoir de la récompense. Une grande partie se passe sous les bois et dans la nuit. Le reste se finit dans un lointain brouillard mais qui permet de temps à autres d’apercevoir des vestiges de terrasses puis enfin de maisons. Une fois en haut la surprise et de taille quand nous nous rendons compte que beaucoup de gens attendent déjà d’obtenir le tampon tant escompté. A vue de nez, la marche forcée n’aura servie à rien. Nous obtenons quand même un tampon mais pas pour l’heure voulue. Nous avons le choix de renoncer à la visite guidée ou à la montagne. Vu la fatigue accumulée se sera la montagne. Nous entrons et nous posons pas loin de l’entrée qui nous permet d’avoir une vue intermittente sur les ruines de la cité perdue des incas. En effet, la brume recouvre de temps en temps les pierres et les murs que nous pouvons voir depuis notre poste d’observation. L’heure de la visite approche et nous rejoignons l’entrée où nous devons rejoindre notre guide. Aller à Machu Picchu sans guide ne vaut pas vraiment le coup. Certains insistent plus sur l’aspect architectural, d’autres sur l’histoire, le notre avait pris le parti de nous faire vivre les ruines comme on pense qu’elles ont été. J’avais déjà imaginé la ville pleine de vie mais l’explication des pierres, des temples, de l’observatoire et des pèlerinages m’a permis de sentir encore mieux ce qu’a pu être la cité au condor du temps de l’empire inca. Nous avons ensuite pris notre déjeuner avant de rattaquer la visite des ruines seuls. Nous avons été partout, sauf sur la montagne sacrée pour laquelle nous n’avions pas le tampon qui permet d’y accéder après dix heures. Nous avons fait une partie de la route de l’inca qui reliait un nombre impressionnant de villes de l’empire ou alliées. Nous avons revu les temples, la pierre taillée qui permettait de suivre les saisons, celle qui indique la croix du sud, l’école des garçons, celle des filles, les miroirs de pierre et d’eau qui permettaient d’observer les étoiles, un pont construit à flan de falaise et la porte du soleil qui est le premier endroit du chemin de l’inca qui permette de voir la ville au condor. Tout cela, en imaginant comment se passait la vie des Chaski Wasa qui transportaient les messages d’une ville à l’autre, celle des paysans qui travaillaient la terre en chantant, les heures de toilettes autour des fontaines de la ville, les pèlerins arrivant avec leurs offrandes pour monter voir l’oracle qui allait sans doute résoudre tous leurs problèmes…Nous sommes redescendu vers la réalité après une visite de près de dix heures au total. La dure réalité de l’arnaque aux touristes puisqu’il nous a fallu avoir recours à la police pour obtenir nos tickets de train et de la chambre d’hôtel à Cuzco qui avait été réservée pour deux personnes.

Nous avons rejoint Oxapampa où nous avons été accueillis par Eilif, Carola, leurs enfants et trois autres volontaires. Le travail se passe dans la bonne humeur et la pluie de la mousson ne nous gêne pas trop pour l’instant. Les autres volontaires nous félicitent d’être venus avec le soleil. Pourvu que ça dure un peu.

Ollantaytambo
Un observatoire inca

Nous avons bien mérité cette vue
et celle-ci
Le pont de l'Inca
Wayna pichu est la montagne derrière

mardi 4 janvier 2011

Premier de l'An à La Paz et voyage à Cuzco

Nous sommes passés de 2010 à 2011 au sommet d'une colline qui s'appelle Kili-Kili et qui surplombe la ville de La Paz d'où nous avons vu un spectacle magique. Avant, nous avons visité la ville qui s'apprêtait pour le changement d'année. Les marchés étaient couvert de fausse monnaie destinée à garder de l'argent pour l'année à venir, de sous-vêtement jaune ou rouge destiné à apporter de l'argent ou de l'amour et d'articles plus courant pour la fête (pétards, cotillons, feuilles de coca...). Je vous laisse admirer le spectacle du passage à 2011.
Ensuite nous avons fait la fête chez Soky qui nous a également offert l'hospitalité pour deux nuits. Le premier de l'an a été dignement fêté dans la danse et avec une adaptation du jeu "loup-garou" qui nous a fait rire. Nous avons visité les environs de la maison le lendemain et sommes montés sur des hauteurs qui nous ont offert un nouveau visage de la ville.
Pour terminer notre périple bolivien, nous avons regarder le cimetière des éléphants qui raconte les derniers jours d'un alcoolique qui se suicide dans une lieu clos en ingurgitant des litres de tord-boyaux sans manger. Il meurt après 6 jours de cette diète mais en ressassant les souvenirs qui l'ont mené là. Une enfance empreinte de violence, un alcoolisme précoce qui le gène dans ses relations amoureuses et l'entraine auprès des pires gangsters de la ville. Enfin, il sacrifie son meilleur ami pour l'érection d'un gratte-ciel pour pouvoir acheter à boire. 
C'est en repensant à ce film que nous avons attendus le lendemain notre bus pour Cuzco. Il a eu deux heures de retard à cause du chauffeur titulaire qui était encore bourré, sans doute sous les effets conjugué du premier de l'an et de la rétraction du gouvernement sur la loi concernant le pétrole. Le trajet est magnifique et permet de longer le lac Titicaca mais exténués par la journée de jeun que nous a imposé la compagnie qui promettait les repas à bord.
La ville de Cuzco est magnifique et sans doute la plus belle que j'ai vue ici en Amérique du Sud. Les fondations des bâtiments coloniaux sont celles de la ville inca qui sont restées intactes malgré les différents tremblements de terre. Dans une grande partie du centre de la ville, les murs à nu permettent de contempler le génie bâtisseur du peuple qui a dominé les Andes. Le premier hotel dans lequel nous sommes resté nous a permis d'avoir une vue panoramique sur la ville à un prix des plus abordables mais le second nous a encore plus agréablement surpris (si on oublie la consistance du petit déjeuner). Il est situé dans le quartier de San Blas et nous permet de jouir d'une vue encore plus large sur la ville mais aussi sur les montagnes environnantes. Cela nous a permis de voir les nombreuses croix et vaches positionnées sur le faite des maisons et destinées à protéger la constructions. Cela nous rappelle à quel point les sud-américains que nous avons rencontré sont superstitieux.
Nous allons partir demain pour Machu Picchu pour lequel je brule d'impatience.


Faudrait pas me prendre pour un pigeon

Encore un 4000m à mettre à mon compte

Le lac Pipicaca (c'est pour toi Alain)

Il parait qu'ils portaient jusqu'à trois pierres sur chaque bras

On voit bien les différences en partant du bas vers le haut
Cuzco est aussi belle de nuit