Voilà, ce matin nous avons traversé la frontière chilienne près de Puerto Natales pour quitter l'Argentine mais l'adieu a vraiment des parfums d'au revoir. Nous avons beaucoup aimé le pays des chauds mais chameau et il est plus que possible que nous y revenions quand les chèvres seront mortes. La frontière n'est pas une formalité car l'amitié chileno-argentine est plutôt fraîche dans les deux sens du terme. Il faut savoir que certaines limites du territoire ne sont toujours pas fixes même s'il s'agit d'étendues de glace. Les chiliens sous prétexte de protéger leur agriculture fouillent tous les sacs, demandent de remplir une déclaration sur l'honneur pour pouvoir entrer sur leur territoire en provenance d'Argentine. Cela est réciproque et d'autant plus surprenant que les argentins ne demandent rien aux passagers en provenance d'Europe ou d'Uruguay. Je ne sais par contre pas comment cela se passe lors d'une entrée par un autre pays que l'Argentine. La seconde chose qui nous a marquée est que le premier panneau à l'entrée en Argentine est un dessin des Malouines avec pour légende : "Les Malouines sont argentines". La guerre de 82 qui avait été lancée pour remettre sur les rails une dictature militaire déclinante semble encore exciter le sentiment nationaliste argentin puisque Ushuaïa est la capitale de la terre de feu, de l'Antartique argentin et des îles de l'Atlantique sud dont font parti les Malouines qui sont "occupées" par l'armée anglaise. Dans la réalité, ce territoire minuscule peuplé de 3500 habitants dont 1500 militaires n'a pas d'autres enjeux politiques que la dernière défaite militaire argentine et le dernier bastion colonial de l'Angleterre. Du côté chilien, ce qui est le plus important, c'est que les hommes ne fassent pas entrer ce que les oiseaux, le vent et les insectes transportent chaque jour et le premier panneau dit : "Évitez les amendes" avec une pomme et un fromage dessinés.
Nous allons donc nous embarquer sur un ancien cargo pour voyager trois jours dans les fjords du sud du Chili et arriver à Puerto Montt. La nourriture est fournie à bord, reste à voir pour la boisson et comment sera le confort dans une cabine de 42 couchettes. Le fait est qu'on a trouvé un logement "chez l'habitant" pas cher et dans une chambre où nous sommes que tous les deux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire