Les élevages de poissons de Rio Bertha |
Cette année,
nous prenons les chemins de traverse et alors que tout le monde nous
conseiller le voyage à Huaraz car moins cher et plus rapide, nous
n'en avons fait qu'à notre tête et nous avons gagné de l'argent et
du temps.
La communauté
du Rio Bertha n'étant plus aussi accueillante qu'elle l'a été,
nous avons décidé de partir le jour même pour Corongo. La chaleur
et l'humidité ont eu fini de nous convaincre. Nous avons quand même
bien buller avant de partir du bungalow et le trajet en moto-taxi a
coûté une lanière à mon sac.
Le bungalow |
Il y a deux compagnies qui vont vers
Huanuco d'où nous espérons avoir un bus vers Huaraz, nous
choisissons les sièges première classe dans le bus le plus
confortable pour pouvoir dormir et essayons de naviguer un peu sur
internet dans un cyber de la ville. La vitesse est plus que lente et
nous décidons d'en changer mais nous nous avalons entre temps un
litre chacun de jus d'ananas fraîchement pressé. Le second cyber
fonctionne un peu mieux mais nous sommes obligé de rester une heure
pour des choses qui aurait pu durer quinze minutes s'il n'y avait pas
eu trente pc sur la même connection. Une fois nos sites regardés et
nos messages envoyés, nous retournons vers le terminal de bus
flambant neuf.
Elle fait la taille de la main de Jordan |
Le bus a du
retard, près d'une demi-heure mais bon, nous sommes habitués
maintenant. Le chauffeur va ensuite passer son temps à essayer de
récupérer celui qu'il a perdu. La conduite rallye d'un bus de deux
étages ne m'empêche pas de dormir et je me réveille qu'une fois.
Arrivés à
Huanuco, le traditionnel harcèlement des chauffeurs de taxi commence
avec en ligne de mire le concours du meilleur menteur qui m'énerve
encore plus que le harcèlement. C'est désolant d'avoir à demander
confirmation d'une information à un autre voyageur dès qu'on vous
en donne une. Nous demandons par exemple à quelle heure part le bus
pour La Union et s'il y a des bus pour Huaraz. On nous avait affirmé
qu'il y avait des bus pour Huaraz et il n'y en a pas, ensuite,
l'heure de départ du bus pour La Union est de plus en plus éloigné
au fur et à mesure qu'on comprend que des taxis font aussi le
voyage. En définitive, le bus part à 7h du matin et prend 5h. Si on
veut être à l'heure pour le bus pour Huaraz, c'est trop tard à
moins de prendre celui du soir qui arrive après minuit à
destination. Il nous a fallu près d'une demi-heure pour avoir ces
deux informations et en être sûrs (pour les horaires de bus, nous
les avons appris sur place).
Après une
conduite rallye dans une voiture cinq places avec six passagers et
autant de sacs, nous sommes arrivés dans la petite ville de la
Union. Malgré la conduite exécrable, méchante et dangereuse de
l'espèce de connard qui servait de chauffeur, nous avons pu
apprécier les paysages exceptionnels de la cordillère. Nous sommes
passé dans des villages andins typiques où l'agriculture se fait à
l'aide de boeufs et dont les environs sont chargé de l'histoire des
Andes. C'est dans cette région que la première civilisation andine
a vu le jour, laissant derrière elle un témoignage de sa maîtrise
de la pierre dans le Huatar de Chavin. Il y a peu de chances que nous
allions le visiter puisque notre route nous dirigent maintenant vers
Corongo où résident Eilif et Carola puis vers l'Equateur où nous
ferons simplement un halte et la Colombie. Nous sommes déjà à plus
de la moitié du voyage et nous n'avons pas vu le temps passer. Nous
n'aurons certainement pas le temps de voir tout ce que nous voulons
mais il y a tellement de choses à voir.
La Union et ses
environs aimerait attirer les touristes grâce aux randonnées
qu'elle peut proposer mais les infrastructures de transport ne sont
pas encore au niveau. A l'image de Satipo, on sent l'opération
séduction, les hôtels qui mettent leur nom en anglais mais ça ne
prend pas. A Satipo, on peut mettre principalement en cause la
déforestation galopante (à vue d'oeil, plus de 50km carrés en un
an et demi), ici, c'est le transport et la publicité car la région
est vraiment charmante. J'imagine que le fait que Lonely Planet ou le
routard n'en parle pas n'aide pas vraiment le développement. Les
chemins sont indiqués à leurs départ et la route peut être
intéressante pour les motards confirmés. Les gens dans la ville
sont vraiment accueillants, essayent de nous dire bonjour en anglais
et de se rendre utiles. Ca nous change de la jungle gazière ou
agricole où la majorité des gens sont contents d'avoir détruit
leur environnement et ne compte pas sur le tourisme pour faire entrer
de l'argent frais. J'espère que l'amabilité et le tourisme nature
auront le dernier mot dans ce pays que je vois voué à
l'auto-destruction si un nouveau cap n'est pas donné.
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