L'hostel la primavera à Tomepampa |
Le trajet en bus fut une expérience à
part entière. Tout d'abord, nous arrivons à la gare routière
suffisamment en avance pour pouvoir nous renseigner sur les bus qui
partent vers La Paz en venant d'Aréquipa. Nous essayons d'acheter
des billets pour le trajet du soir auprès de deux entreprises qui
assurent la liaison avec Cotahuasi. Aucune ne propose de tickets, les
bus sont pleins. Nous changeons d'aile du terminal et demandons
quelles autres entreprises assurent la liaison. Il y en a deux autres
auprès desquelles nous ne sommes pas allés. Nous nous dirigeons
vers la plus proche « Inmaculada Concepcion » qui n'a
plus de tickets mais qui refuse à un homme de lui reprendre ses deux
tickets pour Cotahuasi. C'est notre chance, nous sautons dessus sans
être vraiment sûrs qu'ils seront valides ou que ce soit de vrais
billets. Ils sont valides et nous montons dans le bus. Les gens
s'entassent avec leurs sacs dans la partie destinée aux voyageurs du
bus car les soutes sont réservées au transport de colis et
d'encombrants. J'estimais que nos sacs faisaient partie des
encombrants mais ce ne fut pas l'avis des autres passagers et du
contrôleur. Nos places sont situées au fond du bus et cela nous
permet d'installer nos sacs sans trop gêner la circulation. Au moins
pendant la première partie du voyage... Les paysages sont
magnifiques au soleil couchant mais la position à l'arrière d'un
bus dont les amortisseurs ont fait leur vie depuis déjà longtemps
est plus qu'inconfortable. Nous sommes déjà contents d'avoir un bus
et d'avoir nos sacs. A la nuit tombée, nous attaquons la partie
montagneuse du trajet pour ainsi dire puisque la première partie
était dans les montagnes également. Au clair de lune nous
distinguons les paysages que nous traversons et les précipices
auprès desquels nous passons. Vers la moitié du chemin, nous nous
arrêtons dans une ville pour débarquer des passagers et en prendre
d'autres. C'est à ce moment-là que nous apprenons que la place 49
existe alors qu'elle n'est indiquée nulle part et qu'elle servait
pour l'instant de siège à nos sacs. Nous devons donc laisser la
place à une mamita habillée à la mode des montagnes s'assoir et
prendre nos sacs sur nos genoux. La secondes partie du trajet est
beaucoup plus chaotique et le passage à plus de 4000 mètres dure
suffisamment longtemps pour se faire sentir un petit peu. Les genoux
écrasés par nos sacs, nous apprécions encore moins les nids de
poules à pleine vitesse avec les sus-dits amortisseurs. D'autant
plus que la mamita en surbooking prend de plus en plus de place sur
l'espace qu'il me restait après avoir partagé une partie de mon
fauteuil. Quand elle semble vouloir descendre nous sommes aux anges
et nos sacs ont vite retrouvé la place 49 sur laquelle ils avaient
commencé le voyage. Le répit est de courte durée puisqu'elle
revient après un bon quart d'heure sans que nous ayons pu comprendre
ce qu'elle avait fait pendant ce temps. Enfin, elle descend avec bon
nombre de passagers et nous nous installons pour les dix minutes de
voyage supplémentaires. Nous arrivons dans l'auberge où nous étions
sensé avoir une réservation un peu avant 4h mais le système de
réservation n'existe pas vraiment en fait et personne ne savait que
nous arrivions. L'auberge Primavera est de toute façon vide et nous
avons peut-être une idée de pourquoi. Au moment de réserver, on
nous avait promis l'accès à la cuisine même si le déjeuner
inclus. Ce matin, pas d'accès à la cuisine et pas moyen de prendre
un petit déjeuner. Selon la jeune fille qui sert d'hôtesse, elle
n'a pas les clefs. Elle doit être passe-murailles car on vient de la
voir dans la cuisine... C'est pas grave, on ne restera qu'une nuit
sur les deux prévues.
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