Il était à peu près 11h30 hier matin quand j'ai appris la nouvelle de la mort de
Nestor Kirchner. Je ne connais pas forcément très bien sa vie mais il est celui qui a mis un point d'arrêt à la chute dans laquelle s'était engagé l'Argentine après les abus des années Menem. De centre-gauche, il a oeuvré pour les classes plus populaires qui avaient été délaissées depuis des années. Il est aussi le premier président à réclamer le retrait des portraits des dictateurs. Il a acquis par ses actions une grande popularité qui a poussé des milliers d'argentins à se réunir sur la plaza de mayo. Ce jour chômé devait être le jour du recensement mais dans les têtes cela sera le jour de la mort du président Kirchner. L'Argentine est d'autant plus touchée que sa femme a continué son oeuvre depuis 2007 en tant que présidente et est elle aussi fort populaire. Les messages d'encouragement lui vont directement alors que l'opposition se réjouit sous cape de la mort du candidat le plus dangereux pour les prochaines élections.
De notre côté, nous avons profité d'une éclaircie pour aller nous balader au pied d'une cascade dont l'approche n'a pas été sans embuches. Après être passés au travers d'un marais résultant de la fonte des neiges et traversé un torrent avec des troncs d'arbres juxtaposés en guise de pont, nous sommes arrivés au beau milieu d'une propriété privée. Le gérant de l'espèce de camping a bien voulu nous laisser passer et a essayé de nous donner quelques explications dans un espagnol dont la prononciation était proche de celle de Brad Pitt dans Snatch. Une fois entouré de deux nouveaux torrents et de fils barbelés nous avons compris qu'il n'y avait qu'un point d'accès à ce qui est pourtant un camping avec une petite écurie et de nombreuses places. Il faut savoir que le chemin par lequel nous sommes venu et reparti n'est pas carrossable, qu'à certains endroits, il disparait carrément, nous nous sommes vraiment demandé s'il y avait du monde durant la haute saison parce que le reste du temps il doit être plutôt tranquille pour ne pas dire isolé. Qu'à cela ne tienne, nous avons continué le long du torrent Motoco pour arrivé au niveau d'une cascade perdue dans la forêt. Cependant, là aussi l'approche était difficile et même dangereuse aussi, nous avons préféré en profiter de loin avant de rebrousser chemin. Si l'accès au Cierro Lindo est toujours impossible, nous irons sans doute à celui de Motoco qui est ouvert toute l'année et se trouve en amont de cette cascade.
|
Une petite prairie dans laquelle le chemin disparait |
|
En route vers de nouvelles aventures... |
|
Ce n'était pas le plus dur |
Sur le chemin du retour, nous avons pris le temps de nous arrêter dans une forêt de frênes immenses près du Rio Azul pour profiter du chant des oiseaux et du bruit de la rivière. C'était vraiment formidable. Pendant un moment, je me suis imaginé ce qu'avait du ressentir le premier homme qui est arrivé dans cette vallée encore sauvage et ce qu'était cette vallée avant l'arrivée du premier homme. C'était sans doute un lieu beaucoup plus soumis aux aléas des saisons. Le Rio Azul est de plus en plus dompté et les forêts d'essences locales sont remplacées par des forêts de pins. J'ai pensé aux déluges lors de la fonte des neiges et aux arbres déracinés par la force de l'eau. J'ai pensé à la foudre qui s'abattant à un endroit déclenchait un incendie de temps en temps. J'ai pensé aux eboulis qui surviennent lors du gel et du dégel. J'ai pensé au vent du sud qui emmène le froid et au vent de l'ouest qui emmène la pluie, à celui du nord qui emmène le chaud et à celui de l'est qui n'arrive jamais. Certains des arbres qui me dominaient avaient peut-être connu cette période. Ici, la colonisation par l'homme n'est pas si vieille et on peut voir des paysages plus faiblement marqués par son influence.
|
Le lieu est magnifique |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire