mercredi 24 octobre 2012

Voyage au bout de la nuit

Les élevages de poissons de Rio Bertha

Cette année, nous prenons les chemins de traverse et alors que tout le monde nous conseiller le voyage à Huaraz car moins cher et plus rapide, nous n'en avons fait qu'à notre tête et nous avons gagné de l'argent et du temps.
La communauté du Rio Bertha n'étant plus aussi accueillante qu'elle l'a été, nous avons décidé de partir le jour même pour Corongo. La chaleur et l'humidité ont eu fini de nous convaincre. Nous avons quand même bien buller avant de partir du bungalow et le trajet en moto-taxi a coûté une lanière à mon sac. 
Le bungalow
Il y a deux compagnies qui vont vers Huanuco d'où nous espérons avoir un bus vers Huaraz, nous choisissons les sièges première classe dans le bus le plus confortable pour pouvoir dormir et essayons de naviguer un peu sur internet dans un cyber de la ville. La vitesse est plus que lente et nous décidons d'en changer mais nous nous avalons entre temps un litre chacun de jus d'ananas fraîchement pressé. Le second cyber fonctionne un peu mieux mais nous sommes obligé de rester une heure pour des choses qui aurait pu durer quinze minutes s'il n'y avait pas eu trente pc sur la même connection. Une fois nos sites regardés et nos messages envoyés, nous retournons vers le terminal de bus flambant neuf.
Elle fait la taille de la main de Jordan
Le bus a du retard, près d'une demi-heure mais bon, nous sommes habitués maintenant. Le chauffeur va ensuite passer son temps à essayer de récupérer celui qu'il a perdu. La conduite rallye d'un bus de deux étages ne m'empêche pas de dormir et je me réveille qu'une fois.
Arrivés à Huanuco, le traditionnel harcèlement des chauffeurs de taxi commence avec en ligne de mire le concours du meilleur menteur qui m'énerve encore plus que le harcèlement. C'est désolant d'avoir à demander confirmation d'une information à un autre voyageur dès qu'on vous en donne une. Nous demandons par exemple à quelle heure part le bus pour La Union et s'il y a des bus pour Huaraz. On nous avait affirmé qu'il y avait des bus pour Huaraz et il n'y en a pas, ensuite, l'heure de départ du bus pour La Union est de plus en plus éloigné au fur et à mesure qu'on comprend que des taxis font aussi le voyage. En définitive, le bus part à 7h du matin et prend 5h. Si on veut être à l'heure pour le bus pour Huaraz, c'est trop tard à moins de prendre celui du soir qui arrive après minuit à destination. Il nous a fallu près d'une demi-heure pour avoir ces deux informations et en être sûrs (pour les horaires de bus, nous les avons appris sur place).
Après une conduite rallye dans une voiture cinq places avec six passagers et autant de sacs, nous sommes arrivés dans la petite ville de la Union. Malgré la conduite exécrable, méchante et dangereuse de l'espèce de connard qui servait de chauffeur, nous avons pu apprécier les paysages exceptionnels de la cordillère. Nous sommes passé dans des villages andins typiques où l'agriculture se fait à l'aide de boeufs et dont les environs sont chargé de l'histoire des Andes. C'est dans cette région que la première civilisation andine a vu le jour, laissant derrière elle un témoignage de sa maîtrise de la pierre dans le Huatar de Chavin. Il y a peu de chances que nous allions le visiter puisque notre route nous dirigent maintenant vers Corongo où résident Eilif et Carola puis vers l'Equateur où nous ferons simplement un halte et la Colombie. Nous sommes déjà à plus de la moitié du voyage et nous n'avons pas vu le temps passer. Nous n'aurons certainement pas le temps de voir tout ce que nous voulons mais il y a tellement de choses à voir.
La Union et ses environs aimerait attirer les touristes grâce aux randonnées qu'elle peut proposer mais les infrastructures de transport ne sont pas encore au niveau. A l'image de Satipo, on sent l'opération séduction, les hôtels qui mettent leur nom en anglais mais ça ne prend pas. A Satipo, on peut mettre principalement en cause la déforestation galopante (à vue d'oeil, plus de 50km carrés en un an et demi), ici, c'est le transport et la publicité car la région est vraiment charmante. J'imagine que le fait que Lonely Planet ou le routard n'en parle pas n'aide pas vraiment le développement. Les chemins sont indiqués à leurs départ et la route peut être intéressante pour les motards confirmés. Les gens dans la ville sont vraiment accueillants, essayent de nous dire bonjour en anglais et de se rendre utiles. Ca nous change de la jungle gazière ou agricole où la majorité des gens sont contents d'avoir détruit leur environnement et ne compte pas sur le tourisme pour faire entrer de l'argent frais. J'espère que l'amabilité et le tourisme nature auront le dernier mot dans ce pays que je vois voué à l'auto-destruction si un nouveau cap n'est pas donné.

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