jeudi 18 octobre 2012

Le bolleto turistico est vraiment utile

Les pierres sont grandes

On peut dire qu'on aura utiliser notre bolleto turistico. Sur les 16 visites proposées dans le cadre du billet, nous en avons fait 11 et même si toutes ne se valent pas, toutes sont intéressantes. Les hauts-lieux du ticket sont sans aucun doute Pisac et Sacsayhuaman.
La partie non détruite de la forteresse
Sacsayhuaman est en fait un ensemble fortifié aux portes de Cuzco dont les murs sont construits en calcaire mais dont les blocs utilisés sont sans commune avec ce que j'avais pu voir auparavant. Ils font jusqu'à 4 mètres de haut et sont imbriqués les uns dans les autres de telle manière que même aujourd'hui, il est difficile de passer un doigts entre les énormes blocs qui constituent cet ensemble. Le site offre en plus la possibilité de voir la ville de Cuzco d'en haut et de voir la carrière dont était extraite la roche nécessaire à la construction de la forteresse ainsi que des canalisations d'eau. 
Q'enqo
Dans la foulée, il est facile de visiter Qenq'o qui était une sorte d'hôpital et qui se situe à quelques mètres de là. Beaucoup de ces lieux sont intéressants avec un guide qui n'est pas compris dans le billet. Nous glanons ça et là des informations dans une des cinq langues qu'ils nous est possible de comprendre et voyons bien que chacun raconte un peu la même chose en enrobant de manière différente. Un d'entre eux guidait un groupe de français et avait choisi comme enrobage le racisme de plus bas étages qu'il avait pu trouver. Cela avait l'air de plaire à une partie du groupe qui n'hésitait à donner dans la surenchère pour bien s'amuser. Tous les guides ne se valent pas même si en règle générale, ils disent la même chose. Toujours sur le même parcours, nous allons rendre visite à un temple de la lune qui est fermé. Des gens sont entrés mais nous n'osons pas franchir la banderole de chantier qui entoure le site. 
Puca Pucara

Tambomachay
Nous nous rendons donc au fort rouge (Puca Pucara) qui se dresse non loin du Tambomachay, où était vénérée la déesse de l'eau dont j'ai oublié le nom et qui servait de pavillon de chasse aux incas. Nous avons pu accéder à ce lieu grâce à la gentillesse d'un cuzquénien qui nous a emmené en voiture et sommes rentrés par un collectivo dans lequel il y avait beaucoup de places au départ mais ces dernières se sont faites de plus en plus rares jusqu'à avoir un mini-bus dans lequel personne ne pouvait plus rentrer.
L'après-midi fut destiné à la détente. Nous avons continué de glaner des informations sur la région dans laquelle nous allons partir demain puisqu'elle semble totalement sûre pour les touristes même si elle l'ai moins pour les militaires. C'est un peu comme la Corse ou la Sardaigne mais en version péruvienne. J'ai profité de mon statut d'européen super riche ou presque pour me payer un massage intégral avec des pierres chaudes effectué par deux masseuses pendant près d'une heure et demi pour la modique somme de 30€. Cela a eu pour effet, conjugué à la sieste du début d'après-midi, de me guérir complètement de cette toux qui me gênait depuis près d'une semaine. Dernier repas en amoureux dans un restaurant juste à côté de l'hôtel où nous dormions. Soupe et filet d'Alpaga avec une petite bière. La nuit sera réparatrice.
Une partie des terrasses de Pisac
La partie pour la noblesse
Nous partons pour Pisac le lendemain beaucoup plus tard que nous ne l'espérions. Qu'à cela ne tienne, le chauffeur du mini-bus qui nous emmène à décider de battre son record sur la distance et il ne nous reste plus qu'à espérer qu'il ait fait bénir sont bus à Copacabana. Nous arrivons donc à Pisac où, comme sur n'importe quel lieu touristique du Pérou, nous ne tardons pas à nous faire solliciter. Un taxi pour monter jusqu'au ruines ? Pourquoi pas ? Combien ? T'es pas un peu fou ? Même à Paris, le taxi coûte moins cher au kilomètre. Il faut plus de deux heures pour monter à pied ? On s'en fout, on va prendre un autre taxi. Il n'y a qu'une compagnie. On va voir... Nous filons de ce pas à l'office de tourisme officiel de la ville de Pisac qui est a priori financer par la seule compagnie de taxi de la ville. Vous voulez monter à pied ? Il faut trois heures juste pour arriver à l'Intiwatana. Ayant compris que les deux étaient de mèche, on se dirige vers une compagnie de transport qui fait Cuzco-Pisac pour demander s'il n'y a pas d'autres moyens de monter. Un bonhomme d'une bonne quarantaine d'années et qui n'a pas mangé que du quinoa dans sa vie nous dit qu'il fait l'ascension en quarante minutes à pied. Il nous dit qu'en prenant des photos, il faut une heure. J'aimerais prendre mon chronomètre mais c'est la première information digne de confiance que nous avons. Nous achetons de quoi manger pour ne pas mourir pendant l'ascension et la vendeuse du magasin nous confirme qu'il faut un peu plus d'une heure pour monter. Si on ne s'était pas fait agresser par ce chauffeur de taxi à 20€ les 5 kilomètres, on y serait déjà. 
Des étagères dans un grenier
Chaque virage de la montée ne manque pas de nous surprendre et le nombre et l'étendue des terrasses y sont pour quelque chose. Nous décidons devant l'ampleur des ruines d'investir les 20€ dans un guide pour nous montrer le chemin. Pour en trouver un, nous nous dirigeons vers l'entrée du site réservée aux taxi et aux bus en traversant les terrasses qui sont en chantier et occupés par une bonne cinquantaine d'ouvriers. Nous rencontrons Roosvelt qui est un jeune homme issu de la communauté du pied des ruines qui parle anglais.
La partie des ingénieurs à Grenoble
Nous commençons la visite par le bas des ruines où vivaient les contremaitres. Les explications sur les méthodes de construction qui permettent de voir l'époque d'édification de l'habitation et la qualité des habitants. Il y a aussi de greniers car Pisac sert avant tout de lien entre la partie jungle de l'empire et la capitale. Quand il voit que je baragouine suffisamment d'Espagnol et que Nora est capable de comprendre il passe à cette langue dans laquelle il est plus à l'aise. Il y a maintenant en face de nous deux choses qui témoignent de la décadence de la ville après l'arrivée des conquistadors. La première est la pierre devant servir de base à des canalisations et qui n'est pas achevée et la seconde est les 3750 tombes pillées à la recherche de métaux précieux. Le chantier titanesque a été stoppé net quand les premiers évangélisateurs ont interdit l'accès aux sites de peur que les autochtones continuent d'adorer leurs dieux. Nous continuons vers la ville haute où la noblesse et le clergé avaient leurs quartiers. Contrairement à l'époque féodale, les nobles se servaient de leurs mains pour produire des richesses nécessaires à l'empire mais aussi à leur consommation personnelle. C'est pourquoi parmi les ruines du quartier noble de Pisac, on trouve un atelier pour moudre le maïs destiné à la chicha et un élevage de cochons d'inde destinés à la consommation. 
Le quartier des temples à Pisac
Le chemin qui nous mène vers le quartier des temples nous permet de revoir une autre partie de la ville que nous avions traversé en montant et dont nous ne savions rien de plus que la fonction résidentielle qu'il nous est maintenant facile de reconnaître. Notre guide entre deux interprétations à la quéna qu'il a fabriqué lui-même nous explique que ce quartier était celui des ingénieurs agronomes. Nous passons dans le tunnel du puma en suivant la musique de la quéna et arrivons sur une plateforme de surveillance qui était garnie d'outil permettant de donner l'alarme grâce aux relais situés au sommet des montagnes un peu comme quand le Gondor appelle le Rohan dans le seigneur des anneaux. Il y a en plus des miroirs d'or et d'argent destinés à transmettre des messages simples et plus rapidement qu'avec les Chaski. L'arrivée au quartier des temples apporte également son lot d'émerveillement. Tout est construit dans le style impérial et il reste de beaux vestiges de la grandeur de ce lieu et du peuple qui l'a construit. Les explications sur les fonctions de chaque temple nous éclairent sur d'autres lieux que nous avons visité et nous remercions notre guide pour ce moment qui nous a sembler trop court alors qu'il nous a mené par l'histoire durant près de deux heures. Nous redescendons après un pic-nic dans une tour de garde et je ne manque pas de signaler au chauffeur de taxi qui a le culot de me reproposer son arnaque qu'il est un gros menteur.
Plus loin un de ses collègues, voyant que nous ne voulons pas prendre un taxi à quinze euros pour nous rendre à Urubamba car nous préférons payer trente centimes et prendre le bus, nous indique que l'arrêt de bus est une centaine de mètres plus loin. Ce sera démenti aussitôt par une femme qui attend elle aussi le bus et qui semble un peu exaspérée par ces pratiques. Le bus nous emmène à Urubamba et un homme originaire de la région où nous désirons aller entame la discussion. Il nous donne des conseils de visites et semble ne pas comprendre l'empressement qu'on les gens de la ville à dénigrer sa belle région pourvue selon lui de très bonnes infrastructures touristiques. Une fois descendu, j'entends un espagnol dire qu'il compte aller à Maras où nous voulons aller aussi et je lui demande s'il a des informations sur la possibilité d'y dormir. Il me répond qu'on lui a dit qu'il y faisait trop froid mais nous le retrouverons dans le bus pour Maras avec trois autres catalans de Barcelone. Selon le chauffeur de taxi que nous prenons pour finir la route, il n'y a qu'un hôtel mais cela n'empêche pas les catalans fort de leur nombre ajouter au notre de négocier le prix de la chambre. Heureusement. Il ne s'agit pas vraiment d'une chambre mais de deux dortoirs où la poussière jonche le sol et cela est heureusement un peu masqué par l'ampoule de 30W destiné à éclairer les quarante mètres carrés. Nous nous installons dans un dortoir, Jordi et Jeny dans un autre et Daniel et sa soeur, Sonia dans une chambre au rez-de-chaussé. 
La ballade valait le coup
Nous partons faire un tour pour admirer le coucher de soleil sur la vallée sacrée et sur ce que je suppose être l'Ausangate. De retour dans le village, nous croisons Daniel et Sonia qui nous annoncent avoir changer d'hôtel car le premier était trop miteux. Nous jetons un coup d'oeil au second qui ne semble pas beaucoup mieux que le premier. Ayant commander le dîner dans l'autre et l'estomac vide depuis le pic-nic de midi, nous décidons de nous contenter du premier. Nous passons un agréable repas en compagnie de Jeny et Jordi qui sont vraiment sympathiques. Peu de temps après, nous sommes dans nos dortoirs respectifs et dormons. Pas pour longtemps, déjà quelques minutes après le coucher, des lattes, enfin des planches étaient tombés de sous le lit en un nuage de poussière mais vers 23h, c'est l'ensemble du lit qui s'effondre avec nous dessus. Je vais voir la tenante de l'auberge pour lui signaler en espérant montrer que le prix négocier n'était pas si loin de la vérité.
Pour les fans des crop-circle
Ce matin, nous partons de bonne heure vers Moray. Il faut une grosse heure pour s'y rendre et ce lieu est un laboratoire agronomique inca constitué de trois groupes de terrasses concentriques qui permettaient aux ingénieurs de décider des meilleures cultures en fonction du rendements. Les plus bas étages étaient sensés correspondre au climat de la forêt amazonienne et plus les étages étaient élevés, plus le micro-climat créé devait se rapprocher de celui des montagnes qui entourent la capitale. Une fois le tour des constructions effectué, nous cherchons un taxi pour ne pas rentrer à pied. Il semble que les vingt-cinq soles soient une idée fixe chez les arnaqueurs de touristes du coin. Quand on est avare, il faut marché et nous prenons ce parti-là. Je fais du stop pour un camion sans trop y croire et suis agréablement surpris quand il s'arrête à notre hauteur et nous fait signe de monter dans la benne. A l'intérieur, il y a déjà quelques personnes. Un homme entame la discussion avec Nora et nous apprenons qu'ils vont vendre leurs productions au marché d'Urubamba. Il est vrai que nous sommes assis sur des sacs de patates, de houblons ou d'avoine. Derrière moi, des caisses de bière vides chargées en vue de récupérer la consigne. L'Europe est pour lui un concept étrange mais il nous parle de sa vie de fermier que sa langue maternelle est le quechua et c'est la langue qu'il parle avec les autres occupants de la benne. Le chauffeur nous laisse à Maras où nous devons récupérer les sacs. Il nous demande deux soles et se ravise en disant par personne. Même si ça sent l'arnaque nous payons de bon coeur en regard du service rendu mais également des vingt-cinq qui nous auraient été demandés par un taxi.
La prochaine étape pour nous se fera à pied. Il s'agit des salines de Maras qui se situe à un kilomètre selon la gérante de l'hôtel mais bien à cinq avec un peu d'objectivité, des sacs sur le dos et des genoux. Une fois arrivés, la vue est grandiose.

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