Vue de l'île depuis le bateau |
La soirée à Copacabana fut super avec notamment la rencontre d'une canadienne qui était au même restaurant que nous mais seule car son amie avait le Soroche, le mal des montagnes. Heureusement, il n'était pas aigu comme nous avons pu le constater dès le lendemain.
La pluie, le vent et le froid ont eu raison de nos envies de camping en altitude.
Nous ne sommes arrivés qu'en début d'après-midi à la Isla del Sol. Dès le débarcadère, nous avons senti qu'il s'agissait d'un lieu hautement touristique puisque les enfants comme les adultes étaient là pour nous amener chacun vers leur hôtel ou gîte. Nous en avons choisi un assez haut et la pente a failli avoir raison de notre détermination. Walter, le tenant du gîte, était plutôt sympathique, nous encourageait et nous donna même à respirer une sorte de menthe qui eu pour effet de libérer un peu les narines qui étaient de plus en plus prises à cause d'un rhume qui s'est installé sur la fatigue.
La vue valait la peine que nous nous étions donné pour arriver jusque là-haut. Des enfants s'essayaient aux échasses et même si la petite maison dans laquelle nous nous sommes installé n'était pas un exemple d'isolation, elle était confortable.
Les cumulus s'accumulent |
Nous avons profité de la fin d'après-midi pour aller visiter ce qui est sensé être un temple au soleil mais qui n'est en fait qu'une mauvaise reconstruction sur des modèles architecturaux incas. Qu'à cela ne tienne, nous pouvons admirer la isla de la luna de l'endroit que nous visitons et rester perplexes en face des centaines de terrasses en friche ou en totale décrépitude. Walter a eu beau nous affirmer que les plantations allaient venir, j'ai vraiment des doutes sur une grande partie de l'île.
Nous profitons de la soirée pour boire un peu de vin et déguster une bonne soupe déshydratée épaissie avec quelques pâtes. Le ciel s'est assombri très vite et nous entendons le tonnerre pendant une bonne partie de la soirée. L'altitude et la position de l'île font que le froid vient très vite et l'isolation dont j'ai parlé fait qu'il fait vite froid dans le gîte aussi.
Vue de la fenêtre |
Les couvertures étant conçues à la taille moyenne des boliviens, je me retrouve malheureusement souvent avec les pieds dehors. C'est pendant cette nuit -là que la gorge a vraiment commencé à me faire mal mais après avoir dormi sur le matin, ça allait mieux.
Le lendemain, l'impression que nous avions eu sur l'abandon des terrasses s'est avéré vrai. L'île est partagée entre deux communautés qui exigent leur péage pour l'entrée sur leur territoire. Cet argent est tellement important pour eux que le billet est exigé au moins cinq fois pour la partie nord et trois ou quatre fois pour la partie sud. Seulement, la partie nord, la plus intéressante au niveau historique n'est pas la plus visitée car les bateaux qui déposent des touristes pour une heure ou pour une petite journée ne s'arrête que dans le sud plus proche de Copacabana.
Du coup, les cultures sont nettement plus nombreuses dans la partie où il y a le moins de nuitées. Cela dit, le principal intérêt de l'île réside dans les terrasses et si elles tombent dans l'oubli, je crains que les simili-ruines qu'on rencontre ça et là sur l'île, ne présentent pas un attrait suffisant avec la concurrence qu'il y a dans la région et notamment dans la partie péruvienne aux alentours de Cuzco où l'effort est porté sur la qualité de rénovation plus que sur la rapidité. Nous avons suivi la route des crêtes qui s'étend sur près de dix kilomètres du nord au sud et qui est la moins accidentée.
Autoroute des crêtes avec le péage |
Nous avons mis deux heures sur les trois annoncées pour relier le nord de l'île, le rocher sacré d'où serait nés Mama Ocllo et Manco Capac les premiers Incas et une nouvelle réplique d'une temple ou d'une habitation, qui sait peut-être un hôtel pour les touristes de l'empire venu voir le lieu de naissance de leur fondateur. Nous avons fait la visite d'usage, pris les photos qui s'imposaient et cherché les deux autres sites inscrit sur la minuscule carte avant de découvrir qu'ils se situaient au sein d'une propriété privée. Le retour fut plus ardu puisque nous n'avions qu'un morceau de pain pour seul aliment durant les quatre heures et demi de marche. Nous avons souffert un peu la faim et beaucoup la chaleur en partant la fleur au fusil. Ca nous servira de leçon même si à l'heure où j'écris j'en paye encore le prix fort au niveau de la gorge.
Le rocher sacré |
Une table en pierre polie qui est d'époque |
Le retour en bateau fut l'occasion d'une petite sieste et nous nous sommes jetés sur la première échoppe où les prix pour les touristes sont moins élevés que dans les gorges du Tarn pour acheter des gâteaux et de l'eau en bouteille Coca-Cola car l'eau bouillie, ça va bien un peu mais c'est quand même un peu dégueulasse. Nous avons acheté nos billets de bus pour La Paz et avons mangé un gros burger pour pas grand chose avant de commencer le voyage.
Depuis un bout de temps, je me demandais s'il y avait un pont qui enjambé le lac Titicaca entre Copacabana et La Paz et faute d'avoir vraiment cherché la réponse, je ne savais pas. Le fait est que les paysages de cette péninsule au soleil couchant sont magnifiques et si on fait abstraction du chauffeur de bus qui fait la course avec un autre sur des routes au nombreux tournants, c'en est presque relaxant. Une fois arrivé à San Pablo de Tiquina, j'ai compris pourquoi il y avait une place à gagner entre les bus. Cette place, c'est celle sur une des barges qui attendent les véhicules. Nous descendons du bus pour aller prendre une barque qui navigue sur le détroit tous feux éteints pendant une petite minute avant que le pilote ne se rende compte qu'il n'y voit pas grand chose et attendons sur l'autre berge que le bus passe dans sa barge. Nous avons fini seconds, nous attendons donc plus longtemps que les passagers du premier bus. J'ai plus ou moins dormi le reste du trajet.
La calle Jaen |
Arrivés à La Paz, nous avons retrouvé Roberto (voir Ushuaïa et La Paz) chez les parents de qui nous sommes logés comme des rois. Cela va bien parce que l'altitude, le froid et la marche en autonomie sur mes réserves de gras ont quelque peu tourmenté mon état général.
Ce matin, nous avons visité quatre musées qui pourraient n'en faire qu'un puisqu'il n'y a qu'un ticket pour les quatre et qu'ils se situent tous les uns à côté des autres. Je dirais que deux ne m'ont vraiment pas accroché, un m'a plu et un m'a vraiment intéressé.
Ceux qui ne m'ont pas accrochés sont la Casa de Murillo, un révolutionnaire Paceno qui a mené l'insurrection face aux espagnols et le musée des lamentations sur la perte de la région d'Antofagasta au profit des Chiliens et qui permettait à la Bolivie d'accéder à la mer. La Bolivie était tellement triste après cette défaite qu'elle s'est senti obligée d'aller taper un peu les paraguayiens qui sont pourtant dans la même situation. Même si aujourd'hui, l'accès à l'océan est un droit clamé par le président Moralès dans toutes les réunions internationales et que je reconnais volontiers, l'existence d'un musée destiné à montrer que la Bolivie a été victime d'une trahison de la part du Chili me gène un peu. Pour ceux qu'intéressent les tenants et les aboutissants de cette guerre, ils existent de bonnes ressources sur Internet (guerre du pacifique) mais sachez que comme dans tout conflit personne n'est ni blanc, ni noir. Le musée de l'époque coloniale est tenu par la soeur de Roberto que nous avons donc rencontré et ce musée présente de nombreuses maquettes et scènes de l'histoire de La Paz depuis sa fondation en 1548 à nos jours. Si je me suis particulièrement penché sur les maquettes, c'est la mode des Chollas qui a intéressé Nora.
Le summum pour moi des musées de la Calle Jaen est sans doute celui des métaux précieux où sont exposés de nombreux artefacts des périodes Tiwanaku (pré-inca) et Inca. L'or et l'argent sont travaillés de manière exceptionnelle et les différentes sculptures et céramiques montrent également une technique avancée d'artisanat. Pour chaque objet d'argent, une illustration montre un Inca avec l'attribut en question. J'y découvre des armes, des bijoux et des faire-valoir qui vont me permettre d'enrichir de détail les descriptions de mes personnages et de mes scènes de bataille. C'est sans doute pour ça que c'est celui que j'ai préféré.
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