Nous sommes allés nous coucher
vraiment tôt hier car nous étions tous les deux un peu malades et
que la journée ne bus ponctuée de visites a été un peu épuisante.
Juliaca, un peu comme Nice mais au Pérou |
Elle a commencé à peu près à la
même heure hier matin avec un transfert vers la gare routière de
Puno en taxi. Nous sommes montés dans un bus à gringos et avons
commencé la journée de visites sur la route qui relie la ville
lacustre à la capitale de l'empire Inca où nous nous trouvons. Il
aurait été dommage, surtout à prix négocié, de ne pas faire la
route de cette manière. Tout au long du parcours, le guide présente
en espagnol et en français les différents lieux où nous passons.
Il vit un peu au pays de Candy des fois mais dans l'ensemble c'est
clair et concis avec des chiffres et de l'histoire. Quand je dis
qu'il vit au pays de Candy, c'est notamment à cause de la
présentation de la cité industrielle de Juliaca qui est la capitale
économique de la région du Puno, il nous dit que les gens
paraissent peut-être pauvres mais que la plupart sont riches grâce
au commerce et aux mines qui se trouvent dans la partie basse de la
région, du côté de la forêt amazonienne. Je veux bien qu'il y ait
de gros riches qui vivent de l'exploitation du sol et des gens mais
dans l'ensemble Juliaca paraît assez pauvre et j'en veux pour preuve
les constructions inachevées faute de moyens et les gamins qui
vendent des trucs à la sauvette dans la rue. Quand on est vraiment
riche, on finit sa maison et on envoie ses enfants à l'école, même
au Pérou. D'autre part, je ne crois pas que le travail à la mine
soit une sinécure pour qui que ce soit et j'ai rarement entendu
parlait de mineurs qui devenaient riches, à part de la bouche d'un
australien tout droit sorti des mines de Potosi qui m'affirmer qu'un
mineur pouvait faire 200$ américains par jour.
Une fois passé le disneyland que
représente Juliaca, nous nous sommes arrêté dans la petite
bourgade de Pucara dans laquelle se trouve les reliques des
excavations de la semi-pyramide du village. Cette pyramide sur neuf
étages a été construite par un peuple pré-inca à une période
qu'on estime être autour de 400 avant Jésus-Christ. Les vestiges
sont notamment des sculptures aux motifs qui rappellent ceux qu'on
trouve dans l'art Inca. Cela n'est pas surprenant car les descendants
de Manco Capac qui annexeront la région par la suite ont souvent
essayé de conjuguer leur art plutôt que de l'imposer. Le symbolisme
est très fort dans les différentes pièces du musée et la forme
des têtes semble confirmer la thèse du détroit de Béring
concernant la population de l'Amérique.
Col de la Raya, vu par un lama |
Deuxième arrêt, hautement symbolique,
la Raya. La région qui sépare Pucara de ce col a été fortement
touchée par le terrorisme des années 80 puisqu'elle faisait partie
avec celle d'Ayacucho des régions dans lesquelles étaient recrutés
les troupes terroristes. De cela résultait une terreur permanente
sur les familles, non seulement de la part de groupe comme le sentier
lumineux ou Tupac Amaru mais aussi de la part de l'armée qui
n'hésitait pas à commettre nombre d'exactions en vertu des pouvoirs
qui lui était conférés.
Nous avions passé le col de la Raya au
coucher du soleil la dernière fois mais grâce au livre que j'écris,
je m'étais particulièrement intéressé à cet endroit qui marque
la ligne de partage des eaux entre le lac Titicaca et l'océan
Atlantique. Il faut savoir que non-loin sur un des sommets qui nous
entourent se trouve le point de partage entre ces deux-là mais
également l'océan Pacifique. Cela est due au fait que la cordillère
se sépare en deux pour former ce qui est appelé dans le sud du
Pérou, en Bolivie et dans le nord de l'Argentine, l'altiplano. Ce
plateau montagneux, issu du soulèvement des Andes, est entouré par
la cordillère orientale qui est composé uniquement de montagnes
issues du soulèvement comme la cordillera real dont vous avez pu
apprécier les photos depuis le lac Titicaca ou La Paz et de la
cordillère occidentale formée par les volcans qui ne manquent pas
de naître à l'endroit de la cassure entre la plaque pacifique et
celle sur laquelle repose le continent sud-américain et une partie
de l'atlantique dont je ne me rappelle pas le nom. Je disais donc,
avant d'être interrompu par le professeur de géographie qui
sommeille en moi, que ce lieu est hautement symbolique dans le livre
que j'écris puisque du glacier qui surplombe la Raya née l'Amazone.
J'aime à croire que le fleuve né ici même si les thèses sont
nombreuses et toujours discutées malgré une récente affirmation
scientifique. Ce fleuve Amazone change souvent de nom avant de
prendre son intitulé définitif alors qu'il a coulé sur des
milliers de kilomètres. Au col de la Raya, il s'appelle Vilcanota
mais il change vite de nom pour Urubamba. C'est sous ce nom qu'il
arrose les sites de la vallée sacrée des Incas comme Pisac,
Ollantaytambo ou encore Machu Pichu.
Le prochain arrêt est celui de la
pause déjeuner entre temps, nous avons l'occasion de voir un paysage
nettement plus vert que du côté du lac Titicaca même si à
l'approche de la saison des pluies cette région que nous avions vu
vraiment verdoyante est plutôt sèche. Le buffet est agréable et
nous repartons pour le troisième site que je ne connais pas mais qui
m'attire vraiment.
Le temple de Wirakocha |
Je me demande encore comment j'avais pu
passer à côté de ça quand j'avais fait mes investigations pour
décrire le passage emprunté par le héros de mon livre. Un vrai
joyaux de l'empire Inca. Le site de R'aqchi se situe sur les berges
de la rivière Vilcanota et présente un ensemble composé d'un
temple, de terrasses agricoles et d'un nombre incalculable de
greniers destinés à nourrir les pélerins venu faire un hommage à
celui qui est le dieu fondateur dans le panthéon Inca, je veux dire
Viracocha. Je regrette que nous soyons arrivés en avance à Cuzco et
que nous n'ayons pas passé un peu plus de temps dans cet endroit.
Les restes du temple qui s'élève au centre d'un ensemble fortifié
par un mur de sept kilomètres de long, trois mètres de haut et deux
de large sont tout simplement l'exemple parfait de l'architecture
Inca avec des connaissances en matériaux anti-sismique à faire
pâlir tous les européens de l'époque. Les piliers et les murs dont
les trois premiers mètres sont en pierre volcanique sont si finement
polis qu'ils s'épousent parfaitement les uns les autres et n'ont pas
bougé depuis des siècles malgré la fréquence des tremblements de
terre qui affectent la région. Je n'ose imaginé la richesse des
décorations que les conquistadors ont pillé dans ce lieu sacré. Le
reste de la visite de ce lieu qui se situait sur la route reliant la
capitale au nord de l'Argentine est également impressionnant. On y
voit entre autres un alignement de maisons de telle manière à ce
que le soleil se lève dans la rue principale pour le solstice d'été.
Quand je pense qu'Hergé dans le temple du soleil ne les pensait pas
capable de prévoir une éclipse... C'est dommage que l'obscurantisme
et la soif de conquête est enfoui toutes ces connaissances car nous
avions beaucoup à partager.
Le dernier passage obligé de ce
transfert amélioré est ce que les péruviens appellent avec fierté
la chapelle sixtine des Amériques. Je n'ai pas vu l'originale mais
la visite d'une chapelle baroque de l'école cuzquenienne de peinture
avec une superposition de style à la limite de l'outrance ne m'a pas
accroché. Il faut dire que l'ensemble est en rénovation donc on
passe souvent sous des échafaudages sur lesquels j'émets de sérieux
doutes de stabilité. La rénovation est effectué grâce aux
soutiens conjugué d'une ONG américaine dont j'ai oublié le nom, de
Repsol (le total espagnol) et des visiteurs qui viennent voir ce
petit chef-d'oeuvre. Sans doute très petit comparé à celui de
Michelange.
En allant sur Cuzco, nous avons eu la
chance de voir la porte d'entrée sud de la ville et les faubourgs de
ce qui est maintenant la capitale péruvienne du tourisme.
Nous avons trouvé une chambre
magnifique sous les toits dans le quartier de San Blas de laquelle
nous pouvons voir la ville. Nous hésitons maintenant entre
Choquequirao et la descente de l'Urubamba car le temps commence à
manquer alors que nous sommes à peine à la moitié du voyage. Nous
avons vu que Choquequirao serait difficile, voire impossible à faire
en trois jours comme prévu et nous ne savons toujours pas à quoi
nous attendre pour la descente de la rivière. Nous allons aux
nouvelles ce matin et irons sans doute voir la forteresse de
Sacsayhuaman qui surplombe la ville.
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