Pour faire plaisir aux adeptes de mes jeux de mots pourris, j'ose en faire un comme celui-ci. Nous avons en effet quitté Potosi pour Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie.
Avant de quitter la ville la plus haute du monde où nous avons célébré Noël, Nora a visité les mines de la ville, je n'y ai pas été pour les raisons énoncées dans le précédent billet. J'ai profité de ce temps pour créer une carte de notre itinéraire que vous pouvez voir sur la droite. Je ne peux pas dire que nous ayons vraiment fêter noël puisque l'ambiance n'y était pas vraiment et l'auberge n'avait rien organisé en ce sens. Nous avons fait un dîner en tête à tête avant de partir nous coucher assez tôt car fatigués par l'altitude. Les mineurs, leurs familles et les autres habitants de Potosi ont fêté à grand coup de feux d'artifice l'anniversaire de la naissance du Christ qui est dans ce pays fortement catholique une des plus grandes fêtes. Il est d'ailleurs intéressant de noter à ce sujet que les sud-américains prient beaucoup plus la vierge si on en croit le nombre de représentations du fils et de la mère.
Nous avons profiter du calme relatif du jour de noël et de l'acclimatation qui permet de ne pas être à bout de souffle après quelques pas pour pousser un peu notre visite de la ville. Nous avons fait l'expérience de la sollicitation active d'un enfant pour recevoir de l'argent. Jusque là, nous avions été abordés en bons gringos par des enfants ou des femmes voulant nous vendre des choses ou simplement de l'argent mais cette fois-ci, le gamin me tenait par le bras et tirant sous le regard de sa mère et je n'ai pas vraiment su comment réagir. Les diverses histoires entendues auprès d'autres voyageurs m'ont fait craindre l'approche d'un pic-pocket en herbe et j'ai tant bien que mal passé mon chemin. Cependant, l'insistance de ce gamin m'a troublé au point d'y réfléchir pendant un bout de temps. Nous savons que nous sommes dans un des pays les plus pauvres du monde mais cela donne quand même à réfléchir, surtout quand on a entendu dire que certains parents utilisent les enfants pour détourner l'attention pendant qu'un personne agile fait main basse sur des objets de valeurs. C'est ce qui s'est passé pour un couple de français rencontrés à San Pedro de Atacama. Mais il est impossible de ne pas penser que l'enfant poussé au désespoir en ce jour de noël ne tente pas le tout pour le tout avec des gens qu'il sait potentiellement riches. Nous avons ensuite assisté à une dispute en règle dans un cyber-café entre deux employées et une cliente a priori insatisfaite ou ne voulant pas payer. Étant de dos, je n'ai pas vraiment compris ce qui se passait mais après l'épisode de l'enfant, cela faisait beaucoup. La cliente est finalement partie sans payer et en éclatant un téléphone portable d'une des employées et avoir proféré force de gros mots. Cependant, la personne qu'elle avait appelée a donné son identité et je crois que le gestionnaire de la boutique a porté plainte. En gros, un jour de noël un peu bizarre.
Ce matin, nous avons visité la fabrique de monnaie de Potosi qui fut une des plus importante du monde à l'époque coloniale. A cette époque, le minerai extrait du Cerro Rico était traité sur place et la monnaie frappée de même. La visite est intéressante pour se replonger dans l'univers un peu fantastique de la course vers l'or dans les Andes, de l'acheminement parfois dangereux vers l'Europe et de l'accès à l'indépendance de la Bolivie qui passera par l'adoption de sa propre monnaie. Les salles immenses accueillaient des centaines de travailleurs sur lesquels on ne sait finalement pas grand chose. Mais que ce soit aux fourneaux dans lesquels étaient coulé les lingots de 25 centimètre de long sur 5 de large et de hauteur aux presses qui servaient à obtenir une fine couche d'argent dans lequel étaient découpés les pièces avant d'être frappées, on imagine qu'il y avait toute une foule pour faire marcher cette fabrique 24 heures sur 24.
Nous avons ensuite pris le bus vers Sucre qui se démarque considérablement de tout ce que nous avons pu voir en Bolivie. Contrairement à Uyuni ou Potosi, la ville de Sucre est propre et peuplée principalement de descendants de colons. Les descendants d'indigènes sont pour beaucoup vendant des babioles à même le sol ou mendiant de l'argent à la sortie du seul supermarché de la ville. Les bâtiments abritant les organes du gouvernement n'ayant pas été transférés à La Paz rappelle le style art nouveau que l'on voit à Riga situé au milieu des églises et autres constructions de l'époque coloniale. L'altitude étant moindre, les environs sont consacré à l'agriculture et les paysages sont également formidables.
Demain, nous profiterons de la journée pour monter au sommet d'une colline qui surplombe la ville et visiter un musée d'art textile indigène que Nora veut voir à tout prix.
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