dimanche 14 octobre 2012

Voyage de Puno à Cuzco


Nous sommes allés nous coucher vraiment tôt hier car nous étions tous les deux un peu malades et que la journée ne bus ponctuée de visites a été un peu épuisante.
Juliaca, un peu comme Nice mais au Pérou
Elle a commencé à peu près à la même heure hier matin avec un transfert vers la gare routière de Puno en taxi. Nous sommes montés dans un bus à gringos et avons commencé la journée de visites sur la route qui relie la ville lacustre à la capitale de l'empire Inca où nous nous trouvons. Il aurait été dommage, surtout à prix négocié, de ne pas faire la route de cette manière. Tout au long du parcours, le guide présente en espagnol et en français les différents lieux où nous passons. Il vit un peu au pays de Candy des fois mais dans l'ensemble c'est clair et concis avec des chiffres et de l'histoire. Quand je dis qu'il vit au pays de Candy, c'est notamment à cause de la présentation de la cité industrielle de Juliaca qui est la capitale économique de la région du Puno, il nous dit que les gens paraissent peut-être pauvres mais que la plupart sont riches grâce au commerce et aux mines qui se trouvent dans la partie basse de la région, du côté de la forêt amazonienne. Je veux bien qu'il y ait de gros riches qui vivent de l'exploitation du sol et des gens mais dans l'ensemble Juliaca paraît assez pauvre et j'en veux pour preuve les constructions inachevées faute de moyens et les gamins qui vendent des trucs à la sauvette dans la rue. Quand on est vraiment riche, on finit sa maison et on envoie ses enfants à l'école, même au Pérou. D'autre part, je ne crois pas que le travail à la mine soit une sinécure pour qui que ce soit et j'ai rarement entendu parlait de mineurs qui devenaient riches, à part de la bouche d'un australien tout droit sorti des mines de Potosi qui m'affirmer qu'un mineur pouvait faire 200$ américains par jour.
Une fois passé le disneyland que représente Juliaca, nous nous sommes arrêté dans la petite bourgade de Pucara dans laquelle se trouve les reliques des excavations de la semi-pyramide du village. Cette pyramide sur neuf étages a été construite par un peuple pré-inca à une période qu'on estime être autour de 400 avant Jésus-Christ. Les vestiges sont notamment des sculptures aux motifs qui rappellent ceux qu'on trouve dans l'art Inca. Cela n'est pas surprenant car les descendants de Manco Capac qui annexeront la région par la suite ont souvent essayé de conjuguer leur art plutôt que de l'imposer. Le symbolisme est très fort dans les différentes pièces du musée et la forme des têtes semble confirmer la thèse du détroit de Béring concernant la population de l'Amérique.
Col de la Raya, vu par un lama
Deuxième arrêt, hautement symbolique, la Raya. La région qui sépare Pucara de ce col a été fortement touchée par le terrorisme des années 80 puisqu'elle faisait partie avec celle d'Ayacucho des régions dans lesquelles étaient recrutés les troupes terroristes. De cela résultait une terreur permanente sur les familles, non seulement de la part de groupe comme le sentier lumineux ou Tupac Amaru mais aussi de la part de l'armée qui n'hésitait pas à commettre nombre d'exactions en vertu des pouvoirs qui lui était conférés.
Nous avions passé le col de la Raya au coucher du soleil la dernière fois mais grâce au livre que j'écris, je m'étais particulièrement intéressé à cet endroit qui marque la ligne de partage des eaux entre le lac Titicaca et l'océan Atlantique. Il faut savoir que non-loin sur un des sommets qui nous entourent se trouve le point de partage entre ces deux-là mais également l'océan Pacifique. Cela est due au fait que la cordillère se sépare en deux pour former ce qui est appelé dans le sud du Pérou, en Bolivie et dans le nord de l'Argentine, l'altiplano. Ce plateau montagneux, issu du soulèvement des Andes, est entouré par la cordillère orientale qui est composé uniquement de montagnes issues du soulèvement comme la cordillera real dont vous avez pu apprécier les photos depuis le lac Titicaca ou La Paz et de la cordillère occidentale formée par les volcans qui ne manquent pas de naître à l'endroit de la cassure entre la plaque pacifique et celle sur laquelle repose le continent sud-américain et une partie de l'atlantique dont je ne me rappelle pas le nom. Je disais donc, avant d'être interrompu par le professeur de géographie qui sommeille en moi, que ce lieu est hautement symbolique dans le livre que j'écris puisque du glacier qui surplombe la Raya née l'Amazone. J'aime à croire que le fleuve né ici même si les thèses sont nombreuses et toujours discutées malgré une récente affirmation scientifique. Ce fleuve Amazone change souvent de nom avant de prendre son intitulé définitif alors qu'il a coulé sur des milliers de kilomètres. Au col de la Raya, il s'appelle Vilcanota mais il change vite de nom pour Urubamba. C'est sous ce nom qu'il arrose les sites de la vallée sacrée des Incas comme Pisac, Ollantaytambo ou encore Machu Pichu.
Le prochain arrêt est celui de la pause déjeuner entre temps, nous avons l'occasion de voir un paysage nettement plus vert que du côté du lac Titicaca même si à l'approche de la saison des pluies cette région que nous avions vu vraiment verdoyante est plutôt sèche. Le buffet est agréable et nous repartons pour le troisième site que je ne connais pas mais qui m'attire vraiment.
Le temple de Wirakocha
Je me demande encore comment j'avais pu passer à côté de ça quand j'avais fait mes investigations pour décrire le passage emprunté par le héros de mon livre. Un vrai joyaux de l'empire Inca. Le site de R'aqchi se situe sur les berges de la rivière Vilcanota et présente un ensemble composé d'un temple, de terrasses agricoles et d'un nombre incalculable de greniers destinés à nourrir les pélerins venu faire un hommage à celui qui est le dieu fondateur dans le panthéon Inca, je veux dire Viracocha. Je regrette que nous soyons arrivés en avance à Cuzco et que nous n'ayons pas passé un peu plus de temps dans cet endroit. Les restes du temple qui s'élève au centre d'un ensemble fortifié par un mur de sept kilomètres de long, trois mètres de haut et deux de large sont tout simplement l'exemple parfait de l'architecture Inca avec des connaissances en matériaux anti-sismique à faire pâlir tous les européens de l'époque. Les piliers et les murs dont les trois premiers mètres sont en pierre volcanique sont si finement polis qu'ils s'épousent parfaitement les uns les autres et n'ont pas bougé depuis des siècles malgré la fréquence des tremblements de terre qui affectent la région. Je n'ose imaginé la richesse des décorations que les conquistadors ont pillé dans ce lieu sacré. Le reste de la visite de ce lieu qui se situait sur la route reliant la capitale au nord de l'Argentine est également impressionnant. On y voit entre autres un alignement de maisons de telle manière à ce que le soleil se lève dans la rue principale pour le solstice d'été. Quand je pense qu'Hergé dans le temple du soleil ne les pensait pas capable de prévoir une éclipse... C'est dommage que l'obscurantisme et la soif de conquête est enfoui toutes ces connaissances car nous avions beaucoup à partager.
Le dernier passage obligé de ce transfert amélioré est ce que les péruviens appellent avec fierté la chapelle sixtine des Amériques. Je n'ai pas vu l'originale mais la visite d'une chapelle baroque de l'école cuzquenienne de peinture avec une superposition de style à la limite de l'outrance ne m'a pas accroché. Il faut dire que l'ensemble est en rénovation donc on passe souvent sous des échafaudages sur lesquels j'émets de sérieux doutes de stabilité. La rénovation est effectué grâce aux soutiens conjugué d'une ONG américaine dont j'ai oublié le nom, de Repsol (le total espagnol) et des visiteurs qui viennent voir ce petit chef-d'oeuvre. Sans doute très petit comparé à celui de Michelange.
En allant sur Cuzco, nous avons eu la chance de voir la porte d'entrée sud de la ville et les faubourgs de ce qui est maintenant la capitale péruvienne du tourisme.
Nous avons trouvé une chambre magnifique sous les toits dans le quartier de San Blas de laquelle nous pouvons voir la ville. Nous hésitons maintenant entre Choquequirao et la descente de l'Urubamba car le temps commence à manquer alors que nous sommes à peine à la moitié du voyage. Nous avons vu que Choquequirao serait difficile, voire impossible à faire en trois jours comme prévu et nous ne savons toujours pas à quoi nous attendre pour la descente de la rivière. Nous allons aux nouvelles ce matin et irons sans doute voir la forteresse de Sacsayhuaman qui surplombe la ville.

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