mercredi 3 octobre 2012

Arrivée à la cataracte de Sipia


Il reste du chemin et je ne vais pas pouvoir passer par là
La matinée fut dure pour tous les deux. Alors que nous étions déjà à plus de 4km de Cotahuasi, nous avons demandé si la chute d'eau est encore loin. Le sens des distances des gens du coin est tout de même bien reflétait par la carte dont je vous parlais hier. Nous étions sensés être à mi-chemin à ce moment-là mais le mi-chemin s'apparentait plutôt à un tiers. Personnellement, j'ai les pieds en compote, le sac est trop lourd par rapport à ce que j'ai l'habitude de porter et je marche une bonne partie du trajet comme sur des oeufs. Ce ne sont que les paysages et les gens du coin qui sont toujours prêts à donner un coup de main ou dire un bonjour qui me font oublier mes pieds qui me font de plus en plus mal.
Nora veut passer par la passerelle,
je choisirais le pont
Pour Nora, c'est d'abord le genou sur lequel elle est tombée hier qui la fait souffrir mais la douleur au genou est bientôt remplacée par un mal aux épaules qu'on imputera vite au poids du sac et au trajet de la veille. Cependant, comme je l'ai dit, les paysages sont magnifiques et nous sommes dans la partie basse de la vallée qui s'apparente beaucoup plus à ce que j'appelle un canyon. Les montagnes se colorent dans cette partie de rouge, de gris-vert, d'orange, de fauve et de jaune sur un relief façonné par l'érosion de manière incroyable. Au fur et à mesure de l'avancé, nous nous enfonçons de plus en plus dans le canyon et le torrent qui n'a guère reçu d'eau depuis son départ se réduit. Il n'en devient que plus tumultueux. Je vois un véritable étranglement entre deux montagnes et je dis à Nora en claudiquant à cause des ampoules qui me meurtrissent les pieds que ce doit être là que se trouve la fameuse cataracte.
Ca se rétrécit..
Nous avons fait une bonne douzaine de kilomètres sur les huit prévus quand nous croisons des travailleurs juste en dessous du panneau indiquant la cataracte. Nous avons eu peur quelques instants que le chemin soit fermé et que nous ayons fait tout ce chemin pour rien. Heureusement non, ils ont l'air content de nous voir puisqu'ils réparent le chemin pour les touristes et que nous faisons partie de cette espèce. Nous nous arrêtons à l'ombre avant la chute car le soleil de midi tape déjà fort et nous ne voulons pas risquer l'insolation. Nous déjeunons et nous reposons avec pour but de voir la chute d'eau cet après-midi. Je laisse les pieds dans le torrent pendant une bonne dizaine de minutes pour apaiser le feu qui règne en leur sein. Avoir les pieds dans l'eau dans un cadre aussi magnifique après avoir souffert de ces derniers pendant cinq bons kilomètres est jouissif.
Après un frugal déjeuner car nous n'avons pas très faim sous cette chaleur, nous décidons de laisser les sacs en contre-bas du chemin pour aller voir cette fameuse chute d'eau que nous avons tant voulu voir. Finalement, en voyant le chemin serpenter vers le haut puis vers le bas puis de nouveau vers le haut, Nora me laisse seul à l'aventure car ses forces ne sont pas au mieux est le sentier semble dangereux. Il faut en effet faire très attention car le vent est fort et le site est dans son état naturel donc pas de barrières ou de protection d'aucune sorte en cas de faux-pas. Nous ne nous en plaindrons pas mais je reste quand même à trois bons mètres du gouffre dans mon cheminement vers le meilleur point de vue. Je distingue déjà le haut de la chute depuis un bon moment et je reçois des gouttes d'eau poussées par le vent qui remonte la vallée depuis l'océan. Je m'approche de ce qui semble être un belvédère de fortune et c'est de là que j'aperçois la chute d'eau dans son ensemble. 150 mètres d'eau qui dévalent en deux fois la falaise. Le son était déjà assourdissant depuis longtemps mais cette fois c'est encore plus fort. La sensation est parfaite, la vue, l'ouïe, le toucher. Après avoir pris quelques photos comme c'est l'usage, je monte un peu plus haut vers des amas de pierre laissés comme une marque par les touristes qui font le déplacement. Sur le chemin du retour, je vois Nora qui étend du linge. Je ferais un peu de lessive après même si étend donné le lieu on ne peut laver qu'à l'eau douce. Nous profitons également du soleil est du torrent pour faire un brin de toilette dans une crique un peu isolée et nous consacrons un peu de temps à l'écriture de nos carnets de voyage respectifs. Pendant ce temps, deux jeunes hommes sont passés avec des filets de pêche qui sentaient bon le braconnage.

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