Les pierres sont grandes |
On peut dire qu'on aura utiliser notre
bolleto turistico. Sur les 16 visites proposées dans le cadre du
billet, nous en avons fait 11 et même si toutes ne se valent pas,
toutes sont intéressantes. Les hauts-lieux du ticket sont sans aucun
doute Pisac et Sacsayhuaman.
La partie non détruite de la forteresse |
Sacsayhuaman est en fait un ensemble
fortifié aux portes de Cuzco dont les murs sont construits en
calcaire mais dont les blocs utilisés sont sans commune avec ce que
j'avais pu voir auparavant. Ils font jusqu'à 4 mètres de haut et
sont imbriqués les uns dans les autres de telle manière que même
aujourd'hui, il est difficile de passer un doigts entre les énormes
blocs qui constituent cet ensemble. Le site offre en plus la
possibilité de voir la ville de Cuzco d'en haut et de voir la
carrière dont était extraite la roche nécessaire à la
construction de la forteresse ainsi que des canalisations d'eau.
Q'enqo |
Dans
la foulée, il est facile de visiter Qenq'o qui était une sorte
d'hôpital et qui se situe à quelques mètres de là. Beaucoup de
ces lieux sont intéressants avec un guide qui n'est pas compris dans
le billet. Nous glanons ça et là des informations dans une des cinq
langues qu'ils nous est possible de comprendre et voyons bien que
chacun raconte un peu la même chose en enrobant de manière
différente. Un d'entre eux guidait un groupe de français et avait
choisi comme enrobage le racisme de plus bas étages qu'il avait pu
trouver. Cela avait l'air de plaire à une partie du groupe qui
n'hésitait à donner dans la surenchère pour bien s'amuser. Tous
les guides ne se valent pas même si en règle générale, ils disent
la même chose. Toujours sur le même parcours, nous allons rendre
visite à un temple de la lune qui est fermé. Des gens sont entrés
mais nous n'osons pas franchir la banderole de chantier qui entoure
le site.
Puca Pucara |
Tambomachay |
Nous nous rendons donc au fort rouge (Puca Pucara) qui se
dresse non loin du Tambomachay, où était vénérée la déesse de
l'eau dont j'ai oublié le nom et qui servait de pavillon de chasse
aux incas. Nous avons pu accéder à ce lieu grâce à la gentillesse
d'un cuzquénien qui nous a emmené en voiture et sommes rentrés par
un collectivo dans lequel il y avait beaucoup de places au départ
mais ces dernières se sont faites de plus en plus rares jusqu'à
avoir un mini-bus dans lequel personne ne pouvait plus rentrer.
L'après-midi fut destiné à la
détente. Nous avons continué de glaner des informations sur la
région dans laquelle nous allons partir demain puisqu'elle semble
totalement sûre pour les touristes même si elle l'ai moins pour les
militaires. C'est un peu comme la Corse ou la Sardaigne mais en
version péruvienne. J'ai profité de mon statut d'européen super
riche ou presque pour me payer un massage intégral avec des pierres
chaudes effectué par deux masseuses pendant près d'une heure et
demi pour la modique somme de 30€. Cela a eu pour effet, conjugué
à la sieste du début d'après-midi, de me guérir complètement de
cette toux qui me gênait depuis près d'une semaine. Dernier repas
en amoureux dans un restaurant juste à côté de l'hôtel où nous
dormions. Soupe et filet d'Alpaga avec une petite bière. La nuit
sera réparatrice.
Une partie des terrasses de Pisac |
La partie pour la noblesse |
Nous partons pour Pisac le lendemain
beaucoup plus tard que nous ne l'espérions. Qu'à cela ne tienne, le
chauffeur du mini-bus qui nous emmène à décider de battre son
record sur la distance et il ne nous reste plus qu'à espérer qu'il
ait fait bénir sont bus à Copacabana. Nous arrivons donc à Pisac
où, comme sur n'importe quel lieu touristique du Pérou, nous ne
tardons pas à nous faire solliciter. Un taxi pour monter jusqu'au
ruines ? Pourquoi pas ? Combien ? T'es pas un peu
fou ? Même à Paris, le taxi coûte moins cher au kilomètre.
Il faut plus de deux heures pour monter à pied ? On s'en fout,
on va prendre un autre taxi. Il n'y a qu'une compagnie. On va voir...
Nous filons de ce pas à l'office de tourisme officiel de la ville de
Pisac qui est a priori financer par la seule compagnie de taxi de la
ville. Vous voulez monter à pied ? Il faut trois heures juste
pour arriver à l'Intiwatana. Ayant compris que les deux étaient de
mèche, on se dirige vers une compagnie de transport qui fait
Cuzco-Pisac pour demander s'il n'y a pas d'autres moyens de monter.
Un bonhomme d'une bonne quarantaine d'années et qui n'a pas mangé
que du quinoa dans sa vie nous dit qu'il fait l'ascension en quarante
minutes à pied. Il nous dit qu'en prenant des photos, il faut une
heure. J'aimerais prendre mon chronomètre mais c'est la première
information digne de confiance que nous avons. Nous achetons de quoi
manger pour ne pas mourir pendant l'ascension et la vendeuse du
magasin nous confirme qu'il faut un peu plus d'une heure pour monter.
Si on ne s'était pas fait agresser par ce chauffeur de taxi à 20€
les 5 kilomètres, on y serait déjà.
Des étagères dans un grenier |
Chaque virage de la montée ne
manque pas de nous surprendre et le nombre et l'étendue des
terrasses y sont pour quelque chose. Nous décidons devant l'ampleur
des ruines d'investir les 20€ dans un guide pour nous montrer le
chemin. Pour en trouver un, nous nous dirigeons vers l'entrée du
site réservée aux taxi et aux bus en traversant les terrasses qui
sont en chantier et occupés par une bonne cinquantaine d'ouvriers.
Nous rencontrons Roosvelt qui est un jeune homme issu de la
communauté du pied des ruines qui parle anglais.
La partie des ingénieurs à Grenoble |
Nous commençons la visite par le bas
des ruines où vivaient les contremaitres. Les explications sur les
méthodes de construction qui permettent de voir l'époque
d'édification de l'habitation et la qualité des habitants. Il y a
aussi de greniers car Pisac sert avant tout de lien entre la partie
jungle de l'empire et la capitale. Quand il voit que je baragouine
suffisamment d'Espagnol et que Nora est capable de comprendre il
passe à cette langue dans laquelle il est plus à l'aise. Il y a
maintenant en face de nous deux choses qui témoignent de la
décadence de la ville après l'arrivée des conquistadors. La
première est la pierre devant servir de base à des canalisations et
qui n'est pas achevée et la seconde est les 3750 tombes pillées à
la recherche de métaux précieux. Le chantier titanesque a été
stoppé net quand les premiers évangélisateurs ont interdit l'accès
aux sites de peur que les autochtones continuent d'adorer leurs
dieux. Nous continuons vers la ville haute où la noblesse et le
clergé avaient leurs quartiers. Contrairement à l'époque féodale,
les nobles se servaient de leurs mains pour produire des richesses
nécessaires à l'empire mais aussi à leur consommation personnelle.
C'est pourquoi parmi les ruines du quartier noble de Pisac, on trouve
un atelier pour moudre le maïs destiné à la chicha et un élevage
de cochons d'inde destinés à la consommation.
Le quartier des temples à Pisac |
Le chemin qui nous
mène vers le quartier des temples nous permet de revoir une autre
partie de la ville que nous avions traversé en montant et dont nous
ne savions rien de plus que la fonction résidentielle qu'il nous est
maintenant facile de reconnaître. Notre guide entre deux
interprétations à la quéna qu'il a fabriqué lui-même nous
explique que ce quartier était celui des ingénieurs agronomes. Nous
passons dans le tunnel du puma en suivant la musique de la quéna et
arrivons sur une plateforme de surveillance qui était garnie d'outil
permettant de donner l'alarme grâce aux relais situés au sommet des
montagnes un peu comme quand le Gondor appelle le Rohan dans le
seigneur des anneaux. Il y a en plus des miroirs d'or et d'argent
destinés à transmettre des messages simples et plus rapidement
qu'avec les Chaski. L'arrivée au quartier des temples apporte
également son lot d'émerveillement. Tout est construit dans le
style impérial et il reste de beaux vestiges de la grandeur de ce
lieu et du peuple qui l'a construit. Les explications sur les
fonctions de chaque temple nous éclairent sur d'autres lieux que
nous avons visité et nous remercions notre guide pour ce moment qui
nous a sembler trop court alors qu'il nous a mené par l'histoire
durant près de deux heures. Nous redescendons après un pic-nic dans
une tour de garde et je ne manque pas de signaler au chauffeur de
taxi qui a le culot de me reproposer son arnaque qu'il est un gros
menteur.
Plus loin un de ses collègues, voyant
que nous ne voulons pas prendre un taxi à quinze euros pour nous
rendre à Urubamba car nous préférons payer trente centimes et
prendre le bus, nous indique que l'arrêt de bus est une centaine de
mètres plus loin. Ce sera démenti aussitôt par une femme qui
attend elle aussi le bus et qui semble un peu exaspérée par ces
pratiques. Le bus nous emmène à Urubamba et un homme originaire de
la région où nous désirons aller entame la discussion. Il nous
donne des conseils de visites et semble ne pas comprendre
l'empressement qu'on les gens de la ville à dénigrer sa belle
région pourvue selon lui de très bonnes infrastructures
touristiques. Une fois descendu, j'entends un espagnol dire qu'il
compte aller à Maras où nous voulons aller aussi et je lui demande
s'il a des informations sur la possibilité d'y dormir. Il me répond
qu'on lui a dit qu'il y faisait trop froid mais nous le retrouverons
dans le bus pour Maras avec trois autres catalans de Barcelone. Selon
le chauffeur de taxi que nous prenons pour finir la route, il n'y a
qu'un hôtel mais cela n'empêche pas les catalans fort de leur
nombre ajouter au notre de négocier le prix de la chambre.
Heureusement. Il ne s'agit pas vraiment d'une chambre mais de deux
dortoirs où la poussière jonche le sol et cela est heureusement un
peu masqué par l'ampoule de 30W destiné à éclairer les quarante
mètres carrés. Nous nous installons dans un dortoir, Jordi et Jeny
dans un autre et Daniel et sa soeur, Sonia dans une chambre au
rez-de-chaussé.
La ballade valait le coup |
Nous partons faire un tour pour admirer le coucher
de soleil sur la vallée sacrée et sur ce que je suppose être
l'Ausangate. De retour dans le village, nous croisons Daniel
et Sonia qui nous annoncent avoir changer d'hôtel car le premier
était trop miteux. Nous jetons un coup d'oeil au second qui ne
semble pas beaucoup mieux que le premier. Ayant commander le dîner
dans l'autre et l'estomac vide depuis le pic-nic de midi, nous
décidons de nous contenter du premier. Nous passons un agréable
repas en compagnie de Jeny et Jordi qui sont vraiment sympathiques.
Peu de temps après, nous sommes dans nos dortoirs respectifs et
dormons. Pas pour longtemps, déjà quelques minutes après le
coucher, des lattes, enfin des planches étaient tombés de sous le
lit en un nuage de poussière mais vers 23h, c'est l'ensemble du lit
qui s'effondre avec nous dessus. Je vais voir la tenante de l'auberge
pour lui signaler en espérant montrer que le prix négocier n'était
pas si loin de la vérité.
Pour les fans des crop-circle |
Ce
matin, nous partons de bonne heure vers Moray. Il faut une grosse
heure pour s'y rendre et ce lieu est un laboratoire agronomique inca
constitué de trois groupes de terrasses concentriques qui
permettaient aux ingénieurs de décider des meilleures cultures en
fonction du rendements. Les plus bas étages étaient sensés
correspondre au climat de la forêt amazonienne et plus les étages
étaient élevés, plus le micro-climat créé devait se rapprocher
de celui des montagnes qui entourent la capitale. Une fois le tour
des constructions effectué, nous cherchons un taxi pour ne pas
rentrer à pied. Il semble que les vingt-cinq soles soient une idée
fixe chez les arnaqueurs de touristes du coin. Quand on est avare, il
faut marché et nous prenons ce parti-là. Je fais du stop pour un
camion sans trop y croire et suis agréablement surpris quand il
s'arrête à notre hauteur et nous fait signe de monter dans la
benne. A l'intérieur, il y a déjà quelques personnes. Un homme
entame la discussion avec Nora et nous apprenons qu'ils vont vendre
leurs productions au marché d'Urubamba. Il est vrai que nous sommes
assis sur des sacs de patates, de houblons ou d'avoine. Derrière
moi, des caisses de bière vides chargées en vue de récupérer la
consigne. L'Europe est pour lui un concept étrange mais il nous
parle de sa vie de fermier que sa langue maternelle est le quechua et
c'est la langue qu'il parle avec les autres occupants de la benne. Le
chauffeur nous laisse à Maras où nous devons récupérer les sacs.
Il nous demande deux soles et se ravise en disant par personne. Même
si ça sent l'arnaque nous payons de bon coeur en regard du service
rendu mais également des vingt-cinq qui nous auraient été demandés
par un taxi.
La prochaine
étape pour nous se fera à pied. Il s'agit des salines de Maras qui
se situe à un kilomètre selon la gérante de l'hôtel mais bien à
cinq avec un peu d'objectivité, des sacs sur le dos et des genoux.
Une fois arrivés, la vue est grandiose.
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